Arno: sa carrière en 70 titres
Le monument Arno fêtait ses 70 ans le 21 mai dernier avec un concert-événement à la Kursaal de sa ville d’Ostende. Il sort aujourd’hui son nouvel album Santeboutique produit par John Parish. À cette occasion, on a fait le tour de sa carrière en autant de titres que de bougies sur son gâteau.
>> Voir aussi nos photos du concert « try out » à Uccle et les photos de son frère d’armes Danny Willems.
Une playlist Spotify avec les 70 titres se trouve en fin d’article.
1. TC Matic – Putain Putain (1983)
Tout le génie d’Arno est résumé ici. Celui qui consiste à transformer les morceaux les plus tordus en tube populaire, les saillies les plus absurdes en slogan quasi-politiques. Dès l’intro – une guitare métallique qui tape sur la ferraille, une basse qui fait le dos rond -, TC Matic impose sa bizarrerie, melting-pot bordélique qui mixe les genres et les langues (français, néerlandais, anglais…), avec une gloutonnerie féroce. Le morceau a beau n’avoir ni queue ni tête, il deviendra un classique. Mieux: un hymne.
Les Etats-Unis ont leur Star Spangled-Banner, incendié par Jimi Hendrix; la France a sa Marseillaise, passé à la moulinette reggae par Gainsbourg; l’Europe a Putain, Putain, passant l’Hymne à la joie à l’acide sulfurique.
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2. Arno – Les yeux de ma mère (1995)
Si l’art d’Arno consiste à mélanger la gravité et la vulgarité, la profondeur et la banalité, alors Les yeux de ma mère est bien son chef-d’oeuvre. Dans cet exercice ô combien casse-gueule que l’ode à la mater, il donne immanquablement le frisson. Breughelien, (faussement) impudique, il est le seul à pouvoir vous arracher une larme en chantant des paroles comme « C’est elle qui sait comment j’suis nu/Mais quand je suis malade/Elle est la reine du suppositoire »…
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3. TC Matic – Elle adore le noir (1985)
Avec ses airs de tango argentin imbibé, puant le sexe cru, Elle adore le noir reste un grand classique du répertoire de l’Ostendu. Mieux: ses sonorités eighties, qui pourront paraître datées, ajoutent au contraire au climat interlope du morceau. Louche et ambigu, Arno n’a jamais aussi bien chanté les drames amoureux de fin de nuit.
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4. TC Matic – Oh la la la (1981)
Avec sa basse qui hésite, bousculée par le riff de guitare qui tranche, elle, directement dans le lard, TC Matic signe l’une des intros les plus emblématiques du rock belge. Morceau du patrimoine musical national, Oh la la la est à la fois hirsute et instantané, hilare et vicieux, comique et hargneux. C’est magnifique…
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5. Arno – Les filles du bord de mer (1993)
C’est ce qu’on appelle un win-win. Au début des années 90, Arno ressort de l’oubli un ancien titre d’Adamo, alors classé tricard variétoche. Un tube pour le premier, une résurrection pour le second. Et surtout, au bout du compte, un titre devenu entre-temps un classique, morceau de belgitude qui a réussi à résonner des deux côtés de la frontière linguistique (et au-delà).
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6. Arno – Mon sissoyen (1990)
Un incontournable de surréalisme musical « à la belge ». Sur une batterie de gilles de Binche, Arno fait le malin, offrant un grand moment d’absurde, célébrant son chibre « dressé vers le ciel, comme la tour Eiffel », tout en chantant et dansant « pour les Iraniens » ou « les Vietnamiens ». As Arno as it gets.
