Kaouther Ben Hania donne à entendre, dans La Voix de Hind Rajab, la vrai voix d’une fillette palestinienne de 6 ans, tuée à Gaza. Un cri, un j’accuse.
La Voix de Hind Rajabde Kaouther Ben Hania
Drame avec Saja Kilani, Motaz Malhees, Clara Khoury, Amer Hlehel. 1h30.
LA cote de Focus: 4,5/5
Un nuit de janvier 2024, les bénévoles du Croissant-Rouge de Ramallah reçoivent un appel les suppliant d’organiser un convoi pour sauver une fillette coincée dans une voiture sous les tirs à Gaza. Au long d’une nuit sous haute tension, ils tentent de maintenir la connexion et de mettre sur pied une mission de sauvetage. En temps réel ou presque, Kaouther Ben Hania nous fait vivre à distance la détresse de Hind Rajab, 6 ans, mais aussi celle de ces bénévoles, tiraillés entre un espoir aussi vain qu’indispensable, résistant à la colère, accueillant la peine. Comme dans Les Filles d’Olfa, elle sonde une matière documentaire tout en usant des outils de la fiction pour donner corps au réel dans son implacable dureté, parvenant, à travers l’urgence d’une nuit, à partager l’incessante urgence des victimes civiles des conflits qui déchirent le monde.
A.E.
«Tous les films sont politiques. Surtout ceux qui prétendent ne pas l’être», déclara un jour le cinéaste allemand Wim Wenders, mais on voit mal comment reprocher à La Voix de Hind Rajab d’entrer dans cette catégorie. Le nouveau coup de poing signé Kaouther Ben Hania, consacré à l’horreur à Gaza, n’est ni un récit neutre, ni une expérience esthétique, ni une étude de caractère. C’est un cri. Un appel à l’aide. Un j’accuse. Fondé sur des faits authentiques et glaçants.
Au dernier festival de Venise, le film a reçu une standing ovation de 23 minutes, un record. Des spectateurs pleuraient, reniflaient, scandaient «Free Palestine». La salle ressemblait à une cathédrale en plein deuil collectif, la rage à peine contenue. La Voix de Hind Rajab n’a toutefois pas reçu le Lion d’or, attribué, à la surprise générale, à Father Mother Brother Sister, une comédie familiale de Jim Jarmusch. Il a dû se contenter du Grand Prix du jury, le Lion d’argent. L’indignation sur la Toile fut immense. «Une échappatoire proaméricaine», pestèrent certains. L’actrice Fernanda Torres, membre du jury, aurait même menacé de démissionner. Le président, le réalisateur Alexander Payne, a mollement démenti: «Quelqu’un a menacé de partir? Je pense que nous savons désormais qu’il ne faut pas croire tout ce que l’on lit en ligne.»
Consolation, La Voix de Hind Rajab a remporté voici quelques semaines le prix du meilleur film au Film Fest Gent, où le jury, ému, a évoqué «un appel à l’humanité». La nécessité morale implique-t-elle pour autant une supériorité artistique, critère fondamental d’évaluation d’un film? Comme si reconnaître l’horreur équivalait d’office à une qualité esthétique. Comme si critiquer un film revenait immédiatement à être suspecté d’idées «fausses», des idées qui osent s’écarter du sentiment dominant, façonné par les algorithmes et une tendance au moralisme absolu.
«Le cinéma impartial est une illusion.»
Une arène tragique
Le film de Kaouther Ben Hania reconstitue les dernières heures de Hind, une fillette palestinienne âgée de 6 ans, tuée en janvier 2024 à Gaza, après que sa famille a été prise pour cible par l’armée israélienne. Pendant des heures, elle a appelé le Croissant-Rouge alors qu’elle était coincée dans une voiture, entourée des corps de ses proches, qui tentaient de fuir Gaza-Ville. L’ambulance chargée de la secourir, qui n’était qu’à quelques kilomètres, a été détruite. Hind, six membres de sa famille et deux secouristes ont ensuite été retrouvés morts dans l’épave du véhicule, criblé de 355 balles tirées depuis un char israélien. L’événement a conduit la Hind Rajab Foundation, créée en septembre 2024 par Dyab Abou Jahjah, à déposer une plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre.
