Jean-Paul Groove: « On n’aurait pas pu faire cette musique ailleurs qu’à Bruxelles »

Jean Paul Groove © Joris Ngowembona
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Drôles mais vicelards, les trois pieds nickelés de Jean-Paul Groove se sont donné une mission très claire: faire suer sur le dancefloor, avec un jazz électronique tapageur. Portrait-express avant leur concert de ce soir, au Reflektor, à Liège

S’il fallait décerner un prix du meilleur nom de groupe, pas besoin de chercher très loin. On a notre gagnant, haut-la-main: Jean-Paul Groove. Derrière le projet, le trio Denis Baeten (batterie), Jérémy Debuysschere (basse), Nils Hilhorst (guitare). Derrière la blague, la claque. Drôles mais vicelards, les trois pieds nickelés se sont en effet donné une mission très claire: faire suer sur le dancefloor. “Si les gens dansent, sautent, on a réussi”, insiste Jérémy. Avec une recette électro tapageuse, mais garantie 100% sans “machines”.

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Le nom du groupe n’est d’ailleurs pas qu’un simple jeu de mots potache. C’est aussi un hommage détourné à un de leurs héros, Jojo Mayer. Sosie frappant de Jean-Paul Rouve, le batteur suisse est connu pour “avoir été l’un des premiers à s’accaparer des rythmes électroniques”. Avec d’autres, il est ainsi souvent rattaché au courant livetronica, pour désigner ces musiciens qui essaient d’imiter le “son des machines”. Mais en réintroduisant du flottement et de l’humain.

Comme Mayer, les trois zigues ont fait leurs armes dans le jazz, au conservatoire. C’est aussi via ce bagage commun qu’ils connectent. En septembre 2019, le trio commence à répéter. Quelques mois plus tard, le Covid passe par là. Mais au lieu de freiner le projet, il lui donne un coup d’accélérateur. D’abord campé sur ses positions jazz fusion, dopé au math rock, Jean-Paul Groove s’émancipe petit à petit. Notamment en lorgnant les musiques dance. Denis: “On a commencé à craquer les codes des musiques électroniques, à essayer de comprendre pourquoi tel drop fonctionnait, comment une idée parfois très simple pouvait donner naissance à un morceau, etc.” Comme quand Nils triture sa guitare, bidouillant le genre de motif techno que l’on peut entendre par exemple sur un titre comme Furious Drive. Sans sampleur ni clavier donc. Mais en s’appuyant sur des pédales d’effet.

Depuis, le trio n’a cessé d’en agrandir la collection. Et de gonfler toujours davantage son son. Sur l’EP Violent Party Music -un programme en soi-, il est particulièrement extatique et frontal. Sur la pochette, un Manneken-Pis pimpé symbolise bien l’attachement à la capitale de ces trois Wallons d’origine. “On n’aurait pas pu faire cette musique ailleurs qu’ici”, insiste Denis. Un mélange de jazz et d’électronique, pratiqué également par des groupes comme Tukan, Echt!, etc. Et dont l’esthétique brute, à la fois dansante et chaotique, colle en effet bien à la ville. This is the sound of B…

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