Stromae: « Peut-être que je serai plus optimiste sur les prochains albums » (interview au long cours)
Après une longue absence discographique, Stromae a entamé son grand retour. Annoncé par Santé et le coup d’éclat de L’Enfer, son troisième album, Multitude, est attendu pour le mois prochain. Rencontre privilégiée avec un artiste que le succès n’a toujours pas vacciné du doute.
Bruxelles, début décembre. Du côté de Forest, le Wiels s’apprête à ouvrir ses portes au public. Au programme du centre d’art contemporain, une expo consacrée aux « poèmes industriels » du célèbre plasticien Marcel Broodthaers -le Triomphe de moule, c’est lui. Ce matin-là, toutefois, c’est un autre emblème de la belgitude que l’on est venu voir: Stromae.
Paul Van Haver reçoit dans une grande pièce à l’étage. « On s’est déjà vu, non? » Oui, mais cela fait un moment maintenant. Près de neuf ans, si l’on s’en tient aux repères discographiques. Racine carrée est publié à l’été 2013, disque-phénomène dont la moitié des titres sortiront en singles (pour quasi autant de tubes). Son Thriller à lui. L’album se vendra à plus de cinq millions et demi d’exemplaires, accompagné d’une tournée à rallonge. Le succès ne laissera toutefois pas indemne: au bout de deux années folles, c’est le burn-out, aiguisé par les effets secondaires du lariam, le traitement antipaludique pris lors de ses dates en Afrique. L’épisode semble aujourd’hui derrière lui. Avant l’interview, les consignes de la maison de disques sont d’ailleurs claires: les questions sur la dépression, la maladie, et la vie privée en général, sont à éviter…
Le sujet du jour, c’est Multitude. Un troisième album dans lequel il est question des héros du quotidien, d’amours contrariées et de sexe tarifé, de loi de Murphy, de caca et de vomi (les joies d’être parent). Mais aussi de dépression et de maladie… Aux dernières nouvelles, le disque est toujours annoncé pour le 4 mars (notre critique sera publiée lors de sa sortie). Et, oui, c’est forcément l’un des événements musicaux de l’année: Stromae est bel et bien de retour.
Certes, ce n’est pas comme s’il avait complètement disparu (voir plus bas). Ni qu’il avait été oublié. Au contraire. Ces dernières années, son nom n’a cessé d’être cité comme influence majeure de toute une nouvelle génération French pop -de Christine & The Queens à Eddy de Pretto. De quoi rassurer? À voir. C’est qu’entre-temps, le paysage musical a aussi énormément évolué. Stromae le sait. Alors, au moment de replonger dans le bain, il n’est pas totalement apaisé…
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À la mi-octobre, il signait officiellement son retour avec la sortie du single Santé. Ce jour-là, il est collé à son téléphone. « Sur Spotify, vous avez un outil qui vous permet de suivre le nombre de streamings en direct, explique-t-il. Je rafraîchissais le compteur toute les 2 minutes (rires). Depuis Racine carrée, l’industrie a beaucoup changé. À l’époque, le téléchargement légal était toujours très important. Aujourd’hui, ça ne signifie plus rien. Le seul baromètre qui me reste, ce sont les chiffres sur YouTube. Or, avec Santé, j’ai fait plus de vues que lors de la sortie de Formidable, qui représentait à ce moment-là mon plus gros démarrage. C’est cool, je me dis que les gens ne m’ont pas complètement oublié. » C’est évident. Cela n’a malgré tout pas empêché certains de faire remarquer que, de la part de quelqu’un qui a habitué à surprendre, les sonorités cumbia-électro de Santé n’étonnaient pas tant que ça. Surtout, le titre a dû rapidement laisser la place à d’autres grosses sorties. Dans la grande conversation pop, où les tubes s’enchaînent les uns après les autres, le retour du maestro a pu donner l’impression d’avoir été (trop) facilement éclipsé…
Du coup, oui, Stromae se pose des questions. Au cours de la conversation, il avoue: « L’album a beau être fini, je n’ai toujours pas hyper confiance en moi. J’imagine que ça fait partie du processus… » Le chanteur doute. Ou fait mine de? Car entre-temps, Santé a continué de s’infiltrer un peu partout, comme le font les vrais tubes populaires -au point d’approcher aujourd’hui les 30 millions de vues sur YouTube. Surtout, Stromae a un plan. Au moment de l’interview, le Bruxellois n’est pas encore passé sur le plateau de Jimmy Fallon, l’un des late night shows phares de la télé américaine. Ni réalisé l’un de ses plus gros « coups »…
