Concours Circuit | Eosine, la relève de la dream pop liégeoise
Durant dix jours, Focus dresse le portrait des dix demi-finalistes du Concours Circuit. Aujourd’hui, découvrez Eosine, le groupe de dream pop liégeois, représenté par sa chanteuse et guitariste Elena Lacroix.
Qui se cache derrière Eosine et d’où venez-vous ?
Je suis Elena, je viens de Liège et je suis chanteuse et guitariste dans le groupe Eosine. Je compose tous les morceaux et j’écris les paroles. Dans le groupe, on est tous de Liège.
Ça vient d’où ce nom Eosine ?
Je suis étudiante en médecine et pendant ma première année je suis tombée amoureuse d’une discipline appelée l’histologie, qui étudie les tissus et les cellules sous un microscope. On colore les lames de tissus, des prélèvements, biopsies et ce genre de choses avec certains colorants dont un qui s’appelle l’éosine. Il est merveilleux parce qu’il apporte une couleur rose-mauve. L’histologie, c’est le parfait mélange entre l’art et la science.
C’est quoi votre background musical, la première fois que vous avez été introduit à la musique ?
On vient tous de milieux un peu différents. Mes parents on fait de la musique aussi donc ça a toujours fait partie de ma vie d’une manière ou d’une autre. Mais à un moment donné, je suis allée voir un concert d’un groupe qui s’appelle Pale Grey et je me suis dit que c’était ce que je voulais faire : je veux être sur scène, présenter ma musique aux autres gens. Avant ça, je composais déjà un peu mais pas dans l’idée de faire des scènes. Julia vient d’une famille qui n’est pas du tout dans la musique. C’est vraiment elle qui a développé ce côté un peu artistique très récemment. J’avais juste vu une vidéo d’elle sur Instagram et je me suis dit qu’elle avait le type de voix que je recherchais, donc je l’ai contactée. Benjamin, notre batteur, a beaucoup d’autres projets. Il joue dans Constantine, il a joué dans Kaptain Oats… Il a toujours été un peu là-dedans. Et même chose pour Brieuc, notre bassiste.
Eosine, ça existe depuis combien de temps maintenant ?
Aujourd’hui (17 octobre), c’est l’anniversaire de notre configuration actuelle à quatre, et ça fait un an. Sinon, on avait fait quelques concerts avant, donc officieusement le groupe a deux ans.
Pour les gens qui ne vous connaîtraient pas, comment décrirais tu votre projet ?
C’est une grande question parce qu’on est passés par pas mal de phases. On a sorti un EP l’année passée qui était fort dans les classiques dream pop, shoegaze. Maintenant, on essaye de donner des impressions beaucoup plus rock, dans le sens où on essaye de faire passer nos émotions et on le fait parfois de manière fort bruyante, exacerbée. C’est vraiment de l’expression, on donne tout sur scène. Et ça passe par des moments beaucoup plus sombres, plus tourmentés que simplement dream pop – shoegaze. Et l’une des choses qui fait aussi notre identité, c’est tout le visuel que l’on projette sur scène qui est inspiré de l’histologie, de la science et que je crée avec mon microscope. Ca me parle parce qu’au niveau des paroles, j’adore faire des métaphores scientifiques. Donc c’est vraiment un tout, au niveau de l’intensité musicale, des paroles, des visuels, tout se suit. Si les paroles disent des choses plus intenses, la musique le sera également, les vidéos seront plus flash.
Vous avez déjà sorti des singles, des EP ou albums ?
Oui, on a sorti un EP il y a environ un an. Mais on a surtout un nouveau single qui sort le 28 octobre. Il s’appelle Ciaran, on a vraiment bossé dessus et on se réjouit vraiment de le partager. C’est le premier extrait d’un EP qui verra le jour en février 2023. Il a été mixé et masterisé par Mark Gardener de Ride. C’est le groupe pionnier du style dans lequel on s’illustre et on est vraiment hyper contents d’avoir pu travailler avec lui.
Quelles sont vos inspirations majeures ?
Là je pense que je vais peut-être plus parler en mon nom car on vient tous d’univers radicalement différents. J’ai toujours baigné dans l’univers shoegaze/dream pop classique des années 90 avec des groupes comme Slowdive, Ride, My Bloody Valentine, etc. Quand j’ai commencé à faire de la musique, c’étaient ceux qui primaient dans mes influences. Des groupes comme Beach House aussi, qui est le premier groupe que j’ai découvert toute seule. Mais je suis surtout très fervente de musique belge, c’est quelque chose que je veux défendre. Des groupes comme Girls in Hawaii, Pale Grey, Dan San, The Feather, Condore… Je les adore tous et ils ont un son vraiment unique et on est super fiers de faire partie de cette scène. Et plus récemment, j’ai vu un concert qui m’a retournée complètement, c’est The Psychotic Monks, un groupe français. Ça a radicalement changé l’énergie que l’on met sur scène avec ce côté exutoire, expression de nos émotions parce qu’on a tous énormément de choses à dire parce qu’on est jeunes, qu’il nous arrive plein de choses et qu’on a tant de choses à défendre. On est prêt à donner tout sur scène et à chaque fois un petit peu plus et ce concert là nous a vraiment influencés.
En dehors de votre projet, lequel serait votre favori parmi les demi-finalistes du Concours Circuit ?
C’est super comme question parce que ça renforce le côté “pas concours” du Concours Circuit. Tout le monde n’arrête pas de dire que les artistes sont mis sous pression, ce qui est complètement faux. À la fin de chaque concert, tout le monde va se féliciter et écouter les projets des autres. J’ai pu me faire pote avec pas mal d’autres artistes. Je pense à Jazmyn, à Ice Sealed Eyes, à The Haze, Jean-Paul Groove aussi. Et musicalement, ces projets sont assez extraordinaires. Mon gros coup de coeur, c’est pour Jean-Paul Groove car ce sont des monstres, ils savent être techniques et en même temps faire danser les gens et être super communicatifs.
Ça représente quoi pour vous le Concours Circuit ?
On est un groupe hyper jeune, ça fait un an, voire deux, qu’on fait des concerts. Donc on ne s’attendait pas à être repris. On s’est dit que ça allait être une opportunité de se faire de la visibilité quoi qu’il arrive, on a des morceaux mais on a besoin vraiment de les montrer aux gens pour se faire une petite fanbase. Et pour jouer dans d’autres salles qu’à Liège, là par exemple on a joué à la Ferme du Biéreau et c’est quand même super chouette de sortir un peu de chez soi. Mais surtout, je pense que le meilleur côté du concours, c’est qu’on a dû apprendre énormément, se remettre en question. Parce qu’on doit créer des sets de vingt minutes, alors que certains de nos morceaux peuvent aller jusqu’à sept minutes, ce qui est un peu compliqué. On a dû réinventer le set, trouver de nouvelles transitions et ça nous a obligés à sortir de notre zone de confort, à remettre des choses en question et à vraiment bosser à fond pour simplement rentrer dans ces cases là. Je ne le vois pas du tout comme un concours où l’on doit être meilleurs que les autres, c’est vraiment par rapport à nous-mêmes, chaque fois être meilleurs, chaque fois proposer quelque chose de nouveau. Et le concours est une super opportunité pour ça.
Eosine est à retrouver en demi-finale du Concours Circuit au Reflektor (Liège) le 29 octobre. Avec Bart Kobain, Djengue, Alex Lesage et Jazmyn.
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