Gentleman Jack

Après la très réjouissante série policière Happy Valley, Sally Wainwright fait voler en éclat l’Angleterre victorienne et son retour de bâton puritain et bigot. En 1832, Anne Lister, écrivaine et voyageuse androgyne, issue d’un lignage prestigieux, hérite de l’opulente propriété de son oncle dans le West Yorkshire. Là, elle tombe sous le charme de la ravissante Ann Walker et entreprend de coucher sur papier les trépidations de son coeur, dans un journal au langage scrupuleusement codé. Anne Lister (1791-1840) a réellement existé. Exploratrice, alpiniste, entrepreneuse, elle a défié toutes les convenances et les assignations de son temps. Wainwright tire de son journal aux quatre millions de mots la matière d’une série historique dont l’humour et le rythme (ainsi que l’actrice principale, la bouillonnante Suranne Jones) ne sont pas sans rappeler les facéties corrosives de Phoebe Waller-Bridge ( Fleabag, Killing Eve). Gentleman Jack, c’est Anne Lister en frac qui n’en fait qu’à sa tête, jette par dessus-bord les usages et les petits arrangements habituels, entreprend des travaux et des prospections qui donnent le tournis à ses intendants, rêve de voyages et d’ascensions de montagnes, brave les interdits et aime sa belle sans compter. La réalisation dynamique et virevoltante donne une impression d’ivresse qui pourrait rendre le contexte historique (so british) un brin complexe à notre esprit continental. Néanmoins, l’apparition fulgurante d’un tel personnage est un des grands bonheurs de cette deuxième moitié d’été.

Série créée par Sally Wainwright. Avec Suranne Jones, Sophie Rundle, Joe Armstrong, Amelia Bullmore.

7

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