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7. Arno – Bathroom Singer (1988)
Toujours aussi « farce », Arno creuse toujours un peu plus la veine polka-blues absurde. Dans le clip en noir et blanc, il cite Chucke Berry, Dylan (les pancartes de Subterranean Homesick Blues), et laisse le trio Jan Decorte-Joss De Pauw-Jean-Louis Sbille faire les mariolles à sa place. Dingalingaling!…
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8. Arno – Lola, etc. (2002)
Sur une (jolie) mélodie de Geoffrey Burton, Arno prend des accents slaves, et crapahute le long de « la Volga », pour suivre les traces d’Olga, accompagné d’une fanfare mélancolique. Kusturicarno…
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9. Arno – Lonesome Zorro (1990)
A la fin des années 80, Arno traîne à Paris (signé pour la première fois sur un label français). Il se noie aussi volontiers dans l’alcool, piégé par son personnage décalé et rock’n’roll. Cela s’entend sur Ratata, album-gueule de bois, qui démarre par l’emblématique Lonesome Zorro. « Take a ride on a nightlife/It’s not a good life/And I hear you screaming inside », se lamente le vieux cowboy solitaire, zorro fatigué, dans un blues particulièrement émouvant. C’est un beau un héros qui tombe…
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10. TC Matic – Willie Willie (1981)
A l’aube des années 80, TC Matic donne sa propre version du post-punk, faisant danser de manière toujours un peu chelou et torve. A l’époque, la BRT (…) filme un clip au Vaudeville, galerie de la Reine, avec Arno, smoking et cheveux gominés, jouant volontiers l’ambiguïté sexuelle.
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11. Arno – Chic et pas cher (2004)
Appuyé par un clip qui a des airs de Strip Tease (sous-titré « la vie de Roger, chanteur de charme »), Chic et pas cher rassemble tous les éléments d’un tube à la Arno. Un piano bastringue martelé en boucle, des paroles qui sentent bon la philosophie de comptoir (« Je les aime tous, comme moi-même/Les biens sont biens, mais les mieux sont mieux »), et une gouaille de fin de soirée. A la fois cousu de fil blanc et imparable.
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12. Arno – Jive To The Beat (1988)
L’un des grands moments de Charlatan, son deuxième album solo. Pas de fanfaronnade ici ou de dérapage alcoolisé, Arno se fait dandy. Balade noctambule aussi racée que flottante, Jive To The Beat tangue ainsi avec élégance, entre accordéon argentin, guitare sinueuse et percussions discrètes.
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13. TC Matic – Bye Bye Til Next Time (1981)
« Chanter, c’est pour les petits oiseaux », répète souvent Arno. De fait, sur le titre qui ouvre le premier album de TC Matic, il harangue, éructe, le verbe expressionniste se fracassant sur un funk blanc cubiste et jouissivement tordu.
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14. Arno – Dance Like A Goose (2016)
Si les différents producteurs, parfois prestigieux, avec lesquels Arno a travaillés, n’ont pas toujours réussi à le faire sortir de ses rails, John Parish parvient ici à le caler sur une ballade rock « stonienne », en anglais dans le texte. « I confess I’m a mess », glisse Arno, pour un lendemain de veille qui ne manque pas de classe.
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15. Arno – Le tango de la peau (1988)
Alors qu’en France, ce qu’on appelle la nouvelle scène indépendante tente de bouger les lignes (le premier disque des Négresses Vertes, par exemple, sort cette même année), Arno se libère lui-même de ses derniers freins. L’album Charlatan est une grande auberge espagnole, où se mêlent blues, polka, pop, chanson, etc. Arno s’y permet tout, y compris un reggae-tango, contenant des paroles comme « J’ai vu le zizizi à Jésus Christ/Il n’est pas plus gros qu’une allumette/Il lui sert pour faire pipi » ou « Môman! Môman! Quand c’est la dernière fois/Que tu as fait l’amour avec Papa? ». Arno, plus que jamais, « c’est chaud »…
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16. Arno – Je veux nager (2002)
Un riff de banjo en intro, un refrain qui fait mouche (« Et moi, je veux nager/Encore une fois avec toi/Et moi je veux nager/Ma femme n’est pas là »). Il n’en faut pas plus à Arno pour relancer la machine que l’on croyait, au début des années 2000, grippée. Un tube, et ça repart.
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17. Arno – Forget The Cold Sweat
TC Matic dans une impasse, Arno file en solo. Il sort du bois avec un r’n’b-blues eighties de fin de nuit, allumé pour la première fois par la voix de Reggie, chanteuse zaïroise, élévée à New York, entendue chez Indeep (Last Night A DJ Saved My Life) et Technotronic.