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Le 9 janvier, il est invité sur le plateau du JT de TF1, le plus regardé de France. Face caméra, il répond en chantant à Anne-Claire Coudray que, non, il « n’est pas tout seul à être tout seul« , et que, oui, il a « parfois eu des pensées suicidaires« . Incroyable moment de télé ou plan promo déplacé? L’Enfer, et le débat, sont lancés. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), elle, félicite la star d’avoir abordé la question de la santé mentale à une heure de grande écoute. De fait, il ne faudrait pas sous-estimer la portée du geste. Ni cet autre exploit: avoir réussi, non pas tant à détourner les codes du JT, qu’à créer le buzz en télé, ce média de l’ancien monde. En 2013, Stromae s’était amusé à jouer avec les réseaux sociaux pour créer la sensation –le clip de Formidable. Neuf ans plus tard, à l’heure où le Net s’épuise à entretenir le bruit ambiant, Stromae rouvre la discussion au milieu du salon. Et les réseaux d’être cette fois condamnés à suivre. Bien joué…
En 2018, vous sortiez Défiler, pour accompagner le lancement d’une collection Mosaert. Un long morceau-fleuve de 9 minutes dans lequel vous racontiez notamment: « Je sais ce que je ne veux pas/Je ne sais pas encore ce que je veux« . Finalement, quand avez-vous trouvé ce que vous vouliez?
Ah mais je ne sais toujours pas! J’aime bien cette phrase qui dit: « Je ne suis sûr que d’une chose, c’est que je ne suis sûr de rien« . C’est vrai! On parlait du doute. On n’est pas toujours obligé d’avoir un avis sur tout ou de prendre une décision dans la précipitation. On peut aussi y réfléchir. Ça fait du bien de se permettre ça. Parce que sinon on est vite assailli.
Mais quand avez-vous su que vous vouliez vous lancer dans un nouvel album? En 2018 toujours, vous rejoignez Orelsan sur la scène de Forest. C’est ce genre d’occasion qui vous a donné envie de vous y remettre?
C’est vrai que c’était un super moment. L’accueil du public, aussi, m’a fait dire: « OK, pourquoi pas? »… Officiellement, je n’avais jamais fermé complètement la porte. Mais je voulais juste que ça soit naturel. Je faisais par exemple encore des restos avec Olivier Nusse (le grand patron d’Universal France, NDLR). Mais si je revenais, je voulais que ça soit sincère, que ça vienne de moi, et pas des autres… Après, il y a peut-être aussi le fait d’avoir eu un enfant?… Non, ça, c’est un peu la réponse naze, ce n’est pas honnête (rires).
Ça n’a pas eu d’impact?
Disons que ce qui m’a fait remonter sur scène est peut-être le fait d’avoir trouvé un nouvel équilibre. Et avoir un enfant en fait partie. Comme d’avoir pu m’appuyer sur ma femme dans toute cette période un peu plus compliquée. Cela dit, même dans ces moments-là, on a continué de travailler. Quelque part, Défiler était déjà une manière de dire qu’en fait, j’avais vraiment envie de revenir.
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Depuis Racine carrée, l’industrie a beaucoup évolué. La scène musicale aussi. En Belgique, en particulier, on a vu émerger toute une génération de rappeurs, qui revendique votre influence, ne serait-ce que pour avoir décomplexé la scène locale…
Ah ben, ça, c’est gentil…
Il y a cette vidéo de 2016, visible sur YouTube, où l’on vous voit dans les coulisses d’un fameux club bruxellois, aux côtés de Damso, Hamza, Roméo Elvis, Caballero, etc. Est-ce que cette nouvelle scène vous a également redonné « l’appétit »?
Oui, c’est vrai. Il y a cette espèce de bonne jalousie, qui vous met un peu en mouvement. Vous êtes là, dans votre salon, vous assistez à tout ça de loin. Et puis à un moment on commence à être un peu aigri. « Moi aussi j’ai des trucs à dire! » (rires). Mais je pense que c’est sport. Ça fait partie du jeu. Finalement, vous vous dites en effet qu’il est peut-être temps de s’y remettre… Après, le rap… Je ne sais pas si je peux encore me considérer comme un rappeur. Même si j’ai des couplets rap dans l’album.
