Festival de Cannes: double trip à l’ACID

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Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

À l’ombre des marches, les marges: Cassandro the Exotico! de Marie Losier et Thunder Road de Jim Cummings ont fait le bonheur des festivaliers sous ACID.

À Cannes, il n’y a pas que la sélection officielle (Compétition, Hors Compétition, Un Certain Regard, Séances de minuit, Séances spéciales…), la Quinzaine des Réalisateurs ou la Semaine de la Critique. Pour la 26e année consécutive, l’ACID -association de cinéastes créée en 1992 pour soutenir la diffusion du cinéma indépendant et organiser la rencontre entre des oeuvres, leurs auteurs et le public- y propose également une sélection de longs métrages internationaux, qu’ils relèvent du documentaire ou de la fiction. L’idée? Mettre en avant des coups de coeur, donner de la visibilité à des auteurs insuffisamment exposés afin de faciliter la sortie de leurs films en salles. Parmi les réalisateurs ayant été révélés en leur temps par l’ACID à Cannes pointent ainsi par exemple les noms de Claire Simon, Philippe Faucon, Justine Triet, Pierre Schoeller, Serge Bozon, Kaouther Ben Hania ou Lucas Belvaux. C’est là, également, que Vincent Macaigne avait présenté l’an dernier son premier film en tant que cinéaste, le drôle et (très) méchant Pour le réconfort, dans une ambiance électrique.

Complétés par un focus sur le Portugal et deux séances spéciales, neufs longs, dont huit premières oeuvres, en composent cette année le programme. Ils viennent essentiellement de France mais aussi des États-Unis, du Kazakhstan ou de la Belgique (Seule à mon mariage de Marta Bergman, on en reparle très bientôt). Parmi eux, deux ovnis dingos y ont tout spécialement retenu l’attention ce week-end. À commencer par Cassandro the Exotico!, le documentaire consacré par la Parisienne Marie Losier au roi des Exoticos, ces catcheurs gays mexicains dynamitant les conventions dans l’outrance borderline. Faux-cils et brushing peroxydé arrosé à la laque, justaucorps rose flashy en lycra et longue traîne de mariée: ce véritable Liberace de la lucha libre, ex-champion du monde surdoué fan de Lady Di, revenu de tous les maux et de tous les excès, embrase littéralement la pellicule. Soit une certaine idée de l’entertainment (jusqu’à la mort, ou presque) et le portrait énergisant d’un survivant pétri de superstitions servi par un montage hyper dynamique.

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Changement radical de registre avec Thunder Road, du trentenaire néo-orléanais Jim Cummings, qui, passée une brève exposition, s’ouvre sur une variation de son court séminal du même nom primé à Sundance en 2016: un plan-séquence d’une bonne douzaine de minutes complètement fou où Cummings lui-même, en flic émotif texan portant moustache et uniforme, se lance dans un improbable éloge funèbre aux allures de montagnes russes affectives à l’enterrement de sa mère -une fan de Bruce Springsteen, d’où le titre du film. Soit le point de départ surréaliste d’une inénarrable dégringolade sociale qui verra cet anti-héros constamment sur le fil, inadapté et névrotique, perdre la garde de sa fille, son boulot, ses amis… Et la révélation d’un incroyable acteur, quasiment cartoon, capable de passer d’une émotion à son contraire en un battement de cil, argument massue de ce tout petit film bricolé mais vraiment pas comme les autres, collection vignettisante de longs plans épurés où s’invitent à la fois le malaise, la drôlerie et une tendresse profonde.

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Thunder Road, le court:

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