Drame familial sous le soleil et un Largo Winch efficace: les deux sorties ciné à tenir à l’œil cette semaine
Tomer Sisley rempile pour la troisième fois en Largo Winch, tête d’affiche d’une des deux sorties ciné épinglées ce mercredi, avec le drame familial Swimming Home.
Largo Winch: le prix de l’argent
S’il y a des héros sur lesquels le temps n’a pas de prise, ce n’est pas tout à fait le cas de Largo Winch. Quinze bonnes années ont passé depuis ses dernières aventures, durant lesquelles il est devenu père, d’un adolescent forcément rebelle, tandis que le monde était occupé à changer, écornant sérieusement au passage la figure du milliardaire philanthrope. Plus question aujourd’hui pour Largo de prétendre œuvrer pour le bien de l’humanité en finançant le premier prototype d’avion de ligne électrique tout en grimpant dans son jet privé à côté. L’époque, ou plutôt les jeunes générations entendent bien le mettre face à ses contradictions, à commencer par la première: peut-on prétendre être un milliardaire de gauche? Son fils, puis sa jeune collègue d’aventure Bonnie ne vont pas manquer de le lui rappeler, entre deux scènes d’action habilement ficelées. Car s’il y a une chose que Largo n’a pas perdue, c’est son aptitude au combat. De la Thaïlande aux mines birmanes en passant par les pentes enneigées du Canada, il distribue les coups (et les reçoit) avec opiniâtreté, bien décidé à retrouver son fils, kidnappé par son meilleur ennemi dont l’âme tourmentée hante ses pires cauchemars.
Swimming Home
Adapté d’un livre de Deborah Levy, Swimming Home, drame familial du désir et de l’impuissance, n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit d’illustrer la vanité de l’espèce humaine. Le regard d’entomologiste de Justin Anderson se teinte d’une certaine cruauté face à ces spécimens qui ne sont pas sans évoquer des scarabées coincés sur le dos de leur carapace, et qui se débattraient (vainement) dans leur problèmes (de riches). À grand renfort de symbolisme (le monde à l’envers et la caméra inversée du début, les apnées étouffantes dans la piscine) et de séquences fantasmagoriques figurant vraisemblablement l’inconscient torturé des protagonistes, le film se complait dans un goût du bizarre qui contribue à désincarner un peu plus encore les personnages. « Épargne-moi tes putains de métaphores« , supplie Joseph vers la fin du film. Si l’interprétation, notamment de Mackenzie Davis, parvient à conserver notre intérêt, on n’est néanmoins pas loin de lui emboîter le pas.
Lire aussi | Toutes nos critiques cinéma
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici