Dour J2: itinéraire bis

Hubert Lenoir © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Phoenician Drive, Hubert Lenoir, Fontaines D.C., Death Grips. Un jeudi à Dour loin de l’électro et d’Orelsan…

Phoenician Drive

Un bassiste français, un guitariste ibérique, un percussionniste d’origine chilienne… Auberge espagnole du rock made in Belgium, Phoenician Drive est un groupe de voyageurs et d’exilés. Sa musique se promène en Méditerranée, dans les Balkans, en Afrique, en Amérique du sud, au Moyen Orient. Entre une soirée concert/catch au Recyclart et un set acoustique au Lac, les Bruxellois ont idéalement lancé la journée de jeudi. Un véritable mur du son. De ceux qui ne s’érigent pas en frontière mais s’efforcent de les démolir.

Phoenician Drive
Phoenician Drive© Olivier Donnet

Hubert Lenoir

Sur son compte Facebook, le Canadien Hubert Lenoir annonçait récemment ses débuts d’acteur dans un film de Jesse Noah Klein (le drame familial Like a House on Fire). Ses talents de comédien, cela fait déjà quelques années maintenant que le Québécois de 24 ans les exerce sur les planches mais à coups de concerts incendiaires. Bête de scène au look androgyne, pile électrique ascendant équilibriste, Hubert en fait des tonnes. Joue avec le service de sécurité. Escalade, se désape, fout le feu à une lettre, surfe et chante sur un public conquis entre poses suggestives et postures sexuelles. C’est énergique, fringant, pop, rock, glam, survolté. Libre dans sa musique et dans sa tête. Il y a du Prince (le sex appeal), du Bowie (la théâtralité), du Iggy (l’invective), du Didier Wampas (l’esprit punk) et du Weezer (les refrains power pop) chez cet ancien champion de ski acrobatique (ceci explique sans doute cela). Avant de revenir en salles cet automne, Hubert Chiasson (c’est son vrai nom) et sa fine équipe se produiront aux Francofolies de Spa le 20 juillet. Pétillant.

Fontaines D.C.
Fontaines D.C.© Olivier Donnet

Fontaines D.C.

Il n’y en a pas des masses cette année à Dour des jeunes groupes de rock à guitares. Des punks, des garagistes et des amateurs de rock psychédélique. Ce n’est guère en ce moment ce qui déplace les foules et secoue les ados. Dans le genre, fers de lance de la jeune scène irlandaise, les Dublinois de Fontaines D.C. ont fait le boulot mais sans la folie d’un Idles ou d’un Shame. Emmené par un chanteur, Grian Chatten, au regard frondeur et à la gestuelle névrosée (Ian Curtis, sors de ce corps), Fontaines D.C. a alterné le très bon (Boys in The Better Land, Big) et le nettement plus anecdotique. Rappelant tour à tour The Fall, The Cure et Oasis. Un band fort prometteur s’il ne se perd pas dans le côté obscur des années 80.

Death Grips
Death Grips© Olivier Donnet

Death Grips

Dès Guillotine (It Goes Yah) et sa vidéo, Death Grips s’imposait en 2011 avec les trublions d’Odd Future (Tyler The Creator, Earl Sweatshirt) comme l’un des pionniers d’un rap radical et d’un hip hop de l’extrême. Huit ans et six albums plus tard, le groupe de Sacramento reste une alternative crédible aux musiques urbaines mainstream, bling bling et autotunées. Originaire de Sacramento, le trio fondé par le batteur Zach Hill et le MC contorsionniste Stefan Burnett a secoué La Petite Maison dans la prairie, arraché les couettes de Laura Ingalls et coupé la tête de l’odieuse Nellie Olson. Un chapiteau à moitié vide (ou à moitié plein, on vous laisse choisir) mais une ambiance sauvage. Apocalypse now…

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