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C’est une scène que vous écoutez encore beaucoup?
Oui. Mais je vais être honnête, je suis un peu dépassé. Il y a des trucs que je ne comprends pas vraiment. Le langage a évolué. J’essaie de faire de mon mieux, mais parfois oui, je suis largué.
Même Angèle avoue qu’elle ne sait pas vraiment comment fonctionne TikTok.
(rires) Personnellement, j’ai ouvert un compte. Je ne suis pas actif, mais je regarde. Un peu trop d’ailleurs. Vous pouvez y dénicher pas mal de choses, c’est souvent très créatif. Bon, il y a aussi pas mal de trucs nuls. C’est comme pour tout, il faut faire le tri.
Venons-en à l’album. Quel en a été le point de départ?
L’idée était de créer quelque chose inspiré par les musiques folkloriques, issues d’un peu partout dans le monde, et mixées avec la pop. Mon frère Luc, qui est aussi mon directeur créatif et exécutif, m’envoyait par exemple des chants de gorge mongols, des choeurs bulgares, etc. J’ai aussi été pas mal inspiré par tous les voyages qu’on a pu faire gamins, avec ma mère. On n’avait pas forcément beaucoup de moyens à l’époque, mais c’était important pour elle de mettre tout l’argent qu’elle avait pour partir régulièrement. On a eu la chance de bourlinguer en sac à dos, au Pérou, au Mali, en Bolivie, au Mexique… Et puis, ma mère a aussi vécu un moment chaussée d’Anvers, à côté du canal, dans les grands buildings. Je n’étais pas encore né. Mais elle s’est fait plein d’amis là, d’un peu partout dans le monde, avec qui elle est restée en contact. On avait l’habitude de faire des fêtes ensemble. C’est là que j’ai entendu pour la première fois des musiques comme la rumba, la salsa, le zouk, etc. Par la suite, je suis tombé amoureux du Buena Vista Social Club, Ibrahim Ferrer, ce genre de son…
Jamais été en Asie?
Si, une fois, au Japon, un super voyage avec Coralie. La Thaïlande aussi, mais rapidement, en mode un peu all inclusive… Je connais donc moins. Mais j’aurais trouvé dommage de ne pas aller visiter ce continent-là musicalement. En fait, j’ai sur mon téléphone l’appli Garage Band, qui permet même de jouer de l’erhu (instrument à cordes chinois, NDLR). Je vais vous montrer (il sort son appareil et ouvre l’application pour une petite démonstration). Pour l’album d’Orelsan, La fête est finie, j’en avais déjà mis un peu, sur le morceau Tout va bien. Je me suis dit que j’allais aussi l’utiliser sur mon propre disque.
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C’est ce qu’on entend sur un morceau comme La Solassitude?
Oui, sauf que ce n’est pas moi qui en joue. En discutant avec Luc, on était d’accord pour dire que ce que j’avais fait sonnait un peu flingué (rires). Donc on a appelé ce gars, Guo Gan, qui vit à Paris. Il est chinois et se définit lui-même comme le « master de l’erhu ». C’est vrai qu’il est super bon. Pour info, c’est lui qui joue les parties d’erhu sur la B.O. de Kung Fu Panda.
Pourquoi être allé chercher l’inspiration ailleurs? Parce que le format pop n’était plus « suffisant »?
Oui, je pense. Enfin, non, pas tout à fait. Disons que, ce que j’entendais dans la pop en général, ne me faisait pas plus d’effet que ça. C’était cool, pas de souci, mais j’avais besoin d’aller chercher des trucs différents. Je ne voulais pas non plus enchaîner un morceau reggaeton, puis un morceau baile funk, un autre hip-hop, ou rock chinois, etc. Ce qui m’a amusé, c’était vraiment de mélanger tout ça. Un groove baile funk avec de la musique classique, comme sur Fils de joie. Ou une rythmique afropop avec un violon chinois. Jusqu’au point où tout se confond, sans qu’on puisse encore identifier les différents genres. Même la rythmique de Santé est un peu décalée. Je me suis complètement inspiré d’un DJ qui s’appelle DJ Alex, qui a décidé de mixer le rythme ternaire d’une certaine cumbia avec le reggaeton. J’ai trouvé ça super fort. Tout d’un coup, ça change le truc, on a un groove différent qui m’intéresse.
