Critique

[critique ciné] Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, 20 ans après

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Pour son vingtième anniversaire, Amélie Poulain s’offre un retour sur les écrans dans une nouvelle restauration 4K, entre optimisme et nostalgie.

Les temps sont fastes pour les films cultes sortis pendant les années 90 et 2000 qui, à la faveur de la nouvelle norme 4K et de l’ultra haute définition, s’offrent un retour sur les écrans. Après Basic Instinct de Paul Verhoeven, Crash de David Cronenberg, In the Mood for Love de Wong Kar-wai ou Mulholland Drive de David Lynch, c’est aujourd’hui au tour du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet de bénéficier de semblable restauration pour retrouver le chemin des salles 20 ans après sa sortie (lire aussi notre interview). Quoi de plus naturel, après tout, pour un film qui avait la nostalgie dans son ADN?

[critique ciné] Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, 20 ans après

La poursuite du bonheur

Au moment de se lancer dans ce projet qu’il portait depuis toujours, Jean-Pierre Jeunet sortait d’une longue collaboration avec Marc Caro, qu’avait suivie la réalisation de Alien: Resurrection. En rupture avec la noirceur de ses opus précédents -« J’avais besoin de m’extraire de ça pour aller vers un truc beaucoup plus personnel et joyeux« -, Amélie se voudrait pour sa part résolument positif. Comme son titre l’indique, le film suit Amélie Poulain (Audrey Tautou), jeune fille naïve et rêveuse de Montmartre, serveuse au Café des 2 Moulins aimant les petits plaisirs de la vie -mettre sa main dans un sac de grains par exemple-, et s’employant à faire le bonheur de ceux qui l’entourent, en imaginant mille et une façons de s’immiscer incognito dans leur existence. Et cela, qu’il s’agisse de Madeleine (Yolande Moreau), la concierge dépressive de son immeuble, de Lucien (Jamel Debbouze), le commis d’épicerie subissant les vexations de son patron, de Georgette (Isabelle Nanty), la buraliste hypocondriaque… Sans oublier son père, dont elle va s’arranger pour réaliser le rêve de découvrir le monde, par nain de jardin interposé. Entreprises qui vont aussi l’amener à croiser Nino Quincampoix (Mathieu Kassovitz), employé d’un sex-shop faisant une curieuse fixation sur les photomatons…

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Comédie romantique pur sucre (et colorants orangés), Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain s’appuyait sur une esthétique de carte postale, un souci maniaque du détail et une imagination débridée pour libérer poésie, fantaisie et émotion. Le tout bercé de nostalgie, pour sûr, mais aussi d’un optimisme un brin anachronique certes pas étranger au charme persistant de cet ingénieux collage, souvent imité mais rarement égalé, comme on dit. La recette du succès, en tout état de cause, pour un film qui devait totaliser 32 millions de spectateurs de par le monde. Si Amélie n’a jamais eu de suite -« La magie, c’est une fois« , observe lucidement Jean-Pierre Jeunet-, sa ressortie, le 22 décembre prochain, devrait permettre à une nouvelle génération de spectateurs de vibrer à ses aventures. Plus qu’un fabuleux destin, un conte de Noël pour le coup…

Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain

Comédie romantique. De Jean-Pierre Jeunet. Avec Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Isabelle Nanty. 2h01. 2001. Sortie: 22/12. ***(*)

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