Est-ce que le rock a encore du sens à Dour?
Dimanche, avec Warmduscher, Los Bitchos et Black Midi, le Labo fêtait le rock et les guitares. Accueil mitigé…
Il fut un temps pas si lointain, mais de plus en plus quand même, où le rock tirait l’affiche des plus grands festivals. Même ceux qui jouaient la carte de la diversité. Un temps où il y avait plein de guitares à Dour. Des petites, des grandes. Des calmes et des bruyantes. Des pourries et des mutantes. Un temps où ces mêmes guitares, souvent belges d’ailleurs, ouvraient la journée et où on en entendait jusqu’au bout de la nuit. Le rock dur avait sa scène (la Cannibal) et on pouvait s’y défouler sur du hardcore et du métal, genres alors peu exploités par les autres festivals. Dour était un festoche de niches, de plein de niches. Il l’est toujours quand il file les clés du Labo à Lefto ou quand il se penche sur l’électro ougandaise du collectif Nyege Nyege. Mais il ne l’est plus (pour l’instant) aux yeux et aux oreilles des amateurs de rock.
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En 2017, la Cannibal avait fait place à La Caverne. Une niche moins niche. Parce qu’il était difficile de renouveler la programmation dure mais aussi surtout parce qu’avec le Hellfest, le Graspop et compagnie, ces événements spécialisés qui se déroulent en juin, il devenait compliqué d’attirer les groupes musclés en Europe au mois de juillet.
Dour a toujours tapé dans la diversité, n’a attendu personne pour faire du rap ou de l’électro. Mais avant, il y avait du rock partout. Tout le temps. C’était la musique qu’on entendait à la radio. Celle qu’on voyait à la télé (sur MTV du moins).
On ne va pas se mentir. Dimanche, au Labo, Black Midi, radical, a plutôt bien tiré son épingle du jeu. Mais il n’y avait pas un chat pour Bryan’s Magic Tears et Warmduscher. Même le jazz qui est pas nécessairement ce qu’il y a de plus évident a attiré tout au long du week-end davantage de gens. Est-ce que tout le monde s’en fout? NON. C’est juste que ceux que ça intéresse ne sont pas là. Ils n’ont pas acheté un ticket d’un jour à 88 balles. Et s’ils le font cet été, ce sera sans doute pour aller au Hear Hear, le pré Pukkelpop, qui vise un public plus âgé (avec les Pixies, Girls Against Boys, Parquet Courts…)
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Il y a bien sûr toujours des habitués, des festivaliers qui se promènent sous les éoliennes et qui étaient déjà là au pied des terrils. Mais Dour cherche davantage à renouveler son public qu’à vieillir avec celui qu’il a. Et ça ne joue pas forcément en faveur des grattes et de l’électricité. La pandémie semble encore avoir accéléré le processus.
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