Vous auriez pu facilement appeler l’une ou l’autre pointure pop, comme Billie Eilish ou Dua Lipa. À la place, le casting de Multitude comprend l’Orchestre national de Belgique et des musiciens relativement inconnus, comme le Colombien Moon Willis.
Bien sûr, je me suis demandé si je pouvais éventuellement avoir un gros nom sur l’album. Je suis très fan d’Adele, par exemple (rires). Et, pour être honnête, on lui a demandé. Son management n’a pas dit non. Mais on n’a plus jamais vraiment reçu de nouvelles. C’est la vie, je comprends. Après tout, she’s Adele (rires). Cela dit, même si elle avait accepté, je ne suis pas certain que ça aurait collé avec la direction de l’album. C’était plus important de conserver cette ligne directrice que d’avoir un nom un peu clinquant.
Ces dernières années, la pop a pris l’habitude de s’allonger volontiers sur le divan. Les réseaux sociaux aussi ont poussé les artistes à davantage se confier. En parlant d’Adele, justement, son dernier album est très intime. On peut même y entendre la voix de son fils. On a l’impression que ce n’est trop votre tasse de thé, si?
Glisser la voix de mon gamin dans un morceau? Ou partager ma vie sur Instagram? Non, c’est vrai que je ne suis pas trop fan. Pour être honnête, je ne suis pas certain que ce soit très intéressant pour les gens de connaître ma vie personnelle. Et puis même si je partageais un peu plus, ce n’est toujours pas ma vraie vie. À la fin, c’est toujours un mensonge. C’est nous, oui, mais dans un bon jour, sur une bonne photo, avec un bon filtre. Donc je préfère rester plus professionnel. Ou alors faire le comique comme je pouvais le faire avec les leçons.
Lire aussi notre article sur le dernier album d’Adele, 30.
Sur C’est que du bonheur, évoquant l’arrivée d’un enfant, c’est vous ou un personnage?
C’est forcément un peu des deux. Toutes les histoires du disque sont un mélange entre ma vie personnelle, mes points de vue et un message plus universel. Un ami me disait l’autre jour que je parlais beaucoup des cacas dans l’album. C’est vrai. Peut-être parce que j’avais littéralement mes mains dedans. Maintenant, il a trois ans, ça va mieux (rires).
De quoi parle Invaincu, qui ouvre le disque?
Au début je pensais que ça évoquait la maladie. Mais en fait, le vrai thème, c’est la guérison. C’est Orelsan qui m’a fait voir le morceau comme ça, à un moment où je n’avais plus trop le recul. J’avais cette espèce de choeur bulgare, qui sonnait selon lui très « glorieux », « victorieux » -je crois que c’est le mot qu’il a utilisé. Il avait raison! C’est un morceau qui dit que tant qu’on tient bon, on est invaincu.
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D’autres moments du disque sont plus tourmentés. On parle de L’Enfer?
Oui, c’est vrai (rires)… Mais d’un autre côté, l’album se termine quand même avec le morceau Bonne journée. C’est important. Parce qu’il y a toujours des solutions à trouver. Et parce qu’il y a demain… C’est marrant parce que hier, je parlais avec des journalistes brésilien et mexicain, qui ne comprenaient donc pas les paroles des morceaux. Et ils trouvaient le disque plutôt lumineux (rires). J’y croyais! Sauf qu’après, je l’ai joué à ma mère et elle m’a quand même dit: « Je ne savais pas que tu avais autant de tristesse en toi« . J’étais un peu surpris. Donc oui, c’est un peu triste. Peut-être que je serai plus optimiste sur les prochains. Parce que je commence à être un peu ennuyé d’entendre que mes chansons sont très sombres (rires).
Plus que jamais, vous multipliez les voix et les personnages. Il y a le diptyque Mauvaise journée/Bonne journée, Santé, Fils de joie ou même C’est que du bonheur, qui explique justement que la parentalité est tout sauf ça. Le titre même de l’album, Multitude, illustre ça. Comment le comprendre exactement?
