Concours Circuit | Jean-Paul Groove, le power trio qui brise les codes
Durant dix jours, Focus dresse le portrait des dix demi-finalistes du Concours Circuit. Aujourd’hui, découvrez Jean-Paul Groove, trio bruxellois produisant une musique électronique à base de guitare, basse et batterie.
Qui êtes-vous et d’où venez vous ?
Denis : On est Jean-Paul Groove, un groupe basé à Bruxelles, mais on vient tous les trois de tous les coins de la Wallonie. Moi je viens d’Arlon, Nils vient plutôt de la région liégeoise et Jérémy vient de Mons. On s’est retrouvés à Bruxelles un peu par hasard et on a commencé à faire de la musique ensemble il y a trois ans.
Jean-Paul Groove, ça fait évidemment référence à Jean-Paul Rouve, mais pourquoi ce choix ?
Nils : Ca partait d’une blague. La première fois qu’on s’est rencontrés, on s’est dit que Jojo Mayer, le batteur de Nerve, qu’on aime beaucoup, ressemble un peu à Jean-Paul Rouve. Donc on l’a surnommé Jean-Paul Groove. Suite à ce jeu de mot pourri, on s’est dit que c’était pas un mauvais nom de groupe et on l’a rapidement adopté.
Denis : Au début, on n’osait pas trop l’assumer et puis quand on l’a dit à nos potes, les gens ont rigolé. On s’est dit que si ça les fait marrer, ils s’en souviendront et donc on a décidé de le prendre.
C’est quoi votre background musical, la première fois que vous avez été introduit à la musique ?
Jérémy : Moi c’est tout jeune, le parcours classique : éveil musical, puis parcours académique et ensuite le conservatoire. On y a tous les trois suivi un cursus jazz, une musique qu’on joue encore actuellement et qui nous fait toujours kiffer et qui nous sert bien dans l’apprentissage des morceaux électro qu’on a envie de mettre en forme en live. La discipline reste la même : c’est de l’écoute, on essaye de reproduire, d’être musicaux dans tout ce qu’on fait. Et vu qu’on vient tous du même background, on a des facilités à communiquer entre nous.
Denis : Jérémy parle du jazz, mais je pense qu’on a tous les trois des influences communes avant cela, à savoir le rock. Des groupes comme Nirvana, Rage Against The Machine, Prodigy, les débuts de la musique électronique… On a étudié le jazz, mais ce n’est pas la musique qui était là à la base.
Jérémy : C’est une manière d’apprendre la musique le jazz, ce n’est pas forcément dans le style.
Pour les gens qui ne vous connaîtraient pas, comment décririez-vous votre projet ?
Denis : On peut dire qu’on est un groupe qui fait de la musique électronique avec une guitare, une basse et une batterie. C’est ce que j’essaye de dire à chaque fois. On recherche des sonorités qui ne sont pas liées à la base à nos propres instruments. Si on entend la guitare de Nils, en fermant les yeux, il y a beaucoup plus de chance que les gens croient que c’est un synthétiseur plutôt qu’une guitare. Et c’est ça qui est intéressant et qui fait notre particularité. On a un set up très rock et on essaye d’en faire quelque chose qui ne sonne vraiment pas comme un trio guitare-basse-batterie.
Jérémy : Tout en gardant l’énergie d’un power trio de rock. C’est là aussi qu’on veut se démarquer des autres bands qui le font, on essaye de garder cette énergie rock pour chauffer les gens et pouvoir suer sur scène.
Vous avez déjà sorti des singles, des EP ou albums ?
Nils : On a déjà deux clips en ligne, quatre morceaux sur Spotify et on est en passe de sortir notre premier EP début de l’année prochaine. Le premier single de celui-ci est d’ailleurs sorti il y a deux semaines.
Jérémy : Et il est beaucoup plus en phase avec ce qu’on fait maintenant. Avant, c’était plus un délire un peu math rock complexe et maintenant c’est techno boum boum trash (rires).
Entre le math rock et la techno, il y a quand même un sacré pas !
Denis : Ca s’est fait assez naturellement. On est vraiment un groupe covid. On a créé le groupe moins de six mois avant le premier confinement, donc on a eu ce moment-là pour travailler notre musique à fond et le style a évolué pendant au moins une bonne année et demie après la création. Avant de se stabiliser vers ce truc qui nous correspond bien et en même temps hyper original. On est passés par des phases un peu plus fusion, math rock, mais maintenant on est plus dans la musique électronique tout en gardant une énergie rock en live.
Quelles sont vos inspirations majeures ?
Jérémy : L’inspiration la plus globale, c’est la musique techno assez épurée. On n’est que trois donc on n’a pas des milliards de possibilités pour rajouter des couches dans notre musique. Un bel exemple, en plus de Prodigy cité plus tôt, c’est Mr Oizo, qui fait une musique électro très minimale et très punch avec des bons gros grooves.
Denis : Je pense aussi à Jojo Mayer et Nerve, vu que le nom vient de lui. C’est un groupe qu’on a énormément écouté et dont on s’est beaucoup inspiré. Il y a aussi les Subs, le groupe belge dont on reprend d’ailleurs un morceau en live. Et pour citer les groupes qui sont plus proches de nous, il y a Echt, STUFF., Tukan… Ce ne sont pas forcément des inspirations, mais on fait partie de cette scène-là, on se sent reliés à ces groupes.
En dehors de votre projet, lequel serait votre favori parmi les demi-finalistes du Concours Circuit ?
Denis : Le truc c’est qu’on ne les a pas encore tous entendus. J’avais vraiment bien aimé Eosine. Ils ont une personnalité très forte, c’est hyper carré, vraiment bien foutu même si ce n’est pas mon style de musique à la base. Atheris a aussi énormément de potentiel.
Jérémy : Jazmyn aussi, dans un tout autre registre. Il y a beaucoup de copains donc on est fiers qu’ils soient là aussi. C’est bien qu’il y ait autant de diversité.
Ça représente quoi pour vous le Concours Circuit ?
Nils : Une opportunité pour avoir de la visibilité et pour faire des connexions intéressantes.
Denis : On est un peu venus sans trop d’attentes par rapport à d’autres groupes qui attendaient vraiment pas mal de retombées. On s’est dit qu’on allait le faire et qu’il ne pouvait y avoir que des retombées positives. Mais il n’y avait pas vraiment de but précis, à part peut-être trouver une équipe pour s’entourer, mais on était pas obligés de faire le concours pour cela. Mais en tout cas, entrer dans cette sphère des groupes reconnus comme émergents en FWB, c’était assez intéressant.
Jérémy : Exactement. On a plein de petits plans pour l’année prochaine et ça tombe bien dans le timing. C’est vraiment pour se faire connaître au-delà de la scène de personnes qui nous connaissent déjà parce que c’est une musique niche dont les auditeurs sont la famille dont on a parlé tout à l’heure avec Echt ou Tukan. Le concours nous permet de toucher d’autres gens qui font de la musique super différente et qui peuvent s’intéresser à ce que l’on fait.
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