Critique | Cinéma

Voici notre critique sur le Napoléon de Ridley Scott: un biopic spectaculaire avec un excellent Joaquin Phoenix

3 / 5
3 / 5

Titre - Napoléon

Réalisateur-trice - De Ridley Scott

Casting - Avec Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim.

Durée - 2 h 38

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Ridley Scott consacre un biopic à Bonaparte dont il retrace le destin par le prisme de sa relation avec l’impératrice Joséphine. Mais encore?

Des films consacrés à Napoléon, il y en a eu d’innombrables, et gageons que celui de Ridley Scott ne sera pas le dernier, le destin de l’empereur n’ayant assurément pas fini de fasciner. Bonaparte (Joaquin Phoenix), le réalisateur britannique l’envisage par le prisme de sa relation avec l’impératrice Joséphine (Vanessa Kirby), l’amour d’une vie, venu conférer sa facette intime à un film retraçant, la passion déteignant sur la raison, l’ascension et la chute d’un homme animé par une ambition et une volonté de puissance hors du commun, bien servies par un génie stratégique incontestable.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Ainsi lors d’un premier épisode guerrier qui le verra bouter la flotte anglaise hors de Toulon, gagnant par là même ses galons de général. Après quoi, Scott retrace la geste napoléonienne sans toujours s’embarrasser de rigueur historique (on le voit notamment donner du canon contre les pyramides de Gizeh, parmi d’autres détails fantaisistes), en énumérant les hauts faits comme les revers, de la répression sanglante de l’insurrection royaliste au couronnement de 1804; de la victoire à Austerlitz un an plus tard à la campagne de Russie en 1812; du fiasco de Waterloo en 1815 à l’exil final sur l’île de Sainte-Hélène où le “voyou corse”, comme le surnomment ses ennemis, meurt en 1821.

Napoléon illustré

De Gladiator à Kingdom of Heaven, Ridley Scott a démontré savoir y faire en termes d’épopées historiques. Son Napoléon ne fait pas exception à la règle, film spectaculaire multipliant les séquences impressionnantes -ainsi en particulier de la bataille d’Austerlitz, morceau de bravoure dont le brio de la mise en scène mérite à lui seul le détour. Pour autant, on se gardera de voir dans ce Napoléon une franche réussite. Si 2 heures 40 ne suffisaient sans doute pas à ramasser la vie de Napoléon, elles paraissent toutefois très longues, le film tenant le plus souvent de la succession de péripéties répétitives -encore heureux que Scott n’ait pas jugé bon de passer en revue les 61 batailles menées par le chef militaire, se bornant à en faire le bilan comptable de trois millions de victimes. Si Joaquin Phoenix excelle sans surprise dans le rôle, affichant un mélange d’ambition, d’orgueil, de cruauté et d’exaltation parmi d’autres, le film échoue par contre à restituer la substance profonde de Napoléon, et comment un homme “sorti de nulle part” a réussi à en fédérer des millions d’autres pour gouverner le monde. À défaut de quoi, sa relation tumultueuse avec Joséphine de Beauharnais donne toutefois utilement le change, une pointe d’ironie à l’appui –“je t’ai laissé faire et tu as couru à ta perte”-, sans pour autant faire de ce Napoléon illustré le film définitif que d’aucuns espéraient.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content