Suspense et frissons : trois polars qui vont vous tenir en haleine

Philippe Manche Journaliste
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Horace McCoy en brique de plus de 1200 pages, le retour des Meurtres zen de Karsten Dusse et les mésaventures en Wallonie picarde d’un flic qui perd la mémoire : notre sélection de polars et de thrillers.

1. Romans noirs, les meilleurs polars d’Horace McCoy

Soit une brique de plus de 1200 pages, qui regroupe les cinq romans d’Horace McCoy. On aurait bien envie de vous suggérer de commencer par son premier et plus célèbre roman On achève bien les chevaux (1935), adapté par Sydney Pollack en 1967, sur ce marathon de danse jusqu’à épuisement. Mais si vous voulez vous plonger tête la première, foncez d’abord sur l’autobiographique et prophétique Un linceul n’a pas de poches (1937), paru en français en 1946 à la mythique Série Noire. McCoy y dénonce avec une rage inouïe -qu’on retrouvera plus tard chez Jim Thompson, Frédéric Dard, James Ellroy ou Greg Iles- une Amérique qui n’a pas foncièrement changé 86 ans plus tard: un pays déjà majoritairement polarisé, raciste, homophobe et populiste.

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2. Des meurtres pour lâcher prise

Phénomène littéraire en Allemagne avec plus de 2 millions de lecteurs et une adaptation Netflix en cours de préparation, la série Les Meurtres zen de Karsten Dusse devrait poursuivre sa conquête du marché francophone. Engouement justifié par l’angle totalement original adopté par Karsten Dusse, avocat, qui fait ses débuts dans le monde du polar et du thriller. Dans le premier volet intitulé Des meurtres qui font du bien, on faisait connaissance avec Björn Diemel, père de famille tout ce qu’il y a de plus classique et -ce serait trop facile- avocat pour un boss du crime organisé.

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Des meurtres pour lâcher prise: le nouveau succès des polars du moment

3. De mémoires, d’Olivier Bailly: la nouveauté des polars belges

Hubert, petit flic du village fictif de Brasseiges, situé en Wallonie picarde, aurait aimé profiter de sa “pension sans galons”, mais la maladie d’Alzheimer, ce “marathon avec une ligne d’arrivée qui recule”, s’installe et efface, petit à petit. Alors l’idée lui vient au Colruyt, le jour des courses avec Jocelyne: lui qui voulait “incarner le bien” emportera un salaud avec lui, avant de sombrer, histoire de rétablir les comptes. Reste à choisir le salaud à tuer: Kim Jong-un et Omar el-Bechir sont difficiles à atteindre, Donish dit la Raie, le petit mafieux du coin, pourrait faire l’affaire, avant qu’un tueur d’enfants n’apparaisse dans le tableau et que des lettres anonymes lui parviennent: Nous savons.

Hubert va devoir bien choisir et essayer de s’en souvenir car “tuer n’est pas une mince affaire, et une erreur de casting n’était pas récupérable. Lui, le flic sans exploit, ne pouvait pas rater sa sortie”. Et Olivier Bailly, cofondateur de la revue Médor le jour et romancier la nuit, ne pouvait pas rater ce polar, qui n’en est pas vraiment un malgré sa dose de twists et de coups de théâtre et qui a traîné trop longtemps dans ses tiroirs. De mémoires est avant tout un formidable et éprouvant roman d’amour, en plus d’une brillante tentative de raconter une mémoire qui lâche et qui s’emmêle les chapitres.

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