Dans la toile de Spider-Man: retour sur les multiples apparitions de Peter Parker à l’écran
À l’occasion de la sortie de No Way Home, dernière en date de ses aventures cinématographiques, retour sur les multiples apparitions de Peter Parker, alias Spider-Man, à l’écran.
On connaît le mantra présidant au destin de Peter Parker, alias Spider-Man: « With great power comes great responsability« . Et non moins grande « profitability« , comme en atteste l’engouement suscité par No Way Home, le dernier volet de ses aventures, dont Kinepolis annonçait, vendredi passé, qu’il pulvérisait les records de prévente, avec quelque 22.000 tickets partis en moins de temps qu’il n’en faut à l’homme-araignée pour lancer sa toile. Une affaire qui roule, à tel point que le groupe a décidé de relancer ses séances de fin de soirée.
Un bond dans le temps
Né de l’imagination de Stan Lee et Steve Ditko, et apparu en 1962 dans le comic book Amazing Fantasy avant de devenir l’un des fleurons de l’univers Marvel, Spider-Man a dû attendre une quarantaine d’années avant de faire carrière sur grand écran, même si certains épisodes de The Amazing Spider-Man, l’une des nombreuses séries télévisées dont il a fait l’objet à compter des années 70, ont été remontés pour le cinéma, lifting résultant en trois films avec Nicholas Hammond sortis respectivement en 1977, 1978 et 1979: L’Homme Araignée, La Riposte de l’homme araignée et Spider-Man défie le dragon.
Les choses sérieuses ne débutent toutefois qu’en 2002, avec le premier volet de la trilogie de Sam Raimi avec Tobey Maguire dans le rôle-titre, venu, comme Batman, donner une consistance nouvelle aux films de super-héros. « Le monde a changé avec le 11 septembre, nous confiait quelques années plus tard Avi Arad, producteur historique de la franchise. Alors qu’on avait tendance à les considérer de manière dédaigneuse ou cynique, les héros ont de nouveau eu droit de cité. Un Peter Parker prend tout son sens dans ce contexte: la métaphore des super-héros fait écho à un environnement mouvant. À travers ces films, de vraies questions sont abordées, qui transcendent le costume ou le fait de tendre une toile d’araignée. » Revoir Spider-Man aujourd’hui, c’est effectuer un bond dans le temps. Parce que le film affiche 20 printemps, bien sûr, renvoyant à une époque où les super-héros n’avaient pas encore le monopole de la production hollywoodienne. Mais aussi parce que l’approche esthétique et graphique de Raimi est fort éloignée de celle, tout en testostérone, pyrotechnie et déluge d’effets spéciaux, prévalant désormais dans les blockbusters super-héroïques. À quoi cette version de la mue de Peter Parker oppose poésie -il faut le revoir faisant la découverte de ses pouvoirs-, et même grâce quand il défie la gravité, évoluant en suspension entre les gratte-ciel new-yorkais.
Dimensions alternatives
Le succès est au rendez-vous, Sam Raimi et Tobey Maguire bouclant la première trilogie en 2007. Après quoi, la mécanique patine, le duo étant débarqué au profit d’un autre, le réalisateur Mark Webb et un Andrew Garfield juvénile, associés en 2012 pour les aventures de The Amazing Spider-Man. Le film opère un retour aux fondamentaux, Parker qui, comme nul ne l’ignore, a été élevé par son oncle et sa tante, s’intéressant aux causes de la disparition de ses parents, dans un reboot efficace à défaut d’être toujours inspiré. Tendance que confirme un second volet, plutôt poussif en dépit de quelques morceaux de bravoure. Un box-office décevant, combiné à l’accord entre Sony et Marvel pour intégrer Spider-Man à l’univers cinématographique Marvel scellant prématurément la fin de l’aventure, programmée à l’origine sur quatre épisodes.
Adoptant désormais les traits de Tom Holland, le super-héros apparaît bientôt dans Captain America et les Avengers. Non sans être le pivot d’une nouvelle trilogie réalisée par Jon Watts. Et ce Spider-Man nouvelle génération de rêver d’intégrer les Avengers, de dialoguer avec Iron Man dans Homecoming et Far from Home, avant de faire équipe avec Doctor Strange dans No Way Home. Entre cet univers en expansion permanente et les dimensions alternatives ayant résulté, en 2018, en un Spider-Man démultiplié dans le film d’animation Into the Spider-Verse (suite en deux parties attendue dans quelques mois sous le titre Accross the Spider-Verse), la toile de l’homme araignée est inextricable…
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