Hervé Bourhis

Autodidacte et tout-terrain, le Bordelais auteur de quelques fameux petits livres a illustré ce numéro consacré aux festivals de l’été. Un style très cartoon, très clean, très pop, puisé dans une fameuse palette.

Chouette, il y a une vie après Facebook. Quelques semaines déjà que l’auteur y a fermé son compte très suivi (« Hervé Bourhis Preservation Society »). On était inquiet, on ne devait pas:  » C’est merveilleux, je revis! Et je suis sur Instagram, ça correspond plus à mon métier qui est de montrer des images, même si être absent du plus gros réseau social au monde risque de me faire disparaître professionnellement. En revanche, je bosse beaucoup mieux, et je retrouve la concentration d’avant! » Et là, c’est à nous de le rassurer: aucun risque que le professionnel qu’il est disparaisse des radars: s’il n’est plus sur Facebook, il est quand même partout -dès fin août de retour en librairie avec un nouveau projet « humour » chez Delcourt, Le Team Méluche, et toute la semaine dans les pages de votre Focus avec des illustrations inédites, créées pour l’occasion.

C’est en 2002 que tout commence en BD pour Hervé. Bossant alors dans le graphisme et les balbutiements du Web, il publie un premier album aux Humanoïdes Associés ( Thomas ou le retour du tabou) qui lui vaut d’emblée le Prix René Goscinny, remis à Angoulême pour récompenser alors le meilleur scénario d’un jeune auteur.

Tout sauf des petits livres

Il lui faudra encore deux ans pour réellement se lancer dans le grand bain, et désormais ne plus quitter les planches, autant comme dessinateur (complètement autodidacte, sans formation mais avec une fascination assumée pour le Philémon de Fred) que comme scénariste, qui aime à s’entourer des meilleurs mais aussi de ses amis: Rudy Spiessert (Les séries Naguère les étoiles, Ingmar ou LeStéréo Club), Grégory Mardon (à qui il a confié les dessins du troisième album du Teckel chez Casterman), Christian Cailleaux (son co-auteur sur un superbe album autour de Jacques Prévert, chez Dupuis), Half Bob ( Juniors chez Futuropolis) ou encore Terreur Graphique ou Brüno, avec qui il a partagé la réalisation de quelques petits livres (respectivement Le petit livre de la Bande Dessinée et Le petit livre de la Black Music) qui ont fait une partie de son succès. Il existe aujourd’hui cinq petits livres (parus chez Dargaud) qui n’ont de petit que le nom, et dans lesquels l’auteur donne toute la mesure de son érudition, de son humour et de son goût du bon crobard.

Mais c’est aussi en solo que l’univers à la fois protéiforme et très singulier d’Hervé Bourhis trouve à s’exprimer le mieux, dans des tonalités parfois plus graves: on garde un souvenir fort de son one-shot Un enterrement de vie de jeune fille et surtout de sa trilogie Comix Remix chez Dupuis, qui revisitait avec brio les codes des comics et des super-héros. Bref, à l’exception de Facebook, Hervé Bourhis est partout, et on est bien content qu’il soit cette fois dans votre Focus.

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