Omar Rodriguez-Lopez sortira 12 albums en 6 mois

Omar Rodriguez-Lopez © remixyourface/Flickr (cc)
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Le guitariste d’At the Drive-In et The Mars Volta sortira un album solo toutes les deux semaines chez Ipecac, dès le 15 juillet. Mais il n’est pas pour autant le premier à jouer les musiciens (un peu trop) prolifiques. Passage en revue de quelques récidivistes notoires.

Sortir douze albums en six mois. Énoncé comme ça, il y a de quoi avoir le vertige. Sauf qu’Omar Rodriguez-Lopez n’en est pas à son premier coup d’essai, puisqu’il a déjà sorti quelque 29 albums solo depuis 2004, en plus de sa vaste discographie avec At the Drive-In, The Mars Volta, Antemasque ou Le Butcherettes. Concernant les douze disques à venir, le sémillant guitariste les a tout de même enregistrés sur une période de cinq ans, de 2008 à 2013, alors qu’il vivait à Zapopan (Mexique) et El Paso (Texas). Dans un premier temps, ils ne sortiront qu’au format digital, mais seront regroupés dans un box set à paraître chez Ipecac, logiquement pour la Noël.

Ainsi, Sworn Virgins, le premier de la série, sortira le 15 juillet prochain, et sera suivi de Corazones (29 juillet), Blind Worms Pious Swine (12 août), Arañas en La Sombra (26 août), Umbrella Mistress (9 septembre), El Bien Y Mal Nos Une (23 septembre), Cell Phone Bikini (7 octobre), Infinity Drips (21 octobre), Weekly Mansions (4 novembre), Zapopan (18 novembre), Nom De Guerre Cabal (2 décembre) et Some Need It Lonely (16 décembre).

Rodriguez-Lopez n’est pas pour autant le premier à produire des disques à la chaîne et à les sortir en (très) peu de temps. On pense évidemment à John Frusciante, ex-Red Hot Chili Peppers avec lequel Omar a partagé un album, qui a entre autres sorti six disques solo coup sur coup aux alentours de 2004. Plus récemment, l’exemple Car Seat Headrest est aussi remarquable, le jeune songwriter prolifique ayant déjà sorti treize albums du haut de ses 23 ans. Chez l’un comme chez l’autre évidemment, il y a beaucoup de matière à jeter (Will Toledo avoue lui-même qu’il « n’aurait jamais enregistré [ses premiers albums] s’il savait que quelqu’un allait les écouter un jour »), mais se dégage de l’ensemble une incroyable fraîcheur, une impression de partager leur intimité créatrice grâce à des morceaux qui touchent dans leur plus simple appareil.

Ce qui n’est pas le cas des Smashing Pumpkins de Billy Corgan. Celui-ci décidera, après avoir été lâché par son batteur Jimmy Chamberlin, dernier survivant du groupe d’origine, de sortir 44 chansons bouffies une par une, gratuitement sur Internet, pour former in fine un album kaléidoscopique. Le soufflé retombera aussi vite: vu l’accueil plus que mitigé, le projet sera abandonné un peu plus d’un an après, avec la sortie du très dispensable Oceania.

S’il a tendance à s’essouffler ces derniers temps, Ty Segall peut aussi figurer au panthéon de ces musiciens infatigables qui entame un nouveau disque dès que le précédent est terminé: sa moyenne doit se situer autour de trois-quatre albums par an depuis ses débuts en 2008. Pas toujours en solo, pas toujours en tant que guitariste ni même chanteur: l’homme varie les casquettes pour éviter l’ennui, semble-t-il. Dernier exemple en date: l’album de Goggs sur lequel il joue les batteurs tête baissée.

Plus proche de chez nous, le duo Blondy Brownie ne sort peut-être pas de disques à la chaîne, mais a planifié la sortie de son Almanach au rythme d’un morceau par mois durant un an, avec autant de collaborations et de clips pour en illustrer les titres. Une manière intelligente d’étaler ses frais d’enregistrement et de s’attirer l’attention médiatique à répétition…

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