Critique | Musique

Lazaretto, le nouveau Jack White, son disque le plus dispensable

Jack White chez Third Man Records, Nashville. © Mike McGregor for Third Man Records
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

ROCK | Jack White déboule avec Lazaretto, son deuxième album solo, et en propose une version vinyle « révolutionnaire » en guise de cadeau.

Lazaretto, le nouveau Jack White, son disque le plus dispensable

A bientôt 39 ans, Jack White est au sommet de son art. A tout le moins de sa carrière. Toujours sur la balle, l’ancien White Stripes, artisan businessman, n’a pas son pareil pour faire parler de lui et continue de multiplier les coups en cadence. Le guitar hero a ainsi, le jour du Record Store Day, fabriqué le single le plus rapide du monde: trois heures, 55 minutes et 21 secondes, enregistrement, pressage, assemblage et commercialisation compris. L’Américain a aussi produit A Letter Home, le récent album de reprises de Neil Young que les deux hommes ont mis en boîte dans sa cabane d’enregistrement primitive (une cabine téléphonique) datant de 1947.

Il a beau traîner en certains endroits une image de musicos réac, puriste et vieux con pour qui tout était mieux avant (il utilise quand même Pro Tools à sa manière), monsieur Jack ne manque pas d’idée et aime faire avancer le schmilblick. En vinyle, il proposera ainsi une version Ultra de Lazaretto placée sous le signe de l’évolution et du progrès aussi gadgets soient-ils. Ce Lazaretto en vente à 20 dollars comprendra deux extraits cachés. Des titres planqués… sous les étiquettes du vinyle. L’un devant être joué en 78 Tours et l’autre en 45, Lazaretto n’est ni plus ni moins qu’un disque à trois vitesses. Mieux, en face B, l’introduction de Just One Drink diffère en fonction de l’emplacement de l’aiguille. L’une est acoustique. L’autre électrique. Elles se rejoignent au milieu de la chanson et se mêlent ensuite jusqu’à la fin du morceau… Cerise sur la galette, le pressage est décoré d’un côté par un hologramme gravé à la main par Tristan Duke.

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Dispensable

Et le son dans tout ça? Rien de bien surprenant ou de particulièrement excitant… Que du contraire. Mister White, qui continue à mélanger toutes les vieilles musiques américaines, commence tout doucement à tourner en rond et propose sans doute avec Lazaretto son disque le plus fainéant. Non pas qu’il l’ait bâclé (il n’avait jamais bossé aussi longtemps sur une plaque et lui a consacré un an et demi) ou qu’il s’agisse d’un album honteux. Non. Lazaretto est juste une collection de chansons qui rentrent par une oreille et ont la fâcheuse tendance à ressortir par l’autre. Des chansons comme on imagine Jack en écrire chaque matin au petit déjeuner sur la nappe en papier de son fournisseur en café…

L’écriture de Lazaretto a commencé lorsque White est par hasard retombé dans son armoire sur des nouvelles et des pièces qu’il avait écrites à 19 ans et s’est décidé à en faire des chansons. « Les textes d’une personne qui n’avait aucune expérience dans la vie mais ceux aussi d’un jeune type qui avait le feu en lui. »

Alors évidemment, il y a une griffe, une patte, un savoir-faire inimitables mais dans le genre, Blunderbuss tenait nettement mieux la route. L’un des disques les plus dispensables de Jack White, Raconteurs et Dead Weather compris…

  • DISTRIBUÉ PAR XL RECORDINGS.
  • EN CONCERT LE 16 NOVEMBRE À FOREST NATIONAL.

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