Bons plans sorties pour le week-end: Cinéma Med, Are You Series?, La grosse fête Snuls…

Portrait of Maya © Mickalene Thomas courtesy Galerie Nathalie Obadia Paris/Bruxelles.
FocusVif.be Rédaction en ligne

Festivals, cinéma, concert, expos, clubbing… Comme chaque semaine, Focus fait le tri dans l’agenda culturel.

Festival du cinéma méditerranéen

Un festival chasse l’autre sur les écrans de la capitale, et après le Festival international du film de Bruxelles et Pink Screens en novembre, voici venu le tour du Festival du Cinéma méditerranéen, quinzième du nom. Au fil des ans, le Med, comme on l’appelle également, s’est imposé comme la vitrine d’un cinéma trop peu présent sur les écrans, vocation que confirme largement ce millésime 2015. Quelque 70 longs métrages en provenance du bassin méditerranéen en constituent la colonne vertébrale, en prise, pour certains, avec une actualité brûlante. Ainsi, par exemple, de Mediterranea, de Jonas Carpignano, film d’ouverture qui, entre Burkina Faso et Italie, retrace le drame de réfugiés clandestins, ou encore de Simshar, de Rebecca Cremona, sur le quotidien de migrants placés dans des centres fermés, à Malte. Et jusqu’à Une histoire de fou, de Robert Guédiguian, revenant sur la genèse du génocide arménien, et ses implications contemporaines.

Aux côtés des neuf films en compétition, la manifestation propose encore un large panorama d’une production indépendante témoignant d’une activité foisonnante (avec notamment la comédie palestinienne Love, Theft and Other Entanglements, de Muayad Alayan, ou encore le film d’horreur égyptien Warda, d’Hady El Bagoury), une section « à voir ou à revoir » en forme de séances de rattrapage (Much Loved, de Nabil Ayouch, y côtoie Mustang, de Deniz Gamze Ergüven, parmi d’autres), une autre dévolue aux documentaires (de La Révolution des femmes, de la Tunisienne Feriel Ben Mahmoud, à Je lutte donc je suis, du Grec Yannis Youlountas), ainsi qu’un programme de courts métrages. Sans oublier, last but not least, un focus cinéma turc avec, en point d’orgue, la venue de Nuri Bilge Ceylan à Bozar, où il présentera Les Climats le 6 décembre. Une effervescence qui se prolongera hors écrans avec une exposition sur l’immigration, des rencontres-débats, mais encore des concerts et soirées…

DU 4 AU 11/12 À BRUXELLES. WWW.CINEMAMED.BE

Are You Series?

Un an et demi. C’est le temps qu’auront pris les équipes de Bozar pour concocter ce nouveau festival Are You Series?, mélange de séminaires, débats, tables rondes, dédiés aux professionnels et aux amateurs de fiction télé. Mais Are You Series?, c’est aussi, et surtout, l’occasion de découvrir ou de redécouvrir (entrée gratuite, mais réservation obligatoire) une sélection pointue de séries sur grand écran. Grosses machines américaines, productions européennes, séries confirmées, avant-premières, le programme est aussi dense que diversifié. Nos cinq temps forts.

JUSQU’AU 06/12 À BOZAR, RUE RAVENSTEIN À 1000 BRUXELLES. WWW.BOZAR.BE

La grosse fête Snuls

Les événements se suivent et ne se ressemblent pas, autour de la grosse expo-rétrospective Jannin et nous au CBBD. Ce samedi, ce n’est pas moins qu’une « grosse fête Snuls » qui aura lieu au cinéma Galeries. Soit des projections dans trois salles, des sketches, des animations et des rencontres.

LE 5/12 AU CINÉMA GALERIES, BRUXELLES. WWW.FACEBOOK.COM/JANNINETNOUS

Les dix ans de Superfly

Incontournable fiesta soul-hip hop-funk-groove de la Cité ardente, la Superfly fête ses dix ans ce vendredi, à la Caserne Fonck. Aux platines, les tenanciers Bernard Dobbeleer, Kiami et Double Axl.

LE 4/12 À LA CASERNE FONCK, LIÈGE. WWW.SUPER-FLY.BE

Daniel Avery

Grosse affiche ce samedi, rue Blaes. Daniel Avery, le jeune prodige de Phantasy Records (l’écurie d’Erol Alkan), sera de passage au Fuse, accompagné sur l’affiche par le vétéran techno suédois Adam Beyer.

LE 5/12 AU FUSE, BRUXELLES. WWW.FUSE.BE

Flash Forward

Le Rockerill poursuit sa série Flash Forward et, à travers elle, son exploration d’une certaine classic techno. Aux manettes, Fabrice Lig a invité cette fois l’Allemand Marc Romboy et Vince Watson, le patron du label écossais Bio Music.

LE 5/12 AU ROCKERILL, MARCHIENNE. WWW.ROCKERILL.COM

Eupen on the beat

Discrètement, mais sûrement, Meakusma a enchaîné ces dernières années les soirées excitantes. Avec le Goethe Institut, l’ASBL a réussi en effet une série d’affiches électroniques combinant clubbing et programmation pointue -avec un goût affirmé pour tout ce qui se passait sur la scène allemande, entre culture techno et héritage krautrock.