Le film, une reconstitution dramatisée fondée sur les enregistrements audio réels, utilise la véritable voix de Hind. «Sa mère m’a dit: « Je veux que la voix de ma fille soit entendue », raconte la réalisatrice tunisienne. C’était ma boussole morale. Ma mission, aussi. Le film n’est pas seulement un témoignage, c’est un moyen de montrer l’influence humaine. Il devait se faire sans propagande. Pas de slogans, pas de mots d’ordre. L’histoire est déjà suffisamment déchirante. La voix de Hind parle d’elle-même.»
Kaouther Ben Hania n’est pas une inconnue sur le circuit des festivals. Ses précédents films, tous deux nommés aux Oscars, étaient complexes, ludiques, hybrides dans leur forme. L’Homme qui a vendu sa peau (2020) était un drame satirique sur un réfugié syrien qui vend son dos comme toile vivante à un artiste, avec le Belge Koen De Bouw en galeriste retors exploitant commercialement cette «œuvre humaine» (inspirée d’un concept de Wim Delvoye). Les Filles d’Olfa (2023) était un documentaire dramatisé sur la radicalisation et la maternité, où se mêlaient fiction et réalité. Ces deux films jouaient avec la forme, les perspectives, l’ambiguïté. La Voix de Hind Rajab est plus direct, plus brut, plus en colère, et moins subtil.
Le film se déroule dans un seul espace: le bureau du Croissant-Rouge palestinien. Les acteurs, tous Palestiniens, incarnent les secouristes. «Pour eux, et pour moi, on n’était plus dans le jeu, se souvient Kaouther Ben Hania. Ils étaient dans l’instant. Certains ont eux-mêmes vécu la perte et l’occupation, d’autres connaissent l’exil. Leur vie et leur tragédie donnent du poids à chaque scène. Le drame était déjà dans la réalité. Je n’avais pas à leur demander de pleurer. Ç’aurait été contraire à l’éthique.»
La réalisatrice, qui vit à Paris depuis le début de sa carrière, a travaillé étroitement avec les vrais secouristes. «En me concentrant sur leur perspective, on voit comment fonctionne la réalité là-bas: une ambulance peut se trouver à huit minutes, et pourtant être totalement bloquée par la bureaucratie et l’occupation. Je me disais: « Si moi, je me sens impuissante, que ressentent les équipes du Croissant-Rouge »? C’est cette impuissance que nous devons ressentir.»
Avec le directeur photo, Juan Sarmiento, elle a choisi de longues prises continues: «Nous voulions éviter de sortir les acteurs de l’instant. L’authenticité était essentielle. Nous voulions que le spectateur ressente vraiment ce qui se passe, dans un espace banal, ressemblant à n’importe quel bureau. Mais avec la vraie voix de cette enfant et l’impuissance des secouristes, cet espace devient une arène tragique.»

«Je savais que les réactions seraient fortes, mais cela dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer.»
En équilibre, ou pas
C’est ici que naît la friction. Car comment la forme se rapporte-t-elle au fond? Les conventions du genre (caméras à l’épaule, suspense, rebondissements) rendent l’horreur plus supportable, mais aussi plus stylisée. Comme dans un thriller. La reconstitution reste construite, avec des dialogues affinés pour la dramaturgie: «Omar est explosif, détaille la réalisatrice, et Mahdi est rationnel. Les deux veulent la même chose, mais s’opposent.» Pourtant cela fonctionne. La claustrophobie du bureau, la bureaucratie kafkaïenne et l’impuissance palpable frappent de plein fouet. Même les spectateurs les plus aguerris auront le souffle coupé.
