Critique

[à la télé ce soir] A Very British Scandal

© BBC
Nicolas Bogaerts Journaliste

Le sexisme rampant et le patriarcat monolithique de la société anglaise apparaissent au grand jour, mais la série ne néglige pas pour autant l’exploration subtile de la psyché de ces grands fauves.

« Salope »: c’est de ce mot lancé par la foule que résonne l’entrée de la duchesse Margaret Campbell, duchesse d’Argyll, dans la salle d’audience. Ainsi commence le récit de son retentissant divorce avec Ian Campbell, duc d’Argyll, qui durant trois épisodes nous plonge dans les affres classieuses des fonds de châteaux britanniques des années 50. Ce triptyque centré autour d’une Claire Foy (par ailleurs Elizabeth II dans The Crown) incandescente et d’un Paul Bettany lunaire remonte le fil d’un mariage passionnel, qui déborde de vices, de toxicité et de coups fourrés, étouffé sous les convenances d’une aristocratie en perte de vitesse. L’histoire est réelle: le couple a défrayé la chronique par sa dimension volcanique et ses trahisons jetées en pâture dans les pages de la presse à scandale. Margaret, confondue par une photo compromettante, est ainsi la première d’une longue liste de femmes humiliée publiquement à longueur de colonnes. Le sexisme rampant et le patriarcat monolithique de la société anglaise apparaissent au grand jour, mais la série ne néglige pas pour autant l’exploration subtile de la psyché de ces grands fauves. La réalisation s’alanguit sans doute un peu trop sur la solitude mal compensée de la duchesse, femme coupée en deux, outragée mais résolue.

Minisérie créée par Sarah Phelps et Anne Sewitsky. Avec Claire Foy, Paul Bettany, Julia Davis. ***(*)

Dimanche 16/01, 20h30, Be 1.

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