Alexander Vantournhout, l’homme qui fait tournoyer marteau et danseurs

© Bart Grietens

Après le marteau et lui-même, ce sont sept performeurs que fait tournoyer Alexander Vantournhout dans Foreshadow, bientôt aux Halles de Schaerbeek.

Dans VanThorhout (du 23 au 25/11 aux Brigittines), Alexander Vantournhout, formé en danse et en cirque, tournait durant 50 minutes sur lui-même, performance de l’extrême et geste politique sur le pouvoir. Avec Foreshadow, il s’accompagne de sept danseurs-acrobates et joint la verticalité à la rotation, avec un mur qui ferme le plateau et sur lequel tous grimperont. Résultat? Un laboratoire ludique et puissant du vivre-ensemble, au son de This Heat.

Pourquoi travailler sur la rotation?

C’est un mouvement propre à tout le monde, cultures et âges confondus. Comme sauter, trembler. Ce sont des mouvements primaires, enfantins. Il y a des gens qui font ça contre l’angoisse. Moi je le travaille en exploration physique. Je souhaite rechercher les fondements des mouvements. Par exemple, dans Foreshadow, on s’est interrogés sur la prise en main, premier contact important (dans les portés, NDLR), dans lequel il y a plein de possibilités mais qu’on n’explore jamais, à part la simple poignée de main.

Alexander Vantournhout dans VanTourhout. © National

Quelle est l’essence des spectacles?

VanThorhout est explicitement politique. Il y a un marteau, donc représentation du danger, que je fais vriller vers le public. Tout le spectacle est conçu sur un arc dramaturgique: geste martial, prise du marteau, drapeau blanc. En manipulant les objets, je cherche… Qui manipule qui, une fois le marteau en rotation? Son inertie fait qu’il prend le dessus sur moi… Qu’est ce que ça veut dire si je laisse tomber le drapeau? Au contraire, Foreshadow a été créé à partir d’une recherche de mouvements sur le porté, sans distinction: tout le monde peut être porté par tout le monde. Lourd, léger, homme, femme. Le neuvième partenaire, c’est le mur. Les enfants qui sont venus voir ce spectacle pensaient que pour les scènes verticales, on avait des chaussures spéciales. Le politique, dans Foreshadow, est implicite. C’est celui d’une communauté qui s’invente un langage, qui apprend comment interagir.

Qu’est-ce qu’une performance, pour vous?

Quelque chose qui peut aller dans une direction mais aussi dans une autre. Foreshadow est une chorégraphie riche, avec beaucoup de juxtapositions, mais aussi beaucoup de plans A, B ou C. S’il y a une erreur à un endroit, on peut modifier le sens de la performance, qui s’en trouve changée à chaque représentation.

Foreshadow, les 18 et 19/10, aux Halles de Schaerbeek.

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