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18. TC Matic – White Rhythm
Dès le départ, TC balance son manifeste synthétique: « Say it loud, I’m white, and I’m proud », grince l’Ostendu, tout en ironie.
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19. Arno – Vive ma liberté (1993)
Dans la plus explicite de ses déclarations d’indépendance, Arno revendique une nouvelle fois son droit à raconter des salades, et à faire le con. Sur un morceau, en effet, pas bien malin (« je chante une bête chanson »), mais qui n’en est pas moins devenu un classique de son répertoire.
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20. Arno – La danseuse de Java (1995)
Sur un piano bastringue, Arno se fait larguer en direct – « elle me quitte à petits pas » -, aviné et yoddlant au fond du bar. Patron, la même chose!
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21. TC Matic – Que Pasa (1982)
Frondeur, TC Matic se permet à peu près tout, y compris un morceau qui qui ne démarre jamais vraiment, et qui tient sur une note – « un la, un la gigantesque, un la monstrueux, un la cataclysmique », pour citer la biographie de Gilles Deleux. Fruste, squelettique et pourtant imparable, avec Arno en maître de cérémonie goguenard.
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22. Arno – Comme à Ostende (1995)
Ne manquant jamais une occasion de rappeler ses origines côtières, Arno ne pouvait pas passer à côté du morceau de Ferré. Sur des percussions claudiquantes à la Tom Waits, il a la bonne idée de ne pas en faire des tonnes, moins emphatique, plus hospitalière même que l’original.
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23. TC Matic – Viva Boema (1981)
La bande d’Arno part d’un air folklorique local pour trousser un morceau new wave aussi sombre que déglingué, à la fois absurde et raccord avec les années de plomb que vit alors le pays.
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24. Arno – Marie tu m’as (1990)
Dans la veine de Elle adore le noir, Arno rejoue la déroute amoureuse en parvenant à chanter à propos d’un mannequin, tout en donnant au morceau un titre de marque de conserve. Sexe, glamour et petits pois.
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25. Charles et les Lulus – La Paloma (1991)
Chanteur de charme avoué (…), Arno n’a pas son pareil pour reprendre à son compte les airs les plus populaires. Reprise plus de 2000 fois (c’est wiki qui l’a dit), La Paloma version Arno a des airs à un carrousel de la foire du Midi. Odeurs de caricoles comprises.
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26. Arno – Je ne veux pas être grand (1995)
Sur une batterie de kermesse, et un air de java, Arno livre sa profession de foi, réitérant sa promesse de rester jusqu’au bout un gamin attardé…
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27. Arno – Ostend Dub (2012)
Arno rend une nouvelle fois hommage à sa ville avec un instrumental blues bruitiste (co-composé par son fils Mathias), et ponctué par le rire, forcément moqueur, des mouettes.
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28. Arno – Whoop That Thing (1990)
Entre groove hip hop et rythme baggy à la Madchester (dans le clip, Arno danse avec des airs de Bez, des Happy Mondays), Whoop That Thing sort la carte funky, à la fois dansant et toujours un peu tordu.
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29. Charles and the White Trash European Blues Connection – No Job No Rock (1998)
A nouveau, Arno prend des chemins de traverse, comme il l’a fait déjà avant avec Charles & les Lulus. Ici, il est accompagné de Geoffrey Burton (guitare), Alan Gevaert (à la basse, passé depuis chez dEUS) et Herman Cambré (batterie) pour une ruade blues qui fait toujours des étincelles en concert.
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30. Arno – Boogie Woogie Into Town (1993)
Relativement sobre, Arno s’offre un boogie-blues-bayou qui a des airs de Willy DeVille, accordéon cajun compris.
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31. TC Matic – If You Wanna Dance, Dance (1983)
Avec l’album Choco, TC Matic arrondit le son, assouplit le jeu de jambes, tout en restant toujours aussi ludique. A l’image de ce If You Wanna Dance (…), funk tendu sur lequel vient baver un orgue Hammond rigolard.
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32. Arno & The Subrovnicks – Meet The Freaks (1994)
C’est un problème: souvent, les morceaux d’Arno ne prennent leur véritable dimension qu’une fois balancé sur scène. C’est particulièrement le cas de Meet The Freaks, dont la version album n’a pas grand-chose à voir avec ce qui est devenu un classique des sets d’Arno. En concert, la steel guitare « slide » et dégouline, lançant une charge blues irrésistible.
