Des Magritte du Cinéma sous le signe de la nouveauté?

© Jean-Michel Clajot

Ce samedi 9 mars aura lieu la 13e cérémonie des Magritte du Cinéma à Bruxelles et retransmis sur La Trois dès 20h30. C’est le film Augure de Baloji qui repart déjà avec le record de nominations.

Depuis quelques années, les Magritte se caractérisent par leur ouverture à de nouveaux noms et à de nouveaux cinémas. Si le palmarès 2023 avait pu surprendre pour son absence de prise de risque (Meilleurs film et réalisation attribués à Bouli Lanners, qui faisait face notamment à l’excellent et bien plus disruptif Rien à foutre d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre), on est prêt à parier que cette 13e édition fera le pari du renouvellement.

En effet, parmi les 5 films en lice pour le grand prix, le plus « capé » est Le Syndrome des amours passées d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, qui n’est toujours que leur deuxième long métrage. Les deux cinéastes ayant déjà remporté le trophée en 2022 pour Une vie démente, on peut se dire que le choix des votants de l’Académie André Delvaux se portera plutôt sur de nouvelles têtes, avec en favori, eu égard notamment à son nombre record de nominations (13), Baloji et son Augure. Découverte à Cannes en Sélection officielle, où il a reçu le Prix New Voice, auréolée depuis d’un nombre considérable de récompenses, et du titre de représentant de la Belgique pour la course aux Oscars, cette fascinante fantasmagorie nourrie de l’univers artistique dense et fulgurant du cinéaste part donc en pole position pour la course aux prix.

Le comédien et cinéaste Bouli Lanners préside le jury de l’Académie André Delvaux pour les 13es Magritte du Cinéma. © Jean-Michel Clajot

Nouvelles têtes

La concurrence sera cependant féroce, notamment du côté de Dalva, premier long métrage d’Emmanuelle Nicot, qui récolte 9 nominations, et a sérieusement impressionné lors de sa présentation au Festival de Cannes à la Semaine de la Critique. Le film aborde avec une juste pudeur mais sans faux semblants la question de l’après l’inceste, en suivant la renaissance d’une jeune fille libérée du joug paternel, qui va pouvoir explorer sa part d’enfance et imaginer sa féminité selon ses propres désirs.

Côté interprétation, il faudrait faire preuve de beaucoup d’imagination pour envisager que le prix puisse échapper à Arieh Worthalter, qui arrivera samedi nimbé de l’aura du César du Meilleur acteur (le premier pour un comédien belge) récemment obtenu pour sa prestation saisissante dans Le Procès Goldman de Cédric Kahn. Chez les femmes, Virginie Efira n’étant pas en lice, tout reste ouvert pour Yolande Moreau (qui n’a encore jamais gagné), Lubna Azabal (qui a déjà beaucoup gagné), Lucie Debay (dont on attend la consécration en son pays) et Mara Taquin (la petite nouvelle qui monte).

Résultat des courses ce samedi à partir de 20h30 sur La Trois, pour une cérémonie de nouveau animée par Patrick Ridremont, et présidée par l’incontournable Bouli Lanners.

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