En fait à la base, on cherchait un titre qui illustre la direction musicale du projet, toute cette influence folklorique, les musiques traditionnelles, etc. À un moment, je voulais même l’appeler Folklore. Mais entre-temps, Taylor Swift a sorti un album qui s’intitule précisément comme ça. Donc on a préféré trouver autre chose. De toutes façons, c’était un peu lourd, il ne faisait qu’enfoncer encore le clou. Et puis, un matin, en prenant ma douche, ce mot « multitude » est arrivé. Aussi bien dans les influences que dans les personnages que j’interprète, ça faisait sens.
Pourquoi ce besoin de proposer systématiquement différents points de vue? Au risque de glisser dans la psycho de comptoir, est-ce que, par exemple, être métisse pousse à dédoubler le regard?
Je ne sais pas… Peut-être le fait d’avoir le cul entre deux chaises? Mais c’est un autre sujet… Disons qu’être métisse m’oblige quelque part à ne faire partie d’aucune réelle communauté. Par la force des choses. C’est un atout. Une difficulté parfois aussi. Mais au-delà de ça, c’est surtout juste une réalité. Vous ne faites pas vraiment partie d’un groupe, ou alors le groupe des métisses. Mais franchement c’est un peu ridicule. À un moment, faut arrêter (rires).
Dans une interview, la chanteuse anglaise Lianne La Havas, métisse, expliquait qu’un mouvement comme Black Lives Matter l’avait amenée à davantage se positionner. Ce n’est pas votre cas.
Non, pas vraiment. D’ailleurs, je ne l’ai pas fait, je n’y ai pas vraiment pris part. Mais sur Racine carrée, un morceau comme Bâtard évoquait déjà ce sujet-là. Il parlait de dépasser la couleur de peau, et d’arrêter de mettre les gens dans des cases. Bref…
Sur Multitude, un morceau comme Déclaration est par contre assez explicite sur son message féministe. C’est une sorte de suite post-MeToo à Tous les mêmes?
Pour être honnête, j’ai failli ne pas le mettre. Parce que justement, je prends position. Et puis, c’est un sujet d’actualité. Et je n’aime pas trop coller à l’actu. J’avais peur aussi de ne rien apporter de plus. C’était surtout ça ma crainte. Mais voilà, c’est mon point de vue. Et même s’il peut paraître convenu, et qu’il correspond à ce que pense la majorité des gens -enfin, j’espère!-, ce n’est pas grave. Parce qu’au-delà des discours, il reste encore beaucoup de travail.
Au fond, quelle est votre ambition pour ce disque?
Bonne question… Avoir du succès, mais pas forcément de la même ampleur que Racine carrée. Je sais que les gens vont comparer. C’est la partie difficile. Même si on en vend deux millions -ce qui serait déjà énorme-, ce ne sera jamais autant que Racine carrée. Soit. Même si les chiffres ne sont pas aussi élevés, je suis très heureux de ce disque. Au fond, c’est ça le plus important.
Stromae, Multitude, distribué par Universal. Sortie le 04/03.
En concert entre autres les 15, 16, 17/03/2023 et les 01, 02 et 03/06/2023 au Palais 12, Bruxelles.
- 2015
Dernière date de la tournée Racine carrée à Kigali.
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- 2016
Débuts de Stromae à la réalisation avec le clip de Coward, de Yael Naim
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- 2017
Apparition sur deux titres de La fête est finie, le best-seller d’Orelsan (Tout va bien et le duo La Pluie)
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Réalisation du clip de Hostage, d’une jeune artiste américaine de 16 ans, Billie Eilish
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Dommage de Bigflo et Oli, co-composé avec Stromae
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Réalisation de deux titres sur l’album de Vitaa, J4M
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Réalisation du clip de Major Lazer, Run Up, avec Nicki Minaj et PartyNextDoor
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- 2018
Sortie du morceau Défiler à l’occasion de la nouvelle collection Mosaert
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Stromae rejoint Orelsan sur la scène de Forest National
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Production du titre Dégueulasse, de Caballero & JeanJass
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Réalisation du clip IDGAF, de Dua Lipa
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- 2019
Coldplay invite Stromae à Amman, Jordanie, pour venir chanter Arabesque, le titre qu’ils ont composé ensemble sur le huitième album des Britanniques.
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- 2020
Stromae relance son compte Instagram, avec un live, à l’occasion de l’anniversaire de Mosaert
- 2021
Sortie de Santé, premier single annonçant l’album Multitude
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