Rentrée littéraire 2024 : polars, thrillers, pulp, dystopies… 10 romans noirs incontournables

James Ellroy © Marion Ettlinger
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD
Philippe Manche Journaliste

La littérature noire et les “mauvais genres” sont eux aussi de sortie, en masse. Un résumé de leur rentrée avec dix titres incontournables et/ou représentatifs des grosses tendances été-automne.

La rentrée polars comptera nombre de stars du genre, James Ellroy en tête. Focus Vif vous a sélectionné dix titres pour frissonner en cette rentrée.

Drapeau noir

Drapeau noir

Drapeau noir

De Dominique Maisons, éditions de La Martinière, 352 pages.

Nouveau thriller historique, nouvelle époque pour ­Dominique Maisons: après le Hollywood des années 50 dans Avant les diamants, c’est cette fois le Paris des années 30 que sa plume pleine de souffle revisite dans Drapeau noir. Un grand récit romanesque sur les traces du jeune Pierre, petit comptable qui se rêve écrivain, mais qui va se perdre (ou s’élever?) au contact de Nina, la belle et crépusculaire anarchiste qui l’entraînera dans sa fuite et sa chute. “Je dois aller chercher mon soleil, noir de préférence.” – O.V.V.

Les Enchanteurs

Les Enchanteurs

Les Enchanteurs

De James Ellroy, éditions Rivages/Noir, traduit de l’anglais (États-Unis) par Sophie Aslanides et Séverine Weiss, 672 pages. Parution le 18/09.

On oublie vite le récent et exalté Panique générale pour revenir au troisième volet du quintette de Los ­Angeles entamé par Perfidia et La tempête qui vient où le père Ellroy, bien fringant et mordant, réactive l’un de ses personnages fétiches, le sulfureux Freddy Otash. Ce dernier est au taquet ce 4 août 1962 où le cœur de ­Marilyn Monroe arrête de battre pendant qu’une actrice de série B disparaît. Ce très recommandable sang pour sang James Ellroy, traversé par une douce et inattendue mélancolie, est jouissif à souhait. – PH.M.

En attendant le déluge

En attendant le déluge

En attendant le déluge

De Dolores Redondo, éditions Gallimard/Série Noire, traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon, 560 pages.

L’Espagnole Dolores Redondo, ici à son meilleur, délaisse son personnage récurrent de l’inspectrice Salazar pour nous embarquer dans un thriller terrifiant qui démarre à Glasgow à la fin des années 60 pour s’achever sous les pluies dantesques en 1983 à Bilbao, où 41 personnes perdirent la vie. La romancière s’approprie l’histoire vraie du tueur en série Bible John coursé par Noah Scott ­Sherrington, flic (fictif) monomaniaque et usé, mentionné à quelques reprises dans La Face nord du cœur pour une course folle qui n’a rien à envier au Poète de Michael Connelly. – PH.M.

Dolorès Redondo – © Gallimard

Les Deux Visages du monde

Les Deux Visages du monde

Les Deux Visages du monde

De David Joy, éditions Sonatine, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Yves Cotté, 432 pages.

Impressionnant de roman (noir) en roman -cinq au total à un peu plus de 40 ans-, David Joy surprend et bouleverse à chaque fois. Le très politique Les Deux Visages du monde ne déroge pas à la règle avec l’arrivée dans une petite ville de Caroline du Nord d’une artiste afro-­américaine bien décidée à secouer les consciences à travers une œuvre qui dénonce l’histoire esclavagiste de la région. Quand les cicatrices de la guerre de ­Sécession réveillent le racisme primaire et la haine pure… – PH.M.

Les Enfants Loups

Les Enfants Loups

Les Enfants Loups

De Vera Buck, éditions Gallmeister, traduit de l‘allemand par Brice Germain, 480 pages.

Nous avons trois femmes à Jakobsleiter, dont deux complètement hors jeu: l’une est bourrée en permanence et l’autre est fêlée dans sa tête. Et puis il y a Rebekka.” Rebekka, 16 ans, disparue soudainement il y a dix ans, mais après d’autres, dans ce hameau perdu des montagnes allemandes, encore plus glauque et surprenant qu’il n’y paraît. La jeune Allemande Vera Buck réinvente et européanise le nature writing horrifique, pour faire de son premier thriller un page turner porté par des voix de femmes. – O.V.V.

Coliseum

Coliseum

Coliseum

De Thomas Bronnec, éditions Gallimard/Série Noire, 272 pages. Parution le 12/09.

La France de 2028, telle que Thomas Bronnec la décline dans son quatrième roman à la Série Noire, pourrait donner de (mauvaises) idées à la France de 2024. Dans Coliseum, le combat féministe se radicalise à l’extrême (chaque féminicide y est vengé) et les hommes politiques en sont réduits à devenir des stars de téléréalité, à deux doigts d’imposer une nouvelle démocratie directe et audiovisuelle! Deux thèmes très forts et on ne peut plus contemporains pour un thriller trop court et peut-être pas tout à fait à la hauteur de ses promesses. – O.V.V.

Mater Dolorosa

Mater Dolorosa

Mater Dolorosa

De Jurica Pavicic, éditions Agullo, traduit du croate par Olivier Lannuzel, 416 pages.

Le Croate Jurica Pavicic a le chic pour jouer avec nos nerfs et nous rouler dans la farine. Le grand fan de Patricia Highsmith situe son récit à Split en automne 2022, où le quotidien d’une famille monoparentale va être ébranlé par le meurtre d’une jeune fille. Rusé et malin! – PH.M.

 

Le Téléphone carnivore

Le Téléphone carnivore

Le Téléphone carnivore

De Jo Nesbø, éditions Gallimard/Série Noire, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, 288 pages.

Pas de rentrée sans un polar nordique, ou sans Jo Nesbø. Le Norvégien délaisse cette fois son enquêteur Harry Hole pour un one-shot horrifique et très WTF, dans lequel le téléphone d’une cabine publique dévorerait littéralement ses utilisateurs! Aussi horrible que bien barré. – O.V.V.

Les Nuits sans Kim Sauvage

Les Nuits sans Kim Sauvage

Les Nuits sans Kim Sauvage

De Sabrina Calvo, éditions La Volte, 352 pages.

Une ado amoureuse de son IA buggée, un monde virtuel poisseux “où se sont engouffrés les désirs d’une humanité en bout de course”, un univers fashion, intello, poétique et anticapitaliste. Et en filigrane, le clip de Voulzy et ses Nuits sans Kim Wilde. La reine du cyberpunk queer est de retour. – O.V.V.

Only Lovers Left Alive

Only Lovers Left Alive

Only Lovers Left Alive

De Dave Wallis, éditions Sonatine, traduit de l’anglais par  Samuel Sfez. 263 pages. Parution le 12/09.

Les éditeurs de “mauvais” genres sont friands des livres cultes oubliés et mal traduits. Tel cet ovni écrit en 1964, à ranger entre 1984 et Orange mécanique: on y suit une bande de jeunes dans un Londres post-apocalyptique et ultra violent où tous les adultes se sont suicidés pour cause d’ennui existentiel! – O.V.V.

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