De l’horripilant Dropkick Murphys au dingue Nah: les tops et les flops du dimanche au Pukkelpop
Un horripilant Dropkick Murphys, un prometteur Gurriers, un dingue Nah et un imprévisible King Gizzard: voici les tops et les flops du dimanche au Pukkelpop.
Le plus prometteur : Gurriers
Ils sont nés pendant la pandémie et ont donné leur premier concert à l’occasion d’Halloween. Nouvelle sensation de la scène rock dublinoise, Gurriers a tout ce qu’il faut là où il faut pour suivre les traces conquérantes de Fontaines DC et de The Murder Capital. Bruyants et turbulents, emmenés par un chanteur frondeur qui sait booster les foules (même celles clairsemées de début de journée), les Irlandais n’ont que quelques singles à leur actif (pas encore d’album à l’horizon) mais savent tenir une audience en haleine pendant trois quart d’heure. Le groupe post punk à suivre de près.
Le plus horripilant : Dropkick Murphys
C’est sympa cinq minutes le punk celtique américain. De préférence le jour de la Saint Patrick dans un pub après dix Guinness. Mais en plein après-midi sous le cagnard avec de la Maes, ça donne juste envie de se sauver. On a cherché Leonardo DiCaprio et Matt Damon dans la foule mais on les a pas trouvés. Quoi? T’as jamais vu Les Infiltrés?
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Le plus old school : le bonnetje
On pensait que comme quasiment tout le monde, le Pukkelpop avait viré cashless, carte à puce, bracelet électronique… Que nenni. D’un autre temps parfois (il en est encore aussi aux gobelets non réutilisables), le festival limbourgeois fonctionne avec de bons vieux tickets en papier. Convivial. Tu peux encore du coup à l’occasion, si t’as l’oeil, alerte trouver une bière par terre…
Le plus imprévisible : King Gizzard and The Lizard Wizard
On ne va pas se mentir. Ils sont difficiles à suivre les Australiens de King Gizzard and The Lizard Wizard. Non contents de faire passer John Dwyer pour un fainéant (ils ont encore sorti trois albums rien qu’en octobre dernier), les kangourous électriques évitent soigneusement d’enchainer les disques qui se ressemblent. Quitte à désarçonner leurs fans. Le dernier, un trip metal prog avec des sorcières et des dragons, est d’ailleurs particulièrement lourdeau. Qu’à cela ne tienne. Stu Mckenzie et sa bande changent de setlist plus souvent que de chemise (tous les jours). Ils ne modifient pas juste l’ordre des chansons pour faire semblant. Ils piochent quotidiennement dans des albums différents et d’ailleurs pas nécessairement pour en jouer les mêmes titres. Devant un public énervé et conquis, King Gizzard a donné plus qu’un aperçu de ce dont il est capable. Eté rechercher le Hot Water de I’m In Your Mind Fuzz (quand on le résumait à un Oh sees avec de la flute) et tapé dans l’ambiance jazzy de Quarters (The River). Who’s the king?
Le plus au pied levé : Balthazar
Alors qu’ils venaient d’annoncer des adieux temporaires après leurs concerts au Live is Live, au Lasemo et aux Lokerse Feesten cet été, les Coutraisiens de Balthazar ont accepté de remonter sur scène plus tôt que prévu après le forfait de dernière minute pour raison médicales de Florence Welch qui a visiblement des problèmes avec sa machine. On ne peut pas dire qu’ils aient ramené la grande foule sur la Main Stage dimanche soir mais les Flandriens ont fait ça bien.
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Le plus communautaire: Crack Cloud
Ils sont venus. Ils ont vu. Ils ont vaincu. Emmenés par le batteur/chanteur Zach Choy, les Canadiens de Crack Cloud défendent l’esprit communautaire et la liberté collective. Fort investis dans le milieu associatif, ses membres se sont rencontrés lors de consultations sur la toxicomanie et lors de programmes pour lutter contres les maladies mentales. Groupe à géométrie variable, collectif multidisciplinaire (allez voir ses clips de malade pour vous faire une idée), Crack Cloud joue avec le rock, la pop, le funk, le jazz, le post punk pour terminer ses morceaux loin de là où il les avait commencés. Paroles scandées et saxophone fou… Nerveux et anarchique, musclé et décomplexé, Crack Cloud s’offre des jams afrobeat et des refrains à chanter en choeur comme Arcade Fire. Une véritable célébration.
Le plus dingo : Nah
Il n’était pas annoncé sur le programme. Il a joué sur le terrain de basket. Juste en dessous du panier. Et y a donné l’un des concerts les plus maboul du week-end. Batteur, producteur et sculpteur sonore technoïde, Mike Kuun est un déménageur, une brute, un sauvage, une tornade. L’Américain qui vit entre Philadelphie et la Belgique a frappé comme un fou sur ses fûts pour nous emmener clubber dans des friches industrielles. Violent, frénétique, chaotique… Nah, c’est La Jungle à lui tout seul. Enoooooorme…
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