Kaouther Ben Hania refuse toutefois de projeter le film en Israël, bien que ce soit peut-être le public le plus décisif si l’on espère provoquer quelque chose sur le terrain. Car il existe, en Israël aussi, des voix critiques opposées à la violence et au gouvernement Netanyahou. «Il faudrait alors collaborer avec des institutions israéliennes, et pour moi cela revient à normaliser l’occupation et le génocide continu, affirme-t-elle. Demandez-moi plutôt quand je pourrai projeter le film à Gaza. Ce n’est qu’à ce moment-là que je pourrai parler d’équilibre. D’ailleurs, cela fait deux ans que nous voyons défiler jour et nuit des images d’enfants tués et d’hôpitaux bombardés. Ils les ont vues aussi en Israël, non? Pensez-vous vraiment qu’un film changera grand-chose?»
Voilà qui renvoie au débat sur l’utilité des boycotts. Aussi principiels et légitimes que certains appels à l’exclusion culturelle puissent sembler, on peut se demander si annuler la venue d’un écrivain ou d’un chef d’orchestre israélien fait arriver les ambulances plus vite à Gaza, et s’il ne vaudrait pas mieux construire des ponts plutôt que les faire exploser avec la précision de l’armée israélienne.
Les réactions à Venise, à Gand et ailleurs sont désormais écrasantes. Une nomination aux Oscars (le film représente la Tunisie cette année) paraît bien plus probable que «la paix permanente» que Donald Trump prétendait avoir bricolée sur une terrasse égyptienne, assortie de 20 points d’agenda, d’un cessez-le-feu et de plans proprement grotesques visant à faire de Gaza la «riviera du Moyen-Orient».
«Ce qu’Anne Frank est pour la Shoah, Hind Rajab l’est pour la cause palestinienne.»
«Je savais que les réactions seraient fortes, mais cela dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer, confie la cinéaste. Tout ce que je voulais, c’était que la voix de Hind soit entendue. Le cinéma permet cela: raconter une histoire qui dit tant de choses sur une situation globale.» La comparaison avec Anne Frank, tuée en 1944, à l’âge de 15 ans, au camp de Bergen-Belsen, n’est donc pas si lointaine pour certains. «Ce qu’Anne Frank est pour la Shoah, Hind Rajab l’est pour la cause palestinienne: une enfant innocente tuée par l’occupant, et la voix d’une génération face à la violence et à l’oppression.»

Propagande
La Voix de Hind Rajab n’est pas seulement un film, c’est un cas d’étude. Un test. Plus encore que d’autres œuvres plaidant la cause palestinienne, comme le documentaire oscarisé No Other Land (2023), dont l’un des réalisateurs, l’activiste Awdah Hathaleen, a, depuis, été abattu par un colon israélien. C’est une épreuve révélatrice de notre manière contemporaine de regarder le cinéma. Les films sont de plus en plus évalués, par les critiques comme par les jurys, à l’aune de leur vision du monde, de leur position politique, de l’urgence morale qu’ils véhiculent, et de moins en moins pour leur forme, leur style, leur qualité cinématographique.
Cela ne fait pas pour autant du mot «propagande» une insulte. C’est un genre. Une attitude. Admirer le montage martial et les plans dramatiques du Triomphe de la volonté (1935), de Leni Riefenstahl, ne fait pas de vous un nazi. Apprécier la précision tactique de La Bataille d’Alger (1966), de Gillo Pontecorvo, sur la lutte algérienne pour l’indépendance, ne fait pas de vous un guérillero marxiste. Trouver American Sniper, de Clint Eastwood, réussi ne fait pas de vous un patriote Maga prêt à prendre d’assaut le Capitole coiffé d’une peau de bison à cornes. Ce sont des films qui enveloppent une idéologie dans du cinéma. Certains brillants, d’autres douteux. Mais tous assumés dans leur forme. La Voix de Hind Rajab est différent, ce n’est pasun film de propagande, mais il l’est quand même. Non par des slogans, mais par son urgence. Non par des leitmotivs, mais par l’inéluctabilité de son sujet.