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33. Arno – Oostende bonsoir (2019)
Une bonne surprise que ce nouveau titre. Rien de neuf sous le crachin marin d’Arno, certes. Mais avec son clair-obscur à la Spilliaert, ce nouvel hommage à la Reine des plages traîne une jolie mélancolie douce-amère.
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34. Charles et les Lulus – Ants In My Tea (1991)
Tactique habituelle: quand Arno se sent coincé, il fait un pas de côté pour… mieux se retrouver. Au début des années nonante, l’idée est de revenir à un blues acoustique pur jus. Pour l’accompagner, il convie l’apache Roland Van Campenhout à la guitare, Adriano Cominotto à la basse (et accordéon), et Piet Jorens à la batterie. Le plaisir est simple, régressif, mais bien réel, comme sur Ants In My Tea et son intro orientalisante.
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35. Arno – Je veux vivre (2016)
Sur cette balade dépouillée, qui avance au pas, le chanteur dépose les armes, accompagné d’une fanfare pour enrober son spleen de fin de nuit. Il n’y a qu’Arno pour chanter des phrases aussi banales que « je veux vivre dans un monde où les malheureux sont heureux » et parvenir lui donner un minimum de crédibilité.
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36. Arno – In My Bed/Dans mon lit (1999)
Dans ce drôle d’exercice que fut la doublette European Cowboy/A poil commercial, Arno ajoute de nouvelles couleurs à sa palette. Comme ici les cordes luxueuses de l’Ecossais Craig Armstrong, responsable de la BO de Romeo + Juliet et des arrangements de cordes du Protection de Massive Attack.
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37. Arno – Elle pense quand elle danse (2010)
A l’image de l’album bancal (Brussld) dont il est tiré, le morceau n’évite pas certaines facilités (« elle s’appelle Magritte/Mais ce n’est pas une pipe »). Malgré cela, sur une trame minimaliste, Arno réussit à donner une intensité au morceau et construire une vraie dramaturgie autour d’une énième déception amoureuse (« T’as pas de chance/elle pense quand elle danse »).
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38. BJ Scott & Arno – Jean Balthazaaar (1999)
Pour le meilleur (et pour le pire), Arno a multiplié les duos et les collaborations tout au long de sa carrière. Ici, il faut bien avouer que le duo avec BJ Scott fonctionne particulièrement bien. Comme larrons en foire, ils osent mélanger La fille du Père Noël de Dutronc et le Jean Genie de Bowie. Savoureux.
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39. Arno – Show Of Life (2012)
La vie est un grand théâtre absurde, assène Arno. Dans le clip du premier single issu de Future Vintage, produit par John Parish, l’ancienne danseuse de Rosas Taka Shamoto, fait mine de fesser le chanteur, la tête planquée dans un sac en papier.
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40. Arno – Funky Your Not (1993)
Dans un morceau plombé et tordu, à peine éclairé par un piano solitaire, Arno évoque entre les lignes l’ami Dirk Schoufs, contrebassiste de Vaya Con Dios, mort d’une overdose en 1991.
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41. Arno – Reviens Marie (2007)
Pour l’adaption française de Help Me Mary, signée Marie-Laure Béraud, Arno rejoue le rôle de l’amant éconduit – « T’es jeune, t’es belle/Moi j’suis vieux et con ». Un costume usé jusqu’à la corde, mais qui lui va toujours aussi bien.
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42. Charles et les Lulus – Little Red Rooster (1991)
Arno a souvent repris le classique de Howlin’ Wolf. Mais rarement avec autant de saveur et de justesse que sur la version enregistrée avec ses camarades de Charles et les Lulus. Du blues juteux, dans lequel Arno est comme un poisson dans l’eau.
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43. Arno – Je bent een vriend van mij (1996)
Une curiosité. Arno reprend, en néerlandais, le tube de Randy Newman sur la BO de Toy Story. Et ça lui va particulièrement bien.
