La Compagnie Victor B. fête ses 30 ans de création à Namur

© caroline lessire

Son premier spectacle s’ouvrait sur une célébration d’anniversaire. C’était il y a 30 ans, à Namur. Fête pour La compagnie Victor B.!

La compagnie Victor B., ce sont des spectacles en salle, la complicité avec d’autres disciplines -hip-hop en tête-, des déambulations théâtrales extérieures. Des rencontres, des univers, des fêtes, des envies. Un ancrage namurois, une diffusion hors frontières, des comédiens fidèles et des spectateurs tout pareil. C’est le souffle d’(en)vies de Jean-Michel Frère et René Georges, amitié théâtrale et semblables identités ouvrières, prémices d’une aventure de 30 ans. Histoire(s).

Il nous téléphone un samedi matin. Il s’est éloigné du lieu où il répète, avec trois fidèles comédiens -Pauline Desmaret, Sébastien Derock et Ingrid Heiderscheidt-, Plus d’espace entre mes oreilles, sa prochaine création. Un spectacle sur les listes que nous faisons pour tenir mieux nos vies. “Il n’y a pas de réseau dans ce lieu improbable”, explique Jean-Michel Frère. Et d’embrayer sur les souvenirs de la compagnie. Lui qui “n’avait pas le virus du théâtre ado” est “tombé dedans vers 20 ans”. “J’étais intéressé par l’écriture, la mise en scène.” L’enseignant d’alors crée une compagnie avec les étudiants des FUNDP, puis rencontre René Georges. Ensemble, ils montent la première pièce d’une compagnie qui n’existe pas encore: Victor B., l’histoire d’un type qui s’invente une vie hors de la sienne, terne. La pièce a du succès, la compagnie prend son nom et crée. Jusqu’au succès intimiste et phénoménal de Trois secondes et demie, morceaux de vies vues, livrés par Philippe Vauchel en toute humanité à un public réduit, en appartement. On est en 2000, Trois secondes… marque la rupture. “Je ne pouvais plus travailler le théâtre classique, le quatrième mur…, se souvient Jean-Michel Frère. Cette adresse directe au public, yeux dans les yeux, je voulais la retrouver dans tous mes spectacles.”

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Commencent alors les itinérances de la salle à la rue. La rue qui permet une scénographie sans cesse renouvelée, étonnante et participative. Ceux qui ont suivi, casque sur les oreilles, Trop de Guy Béart tue Guy Béart ou Walking thérapie le savent, le climat des déambulations de Victor B. est unique: étonnant, désopilant. Et réflexif. Une façon de faire qui s’insinue dans tout le travail de la compagnie: “Quand je reviens en salle, je ne suis plus dans le même rapport.” Comme dans Le Dîner, pièce pour deux comédiens qui s’adressent frontalement au public, une large table surmontée d’ampoules unissant scène et salle. Ces quatre pièces, ainsi que Francis sauve le monde, seront proposées dans le focus des 30 ans de la compagnie au théâtre de Namur. Ça c’est pour le présent festif. Pour ce qui est du futur, Jean-Michel évoque un texte d’Adeline Dieudonné autour de Pierre et le Loup, et sa pertinence aujourd’hui. Spectacle narré par Simon Wauters, éventuellement agrémenté des marionnettes de Panique au village. Et puis Le Grand Cirque aquatique, histoire d’un cirque familial obligé de revoir ses numéros sur fond de crise écologique de l’eau. On y applaudira le saut du scampi sans bassin ni remous, mis en mouvement mécanique par Laurent Steppé, Greg Houben et Nicolas Buysse au jeu. Un début de programme des 30 prochaines années?

La Compagnie Victor B. fête ses 30 ans, du 18 au 30/04 (Trois secondes et demie jusqu’au 27/05) à Namur.

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