Deep in the Woods: dans les bois, sous la pluie

Pauw et quelques-uns de leurs jeunes spectateurs. © K.D.
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Le slow festival fêtait son cinquième anniversaire dans les bois de Massembre, proposant une belle affiche malheureusement plombée par une météo peu clémente.

En cinq ans d’existence, c’est déjà la troisième fois qu’on met les pieds au Deep in the Woods. C’est dire qu’on y a désormais nos marques, nos petites habitudes: à chaque coup, le festival « à vitesse humaine » niché du côté de Massembre aura parfaitement joué son rôle de clôture en paix d’un été festivalier de la démesure. Le genre d’événement où l’on se sent en vacances dès l’arrivée sur le parking, duquel on vous propose une « promenade rafraîchissante de 2 km » jusqu’au site. Énoncé comme ça, et en grande partie grâce au cadre, c’est autre chose que le pénible chemin de croix qu’imposent un Werchter ou un Pukkelpop.

Samedi, Dieu ne venait pas de Bruxelles mais bien de Paris. En début d’un après-midi dont la météo s’annonçait maussade, l’énergumène Flavien Berger somme aux nuages de disparaître. Dont acte. C’est donc sous un soleil rare que le Parisien qui fait dans l’électro pop geek se livrera à une série d’improvisations en roue libre à l’humour (in)volontaire, soutenues par une batterie de claviers et d’effets. Musicalement proche d’un Tellier, le drôle de moustachu tient plus de Katerine quand il s’agit des textes. Il cite explicitement Donna Summer et fait l’apologie des fêtes foraines, baragouine un anglais très approximatif pour éviter l’incident diplomatique avec le public majoritairement néerlandophone. Délicieusement décalé.

Plus tard, les Hollandais psyché de Pauw confirmeront tout le bien qu’on a pensé d’eux il y a quelques semaines à la Truite Magique. Débarqués d’une autre époque, fringués comme si le Swinging London donnait encore le La, mais surtout possédant à leur répertoire une poignée de singles comme on n’en fait plus depuis les Nuggets: s’ils continuent sur cette voie (un premier album est prévu pour octobre), on les imagine bien grimper en haut des affiches de festivals. La horde de bambins qui s’est amassée devant la scène durant le concert ne dira pas le contraire…

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Le ciel peu clément ne nous aidera par contre pas à profiter pleinement du concert d’Amatorski, qui clôturaient une semaine de résidence à Massembre où ils se sont attelés à travailler au successeur de From Clay to Figures. On remerciera le festival d’avoir installé un salon de thé (!) sous tonnelle et d’avoir disposé des braseros aux quatre coins de la plaine pour tenter de faire oublier la pluie: bien joué, pour peu, on se serait réellement laissé transporter par les textes de Saskia De Coster mis en musique par Inne Eysermans et Sebastiaan Van den Brandenn.

Après un long break dans l’horaire destiné à laisser aux festivaliers le temps de manger (quel autre festival ose ça?), ce sont les Bruxellois de Great Mountain Fire qui s’empareront de la scène pour ce qui sera sans aucun doute notre concert de la journée. On n’avait pas encore vu le groupe sur scène depuis la sortie de son nouveau disque, Sundogs, et la surprise sera de taille: si sur album, le groupe a pris une direction plus funky et colorée, sur scène, c’est carrément une explosion de fun, une grosse fête qui ne laissera personne indifférent. Certains anciens morceaux sont judicieusement réorchestrés pour la cause, mais ce sont les plus décomplexés (5-Step Fever, Four-Poster Ride…) qui nous achèveront, ainsi qu’un final dantesque annoncé comme « een mooie nummer ». Et quel nummer!

Après une telle claque, les autres Bruxellois à l’affiche, à savoir Fùgù Mango rejoints par les 5 soeurs flamandes de Binti, souffriront malheureusement de la comparaison. Pas que leur ratatouille afrobeat nous laisse indifférent: ça groove sec, ça danse à mort, c’est pop et frais, mais c’est peut-être un peu trop linéaire malgré les (ou à cause des?) choeurs à tout-va. On reste néanmoins curieux de ce que ceux-là ont à nous réserver pour l’avenir.

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Comme pour confirmer une fois de plus son image de festival cool qui attire des festivaliers cool, le Deep in the Woods postait dimanche après-midi quelques photos du camping, 30 minutes après la fin du festival. Miracle: pas un seul déchet à terre. Bien loin des dépotoirs à ciel ouvert auxquels sont habitués les pointures festivalières de l’été…

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