Critique | Livres

Seuls les fantômes: un premier roman sur la piste des disparus

3,5 / 5
© Chloé Vollmer-Lo

Cyrille Falisse, éditions Belfond

Seuls les fantômes

272 pages

3,5 / 5
© National
Nicolas Naizy Journaliste

Elle a quitté Melvile parce qu’elle le trouvait “faible et fragile”. Depuis le copywriter est au 36e dessous. Invité par une amie sur un réseau social qui rappellera les aficionados de parano.be dans les années 2000, il va trouver l’écoute de la mystérieuse Alice et s’investir d’une mission: compléter trois photos incomplètes de ses souvenirs, celles de trois filles et femmes disparues à différents moments de sa vie. D’abord il y a Laetitia, qui remua pour la première fois son cœur d’enfant lors de ses vacances estivales dans les Alpes-Maritimes. Elle a déménagé, lui a-t-on dit un jour, sans prévenir. Ensuite, il y a la “galopante”, une maman qui ne veut dire à personne, sinon à ses tout proches, que le crabe la tue petit à petit. Enfin, il y a eu Nina, avec qui il partagera les émois de l’adolescence. Dans ce premier roman intime qui saute d’âge en âge sur la ligne du temps de la mémoire, la Belge Cyrille Falisse fait de la réalité profonde du souvenir la quête de son narrateur. Le libraire de Draguignan signe un premier roman qui ne manque pas de maîtrise, ancré à Bruxelles et chapitré par les chansons, les films et les romans qui jalonnent l’existence. Avec humour et poésie, il passe avec aisance du portrait tragi-comique d’un homme creusé par le manque à l’évocation de tournants de la vie aussi mélancoliques que bouleversants, renvoyant le lecteur à ses êtres trop vite disparus. Sans oublier la lumière pour autant.

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