[le jeu de la semaine] Horizon: Forbidden West, jardin extraordinaire
Horizon réussit son examen de passage next gen avec Forbidden West. Un monde ouvert où les machines sont plus attachantes que les humains.
Boston Dynamics change notre vision de la robotique depuis dix ans. Au-delà du salto arrière de son humanoïde Atlas, la firme originaire du Massachusetts a marqué l’imaginaire collectif avec son Spot. Ce quadrupède doué d’une fluidité de mouvement, d’une autonomie de déplacement et d’une capacité de coordination (avec ses congénères) surnaturelles fait l’objet d’un nombre incalculable de vidéos virales. Voir ce chien métallique se prendre des coups de pieds, pour tester sa stabilité, a par exemple soulevé une vague d’indignation inattendue. Une réaction qui résonne singulièrement face à la quarantaine d’espèces féroces et mécanisées peuplant le monde ouvert d’Horizon: Forbidden West.
Après dix ans de service et contre toute attente, Guerrilla Games a abandonné en 2017 l’esthétique noire, glacée et militaire de ses Killzone pour faire rayonner l’univers luxuriant et coloré d’Horizon: Zero Dawn. Horizon: Forbidden West, sa suite, poursuit l’exploration de ces terres post-apocalyptiques. Croisant des communautés qui vivotent au milieu de vestiges tech cryptiques, Aloy y découvre qu’Hadès n’a pas été totalement éradiqué. L’héroïne repart donc traquer ce malware qui détraque la Terre à coups de tempêtes dantesques et d’un mystérieux végétal rouge nuisible.
Des ouvriers en grève, un chaman aveuglé par sa foi, un noble détesté, des marchands trop riches… Forbidden West imagine une population hétéroclite dont les préoccupations mènent vers une foule de quêtes secondaires. La fine ligne entre le bien et le mal que The Witcher 3 floutait habillement n’est pas aussi bien maîtrisée ici. Certains PNJ poussent d’ailleurs à zapper les dialogues. Mais l’édifice, pas avare en surprises, tient la route.
Rencontre au sommet
Sur le dos d’un phacochère géant robotisé ou accroché à un planeur (coucou Zelda: Breath of the Wild!), l’exploration des vallées encaissées et autres cimes enneigées de Forbidden West piquent la curiosité. La verticalité de ce monde se traduit en outre par des phases d’escalade loin de la facilité d’Assassin’s Creed et Uncharted. Chaque ascension demande ainsi de trouver son chemin via des marques en réalité augmentée soulignant les prises disponibles. Notons qu’un grappin dope les déplacements en hauteur d’Aloy. De quoi également prendre de la distance en combat.
Visuellement, l’admirable travail d’animation du large bestiaire adverse en place s’affirme comme le point fort du jeu. Des attaques électriques du très aquilin « oiseau-tempête » aux bonds imprévisibles d’un « tunnelier », les joutes claquent. Le choix de l’approche offensive, furtive ou frontale avec une arme de mêlée, réjouit. Mieux: scanner le corps d’une bête permet de viser son point faible pour, par exemple, percer l’armure d’un très félin « traqueur » à longue queue. De l’électricité à l’acide, Forbidden West jongle enfin avec une nomenclature de vulnérabilités classiques d’éléments. Le tout pour une expérience de jeu accessible. Un parfait contre-pied, en somme, à l’implacable Elden Ring.
Horizon: Forbidden West
Open world/RPG édité par Sony Interactive Entertainment et développé par Guerrilla Games, âge: 16+, disponible sur PlayStation 4 et 5 (version chroniquée). ****
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