«Chaque film est la propagande de son réalisateur, se défend Kaouther Ben Hania, consciente que le terme lui sera de toute façon lancé comme une accusation. Chaque film implique des choix, de perspective, de montage, de distribution. Le cinéma impartial est une illusion. Surtout dans un contexte comme Gaza, où la réalité dépasse l’imaginable. Un récit exige de l’empathie, un point de vue, donc une position. Par conséquent, si quelqu’un affirme que je fais de la propagande, dans le sens péjoratif du terme, c’est en réalité une tentative de réduire au silence la voix de Hind Rajab. Une manière d’écarter un récit dérangeant en le qualifiant de biaisé et donc de moins valable.»
Bien vs vrai
C’est précisément ce qui rend le film si difficile à évaluer. Comment distinguer forme et contenu lorsque le ce dernier est aussi terrifiant? Comment juger un jeu d’acteur quand on sait que la voix est réelle? Comment analyser la mise en scène quand le cœur se serre?
Peut-être ne le faut-il pas. Peut-être faut-il simplement reconnaître que certains films ne cherchent pas à être des œuvres d’art, mais des cris. Des témoignages. Des documents. Il faut alors aussi accepter de dire « en tant que film, il n’est pas parfait, la mise en scène est déséquilibrée, la structure prévisible, l’émotion parfois trop appuyée ». On peut le dire sans nier les faits –65 000 morts, et le nombre évolue, encore– et sans être immédiatement étiqueté de sioniste insensible.
Le cinéma n’est pas un tribunal. Ce n’est pas non plus un safe space (un espace sûr). La Voix de Hind Rajab est un film qui saisit à la gorge, même si c’est parfois de manière rugueuse et maladroite. C’est peut-être sa plus grande faiblesse, mais aussi sa plus grande force. Comme l’écrivait Bertolt Brecht: «Le théâtre n’est pas le miroir de la société, mais un marteau avec lequel on la façonne.» Kaouther Ben Hania ne se contente pas de manier le marteau, elle fait ressentir que Gaza, et le monde, saignent.
Les autres sorties ciné de la semaine
Des preuves d’amour
Comédie dramatique d’Alice Douard. Avec Ella Rumpf, Monia Chokri, Noémie Lvovsky. 1h37.
La cote de Focus: 4/5
Céline et Nadia vont avoir un bébé. Techniquement, c’est Nadia qui le porte. Juridiquement, c’est Céline qui doit l’adopter. Pour qu’aux yeux de la loi Nadia n’ait pas fait cet enfant seule, elles doivent constituer un dossier, regroupant des photos de leur vie commune, et pas moins de quinze témoignages écrits de proches qui prouveraient qu’elles ont bien désiré et conçu cet enfant à deux. Quand Nadia traverse les affres du dernier trimestre de grossesse, le corps qui change et la perspective inquiétante de l’accouchement, Céline s’interroge sur cette maternité sans gestation, confrontée aussi à sa relation distendue avec sa propre mère, peut-être à réparer pour pouvoir investir sereinement son nouveau rôle. Car c’est bien ce qu’on demande à Céline, de jouer un rôle, celui de la bonne mère, et on attendra d’elle qu’elle le joue encore mieux que les autres.
Alice Douard use habilement, en toile de fond, de cette démarche administrative de l’adoption homoparentale, et du dossier à constituer comme d’une histoire à raconter par les deux femmes. Céline et Nadia sont des pionnières en la matière, dans la foulée de l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, et en même temps, elles s’inscrivent dans des interrogations ancestrales sur la parentalité, comment elle nous inscrit dans la société, et nous situe dans nos propres familles. Rares sont encore les films sur la comaternité, et celui-ci sonne redoutablement juste, grâce à des dialogues particulièrement bien écrits, une interprétation remarquable, et au choix bienvenu d’offrir à cette réflexion sociétale les atours d’une comédie aussi drôle (certaines scènes axées sur les préjugés auxquels doivent faire face les deux femmes sont désopilantes) que romantique (parce qu’au début, et à la fin, il y a l’amour, toujours l’amour).