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44. Arno – Il est tombé du ciel (2002)
Le morceau démarre sur la pointe des pieds avant de s’emballer sous des guitares rageuses. Avec l’aide de son ex-compagne, Marie-Laure Béraud, Arno se glisse dans la peau d’une amoureuse transie, chamboulée par un coup de foudre fulgurant.
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45. Arno & Stephan Eicher – Ils ont changé ma chanson (2000)
Arno reprend les vieux bluesmen, s’attaque à Brel ou Ferré. Mais il n’hésite jamais non plus à se frotter à la variét’. Avec le camarade helvète, Stephan Eicher, avec qui il a longtemps partagé une même idée d’un rock « à l’européenne », il s’amuse à faire un (gentil) sort à la chanson de Dalida.
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46. Tjens Couter – Honey Bee (1977)
Ça démarre comme un slow, bascule dans le reggae avant qu’Arno, béret à la Bourvil, se mette à « yoddler », tel une vache andalouse.
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47. Arno – Vide (2004)
Seulement accompagné d’un piano rhodes mélancolique, Arno range sa gouaille pour un moment rare, se mettant à nu comme jamais. « C’est ce dans ce vide, que je me perds parfois… », glisse-t-il dans un morceau auquel a participé Stef Kamil Carlens.
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48. Arno – Françoise (2004)
« On est moche, mais on s’amuse ». ça faisait longtemps qu’il cherchait à la placer, celle-là. Sur une trame classique, Arno fait danser Françoise « comme une bruxelloise ».
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49. Arno – I’m Just An Old Motherfucker (2015)
Alors que le soleil se couche sur la vallée, le vieux cow-boy solitaire sifflote, un peu groggy, un peu mélancolique: « Old too soon, smart too late/Young too short, stupid too long ». Les héros ne meurent jamais…
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50. Tjens Couter – If It Blows, Let It Blow (1979)
Plus tout à fait pub-rock, pas encore vraiment TC Matic, Arno découvre les synthés. Bon, c’est pas Telex non plus… (il en donnera une version en français vingt-cinq ans plus tard, sous le titre de Pas heureux, ni malheureux).
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51. Arno – When The Rock (1986)
Synthés polaires, batterie synthétique glaciale: When The Rock démarre comme une chute d’OMD, signant les adieux d’Arno à TC Matic: « Laisse-moi tranquille, on a tout vu »…
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52. Arno – Ça monte (2010)
« Bruxelles est ouverte comme une vieille pute », a coutume de complimenter Arno, lui-même citoyen d’honneur de la rue Dansaert. Dans un album (en partie) centré sur sa ville d’adoption, il introduit des cordes orientales, comme pour souligner et célébrer le multiculturalisme de la capitale. Le morceau sera même intégré au générique du film Les Barons, du Bruxellois Nabil Ben Yadir.
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53. Tjens Couter – In My Eye (1977)
1977. A Londres, les Sex Pistols eructent Anarchy In The UK. Ici, Arno et son compère Payl Couter donnent leur propre version du punk en l’arrosant de boogie-blues à la Canned Heat. Juteux.
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54. Charles et les Lulus – Rhythm Of The Sea (1991)
L’Ostendu beugle sous la lune, piano bluesy-jazz à la Fats Domino, parsemant son crooning vinaigré d’une bonne giclée d’harmonica. A se pencher, on entend presque la mer, derrière les portes du casino…
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55. Arno – Bonbons (2004)
Seulement accompagné d’un piano Rhodes mélancolique, Arno range sa gouaille pour un moment rare, se mettant à nu comme jamais. « C’est ce dans ce vide, que je me perds parfois… »
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56. Arno & The Subrovnicks – I’m Still Alright (1994)
Présent sur la BO du Suite 16, de l’ami Dominique Deruddere, I’m Still Alright est le premier extrait de Water, album inégal qui verra toutefois Arno revenir à des intentions plus rock, après le succès d’Idiots savants. Inspiré notamment par la mort de Kurt Cobain, Arno célèbre ici la chance qu’il a d’être toujours là, malgré les coups durs et le temps qui passe.
