La Maison de la rue en pente

© WOWOW

Un procès pour infanticide. Risako Yamasaki ne s’attendait pas à ça. Elle a été désignée jurée et elle n’a d’autre choix que d’assister aux pénibles séances journalières. Elle n’est que suppléante, mais c’est peu dire que le procès va la bouleverser. Elle n’a pas commis l’irréparable mais, comme l’accusée, Risako a une fille. Comme l’accusée, elle a abandonné une carrière pour ne se consacrer qu’à cet enfant. Comme l’accusée, elle ressent une pression latente instiguée par son mari, sa mère, ses beaux-parents… La caméra tournoie et Risako se sent terriblement proche de Mizuho, l’accusée, cette desperate housewife,  » mère indigne » et  » coupable, forcément coupable » . L’héroïne va passer par tous les états et lentement perdre pied.  » Vous vous identifiez à l’accusée?« , finira même par demander une autre jurée à Risako. Vont défiler les points de vue de nombreux jurés, d’une magistrate jeune mère elle aussi. Comme on l’entend dans les premiers épisodes,  » le Japon n’est pas tendre avec les femmes qui ont des enfants » . Le procès devient alors celui d’une société, disons-le, patriarcale -on assiste à l’explication de la notion de charge mentale par la jeune magistrate à son mari, médusé, et Risako s’entend dire par sa belle-mère avec un large sourire qu’un homme  » n’a pas envie de retrouver chez lui une épouse grincheuse et stressée« … Alors, crime impardonnable, ou circonstances atténuantes? La Maison de la rue en pente n’est pas qu’une mise en garde à l’attention du pays du soleil levant, c’est aussi une série haletante, troublante, et glaçante même par endroits (les flash-back sur la mort du nourrisson sont terrifiants). Mais qu’on ne se voile pas la face, elle en fera aussi réfléchir plus d’un parmi les spectateurs occidentaux.

Une série créée par Yukihiro Morigaki, avec Kô Shibasaki, Seiichi Tanabe, et Atsuko Takahata. Disponible sur arte.tv.

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