A.E.
Dreams
Drame de Dag Johan Haugerud. Avec Ella Overbye, Selome Emnetu, Ane Dahl Torp. 1H50.
La cote de Focus: 4/5
Quelques mois après deux opus estivaux, Love et Sex, qui sentaient la douceur du soleil et le frisson sensuel des rencontres, le troisième et dernier volet de la Trilogie d’Oslo arrive enfin sur les écrans, teinté d’une atmosphère plus hivernale et mélancolique. Très différent des précédents, Dreams a recours à la voix off dès ses premières secondes. Celle-ci, à la tonalité détachée et au langage soutenu, est celle de Johanne, une adolescente de 17 ans, qui conte sa fascination pour sa professeure Johanna, au travers d’un texte aux ambitions réellement littéraires. Mais peut-on réellement faire confiance à son récit? Les sentiments de Johanne, vibrants comme toutes les amours adolescentes, n’ont-ils pas enjolivé cette relation? A travers ses paroles et la mise en scène délicate de Haugerud, le film invite le public à replonger dans son propre passé, à la recherché de l’intensité perdue de ses premiers émois.
J.D.P.
The Running Man
Film d’action d’Edgar Wright. Avec Glen Powell, Josh Brolin, Colman Domingo. 2h13.
La cote de Focus: 3/5
The Running Man est le jeu le plus dangereux de Free-V, une télévision futuriste riche en contenus violents. Le principe est simple: trois marginaux ont 30 jours pour survivre dans la nature, tandis qu’une bande de mercenaires surentraînés se lance à leur poursuite. Pour Ben Richards (Glen Powell), prolétaire black-listé de toutes les entreprises, c’est la seule chance de remporter suffisamment d’argent pour sauver sa fille, atteinte d’une grave maladie. Réalisé par le survitaminé Edgar Wright (Shaun of the Dead, Baby Driver), Running Man avait tout pour être le blockbuster corrosif de cette fin d’année. Hélas, si la première partie tient ses promesses, avec un savoureux futur dystopique à la Paul Verhoeven et une narration menée tambour battant, l’intrigue s’englue par la suite dans une satire foutraque des médias et de la post-vérité, sans parvenir à articuler un vrai propos politique.
J.D.P.
Wicked : For Good
Comédie musicale de Jon M. Chu. Avec Cynthia Erivo, Ariana Grande, Jeff Goldblum. 2h17.
La cote de Focus: 2,5/5
Les inconditionnels de la comédie musicale originale l’avaient flairé: segmenter Wicked en deux parties pour son adaptation cinématographique n’était pas une bonne idée, l’œuvre étant notoirement réputée pour avoir une première moitié nettement supérieure à la deuxième. Cette suite reprend là où s’était terminé le premier volet: Elphaba s’est exilée loin du royaume et a pris le nom de Sorcière de l’Ouest, tandis que l’imposteur Oz chapeaute une vaste campagne de diffamation à son encontre, dont l’outil principal n’est autre que Glinda. Alors certes, cette suite peut toujours compter sur les capacités vocales indéniables de ses interprètes, ainsi que sur le charisme naturel d’Ariana Grande, décidément très à l’aise dans ce rôle de pimbêche populaire au grand cœur. Mais le récit, déjà fortement dilué dans le premier opus, semble encore plus faible dans ce volet, comme si l’adaptation rajoutait du contenu sans jamais creuser du fond, rappelons que la comédie musicale durait deux heures et demie, alors que cette double mouture cinématographique avoisine les cinq heures. Résultat, malgré la force de ses thèmes très actuels (le vivre-ensemble, la différence), le long métrage n’atteint son plein potentiel que dans quelques rares fulgurances musicales.
J.D.P.