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57. Arno – Ronde et belle (1999)
Produit par Mario Caldato Jr, connu pour son travail avec les Beastie Boys, le diptyque European Cowboy/A poil commercial est une tentative, finalement assez rare chez Arno, de lâcher un peu de lest, en laissant (en partie) les rênes à un « outsider », étranger à l’univers du « Tom Waits » de la rue Dansaert. Vingt ans plus tard, il faut bien avouer que le résultat décontenance. Même dans une balade baroque comme Ronde et belle, Arno donne l’impression, pas forcément désagréable, d’avoir été plaqué sur un décor un peu trop apprêté pour lui.
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58. Arno – Get Up, Stand Up (2010)
Arno reprenant Bob Marley… Sur le papier, c’est la pire des idées. Au final, la version ralentie et dépecée, ramenée à un piano-voix, tient étrangement la route…
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59. Tjens Couter – I Can Dance (1980)
L’un des meilleurs titres de l’album Plat du jour. Avec en face B du single, un titre qui deviendra l’un des « arno-ïsmes » les plus régulièrement cités par l’intéressé: je t’aime comme un chou à la crème…
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60. TC Matic – Take It Easy (1980)
Premier single autoproduit du groupe. Rythmique hachée post-punk, synthés new wave, tout est déjà là.
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61. Arno – European Cowboy (1999)
Avec un titre qui sonne comme un manifeste – Arno a toujours joué au yoyo entre ses fantasmes américains et sa volonté de faire une musique d’ici -, European Cowboy rumine ses hésitations (« Let’s face it/I’m just a puppet ») avec une misanthropie inhabituelle.
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62. Arno – Now She Likes Boys (2016)
Alors qu’on le pense parfois en roue libre, Arno s’offre pourtant encore régulièrement des escapades hors des sentiers battus. Comme ici, où il travestit (…) son blues avec un violoncelle et une trame électronique tordue.
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63. Arno – Jusqu’au bout (2007)
Comme souvent, Arno excelle dans le rôle du vieil amant, un peu usé (« j’ai les yeux d’un vieux chien fatigué »), un peu ratiboisé par la vie, mais toujours prêt à alimenter la flamme, avec des déclarations aussi définitives que « Je t’aime jusqu’au bout/Je t’aime jusqu’au trou ».
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64. Arno – Amor (2002)
Dans un album – Charles Ernest – censé résumer une bonne partie de sa carrière, le tout fraîchement décoré Chevalier des Arts et des Lettres trouve encore de la place pour renouer avec l’esprit de TC Matic, guitares distordues et mélodies de guingois.
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65. Tjens Couter – Saturday Night Queen (1975)
Après l’épisode Freckle Face, Arno et Paul Couter se retrouvent. A l’hiver 75, ils sortent un premier single. Un tango imbibé, emmené par la voix nasillarde du ‘Tjens. « C’est tellement atroce que cela en devient irrésistible. Surtout après quelques verres derrière la crevette », résume alors la critique du Télémoustique…
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66. Arno – Le bon Dieu (1988)
Emblème d’une certaine belgitude, Arno s’est régulièrement frotté au monument national qu’est Brel. Ici dans une revisite aux accents vaguement new wave ne manquant pas de cachet.
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67. Arno – Honky Tonk (2002)
Arno retrouve sa copine Reggie pour un groove bluesy, que la gouaille de la chanteuse n’arrive toutefois pas à faire complètement décoller.
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68. Arno – Hit The Night (2007)
Trente ans après les faits, Arno refait du gros pub rock qui tâche. Efficace, à défaut d’être très subtil.
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69. Freckle Face – Hold My Hand (1972)
Le premier groupe d’Arno. Du blues seventies décharné, récemment réédité par Starman records. La voix aigrelette, l’Ostendu couine avec des accents cabarets qui « donne l’impression d’entendre un chat de gouttière geindre au clair de lune », dixit Gilles Deleux.
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70. Arno – La fête (2004)
Ce n’est certainement pas le pire morceau du bonhomme (loin de là). Mais puisque, chez Arno, tout, se termine toujours par une fête, autant boucler son top 70 avec le titre en question. Où la bamboche est forcément alcoolisée, breughelienne. Et aussi, quand même, un peu sentimentale, voire tristoune avec cette mandoline napolitaine qui la joue mélo, pour mieux terminer en choeur: « les méchants, c’est pas nous! »
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