Critique

Ce qu’on a pensé du remake de Mulan

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Le remake en prises de vue réelles du film d’animation de 1998, réalisé par Niki Caro, est disponible dès ce 4 décembre sur Disney+ en Belgique. Voici notre critique.

Voilà quelques années déjà que Disney a entrepris de produire, avec des résultats inégaux d’ailleurs, des remakes en « live action » de ses classiques animés. Après Le Livre de la jungle, La Belle au bois dormant, Alice au pays des merveilles ou autre Dumbo, c’est aujourd’hui au tour de Mulan de connaître semblable lifting, la jeune guerrière chinoise intrépide adoptant les traits de Liu Yifei dans un film d’aventures réalisé par Niki Caro, réalisatrice auparavant de North Country et The Zookeeper’s Wife notamment.

Inspiré d’une légende dont la première version remonterait au IVe ou au Ve siècle, Mulan débute alors que la Chine fait l’objet d’attaques d’envahisseurs venus du Nord. La menace se faisant plus précise, l’empereur mobilise ses troupes, ordonnant que chaque famille désigne un homme appelé à intégrer l’armée afin de défendre le pays. Fille aînée d’un valeureux guerrier désormais miné par la maladie, Hua Mulan (Liu Yifei) va décider de se substituer à son père. Et de se faire passer pour un soldat répondant au nom de Hua Jun pour rejoindre sa garnison, où elle subit un entraînement sévère, tout en veillant à préserver le secret de son identité, la présence d’une femme dans les rangs de l’armée étant considérée comme une offense grave. Le prélude à des aventures qui la verront se révéler à elle-même, non sans bientôt multiplier les faits d’armes héroïques.

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Une héroïne indépendante

Sorti en 1998, Mulan, de Barry Cook et Tony Bancroft, traduisait une évolution sensible dans le profil des héroïnes Disney, le film mettant en scène une jeune fille fougueuse qui, si elle était dévouée à sa famille, s’épanouissait aussi au mépris des conventions (même si tout rentrait finalement dans l’ordre disneyen, prince charmant inclus). Vingt ans et quelque plus tard, le remake de Niki Caro reprend les grandes lignes d’une histoire dont il souligne l’ancrage chinois, tout en préservant l’indépendance du personnage. Passage de l’animation au « live action » oblige, quelques éléments décoratifs (le dragon Mushu, peu conforme à la culture chinoise traditionnelle, ou Cri-Kee, le criquet porte-bonheur) de même que les chansons sont passés à l’as. À quoi la réalisatrice a substitué une touche fantastique, recourant par ailleurs avec insistance à une symbolique facile tandis que l’héroïne se voit dotée d’une Némésis en la personne de Xianniang, interprétée par Gong Li.

La différence majeure tient toutefois à la facture de ce récit d’apprentissage au féminin qui adopte, devant la caméra de Caro, les contours d’un film d’aventures à grand spectacle jouant à plein de ses décors grandioses et de ses moyens conséquents, tout en multipliant les scènes d’arts martiaux en lévitation (les producteurs du film avaient d’ailleurs dans un premier temps approché Ang Lee, le réalisateur de Tigre et dragon). Si l’ensemble, exécuté avec efficacité, en impose incontestablement (Mulan était initialement destiné au grand écran), manque toutefois cette qualité immatérielle qu’on appelle la grâce…

De Niki Caro. Avec Liu Yifei, Donnie Yen, Gong Li. 1h55. Disponible sur Disney+ à partir du 04/12. ***(*)

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