Après quatre années passées à Recyclart, à Bruxelles, la Meakusma Night a décidé de déménager. Pour mieux se rapprocher de ses racines. Le 5 décembre, la soirée se déroulera en effet à Eupen. Elle investira le tout nouveau centre culturel, le Alte Schlachthof, avec encore une fois une programmation des plus solides. Y sont notamment annoncés Efdemin, André Vida, le duo Jaki Liebezeit (membre fondateur de Can) et Hans-Joachim Irmler (Faust) ou encore celui formé par Roedelius (Cluster, Harmonia) et Stefan Schneider (To Rococo Rot)… Du beau monde, donc. Et puisqu’Eupen n’est pas tout à fait la porte à côté, Meakusma organise même des navettes en car depuis Bruxelles.

LE 05/12, À EUPEN. INFOS: WWW.GOETHE.DE

Un avant-goût de Star Wars

Plus qu’une quinzaine de jours à patienter, et Harrison Ford retrouvera ses habits de Han Solo. En attendant le nouvel épisode de Star Wars, la Cinematek propose un large panorama de la carrière de l’acteur américain. L’occasion de redécouvrir les films qui ont fait de lui une superstar -la saga imaginée par George Lucas, mais encore la série Indiana Jones, de Steven Spielberg, ou le Blade Runner, de Ridley Scott-, mais aussi ses collaborations avec Francis Ford Coppola (The Conversation, Apocalypse Now), Peter Weir (Witness, The Mosquito Coast), Mike Nichols (Working Girl, Regarding Henri) ou autre Roman Polanski (Frantic). A noter que la Cinematek, toujours, programme une intégrale Star Wars les 12 et 13 décembre prochains, mais aussi une sélection de classiques ayant inspiré George Lucas, au rang desquels Dersou Ouzala, La Forteresse cachée et Yojimbo, d’Akira Kurosawa, Lost Horizon de Frank Capra, mais encore le Metropolis de Fritz Lang.

CINEMATEK, BRUXELLES, À PARTIR DU 01/12. WWW.CINEMATEK.BE

Transmission #151: Industrial Music

« Plus de poésie après Auschwitz », disait Theodor Adorno. Au tournant de cette époque, certains relèvent le défi par la création, avec une violence, une (im)pertinence mettant à bas toutes les vaines constructions d’un monde englué dans le spectacle, la culture et la consommation pour tous. Non sans ironie, s’armant du slogan « Industrial Music for Industrial People », avec une liberté rappelant les dadaïstes, ils créent des images, sons, créations parmi les plus extrêmes jamais réalisés, devenant à la fois miroir du monde dans ce qu’il a de plus durement réel, et armes pour en saper les fondements. Transmission 151: Industrial Music propose un panorama de cette « nouvelle » manière d’appréhender le réel et la société, des précurseurs à des créations plus récentes, sous l’angle du cinéma, mais aussi via des documents, concerts, et un atelier de percussions.

JUSQU’AU 20/12 AU CINÉMA NOVA, BRUXELLES. WWW.NOVA-CINEMA.ORG

Sorties cinéma de la semaine

Le film de la semaine: Mia Madre ****, le dernier Nanni Moretti dialogue avec la mort;

Bridge of Spies ****, le ministère de la peur;

Burnt (À vif!) **, come-back culinaire et faux suspense.

Mickalene Thomas – I am your sister

« Une esthétique soul, ostensiblement flamboyante et exubérante »: voilà ce dont il est question dans l’oeuvre de Mickalene Thomas, artiste pluridisciplinaire venue de Brooklyn (1971, New Jersey), même si le propos ne peut s’y réduire. Les compositions, souvent imposantes et jamais fades, accrochent l’oeil du spectateur dès ses premiers pas dans la galerie Obadia. L’ensemble se découvre à la fois savant et populaire, lettré et spontané, sophistiqué et cheap. Une toile comme Portrait of Maya #8 livre les éléments de la grammaire formelle de cette artiste afro-américaine. Laquelle grammaire formelle résulte d’un vocabulaire iconographique qui « frise la rigueur archéologique ». Sur un épais panneau de bois contreplaqué, aplats de couleurs, morceaux de photographie collés, strass et motifs variés, composent un portrait riche en textures qui évoque tant le Matisse des cut-outs que les pages des magazines afro-américains cultes des années 60, façon Ebony and Black Tail. A travers ces patchworks fascinants comme une précieuse verroterie, c’est toute la question de l’identité noire qui est réactivée, trop longtemps absente, voire expurgée, de l’histoire classique de la peinture. Pas de doute, ici, le « Black » est plus « beautiful » que jamais. « Ma Négritude est truelle à la main, est lance au poing », écrivait Senghor. Thomas le confirme. D’autres toiles convoquent d’autres pans de l’Histoire de l’art, comme un retour inattendu du refoulé: Manet et son odalisque, Courbet, Balthus ou, forcément, Ingres. Loin de la jouer ego trip, Thomas s’appuie plus largement sur des récits transversaux qui brassent tant l’histoire américaine que ses courants socioculturels et les êtres proches avec lesquels la plasticienne construit son oeuvre. Comme pour donner une preuve tangible de cet aspect de collaboration, Mickalene Thomas organise au dernier niveau de l’accrochage une sorte d’exposition dans l’exposition, un « tête-à-tête », pour utiliser ses mots, qui donne à voir des oeuvres de huit artistes africains, ou d’origine afro-américaine, parmi lesquels Lorna Simpson et Malick Sidibé, livrant chacun leur vision sublime du corps noir.

GALERIE NATHALIE OBADIA, 8 RUE CHARLES DECOSTER, À 1050 BRUXELLES. JUSQU’AU 26/12. WWW.GALERIE-OBADIA.COM

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