On a vu Luidji au Palais 12: le couronnement d’une vraie « rock star »

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Vendredi soir, Luidji a enchaîné crooning rap et poses rock, dans un show aussi sobre qu’éclatant. Chronique d’un triomphe annoncé.

On est aux deux tiers du set, et Luidji entame le morceau Palace Mafia. « Mes couplets ressemblent à des prières/Mes concerts à des messes… ». De fait, vendredi soir, au Heysel, le concert de Luidji avait des airs de grande célébration. Le genre de moment où chaque couplet se retrouve repris par le public avec une intensité adolescente – la majorité du public – saisissante. Le type d’engouement que génèrent aussi les succès construits à la marge, sans l’appui de grosses structures, élargissant patiemment son audience. Ceux qui ont suivi Luidji sur scène ces dernières années ont pu ainsi voir, quasi en direct, monter la rumeur et grandir l’affluence, à chacun de ses passages. Le rappeur parisien lui-même s’en souvient bien : d’une première date bruxelloise au Loft 58 en 2019 (700 attending sur l’event Facebook) à La Madeleine ultra sold out l’an dernier au Palais 12 bien garni de vendredi soir.

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Aujourd’hui, Luidji est donc ce rappeur-crooner-rockeur aux histoires d’amour foireuses et aux mélodies gospelisantes. Cela fait beaucoup de casquettes pour un seul homme. Luidji réussit pourtant à enfiler l’une après l’autre, voire à les combiner sans que cela gêne, susceptible d’évoquer aussi bien Frank Ocean (Le rouge) qu’une B.O. de Michel Legrand (Le remède). Même quand il balance des gros riffs de guitares quasi metal sur Âmes solitaires, il trouve le bon dosage. A l’instar de la mise en scène aussi sobre qu’élégante, appuyé par un light-show tranchant. Il y a bien l’un ou l’autre instant de flottement ici et là – pour permettre à la sécurité de s’occuper des évanouissements dans les premiers rangs ? Mais à chaque fois, Luidji parvient à relancer et replonger dans la musique.

Luidji et l’esprit de famille

Sur scène, il est accompagné d’un groupe batterie, basse, guitare, clavier, planqué la plupart du temps derrière l’écran panoramique. Pas question pour autant de la jouer solo. Ici l’effort est collectif. Que ce soit quand le groupe s’avance pour une paire de titres (Serenade, Tu le mérites) ou que Luidji convoque le reste de la bande. Comme Astronne venue chanter Les aéroports et les gares, son pote Tuerie sur Joueur 1 ou les autres camarades du collectif Foufoune palace sur Palace Mafia – l’occasion d’un plan à la Ocean’s Eleven sur l’écran géant. La famille avant

Au Palais 12, Luidji s’est ainsi donné les moyens d’un show complet, réglé au millimètre, sans pour autant glisser dans la routine, toujours à fleur d’émotion. En toute fin de parcours, par exemple, il faut entendre les premières notes de Monde résonner. Et sentir alors les 8000 personnes retenir leur souffle avant d’accompagner la confession de Luidji. « Je bénis chaque jour qui m’a vu échouer/Chacun d’entre eux m’a rapproché de ma vérité ». Vendredi, à Bruxelles, elle était éclatante.

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