Dour J3: Toute première fois
Le soft rock de Jakomo, la pop de Sonnfjord et l’electro vocale de Charlotte Adigéry roulaient pour la première fois à Dour ce jeudi. Examen d’entrée réussi.
Où est passé notre pote, le rock, à Dour? On l’a vu tituber ce jeudi avec les sauterelles post-punk de Fontaines D.C. Il est ensuite reparti fissa, sans demander son reste, face à la cavalerie rap (Vince Staples, Orelsan, Tommy Cash…). Oubliées, les têtes d’affiches des Sonics ou des Dandy Warhols. Se lever tôt est désormais indispensable pour toper le compagnon de route historique du festival hennuyer. Des guitares électriques, des vraies. Seuls sur un site endormi, les bruxellois de Jakomo ouvraient ainsi le bal, tôt, ce vendredi après-midi. Ces cousins bruxellois de Mac DeMarco vivaient un baptême sur l’événement indé wallon. Une première suivie de Sonnfjord et Charlotte Adigéry, deux autres joyeuses entrées belges au pays des éoliennes.
« C’est notre premier Dour et notre batteur vient de devenir père », lance tout sourire le frontmen de Jakomo. Difficile de ne pas capter les bonnes vibes de leur chanteur, sorte de Groucho Marx (jeune). Sa nonchalance irradie le chapiteau du Labo. Le quatuor pop tranquille glisse parfois des coeurs, avant les hostilités de la soirée. Des crescendos vocaux rageurs font mouche, aussi. Withney n’est pas loin. Peu importe que le site soit vide et la plupart des bars, déserts voir fermés. La thérapie par le rock agit.
Lumière pop brabançonne de 2018 notamment saluée par un Octave de la Musique 2019, Sonnfjord signait aussi un premier passage à Dour, malgré un sold out au Botanique l’an dernier. Des nappes de claviers. Une chanteuse au timbre grave. Des passages orchestraux pop. Loin d’être dingue, le concert se sirote et la troupe gagne les faveurs du public. Last but not least, Charlotte Adigéry remportait haut la main la palme du meilleur premier passage à Dour ce vendredi. Programmée vers 16h – lorsque le site se réveille -, la gantoise coproduite par les frères Dewaele (Soulwax) s’imposait sans peine comme la découverte indispensable d’électro pop minimaliste et ludique du festival.
La pate des magiciens flamands du beat soulevait ainsi la salle comme un seul homme, sur des titres dance comme Paténipat. Mieux, la chanteuse gantoise adoubée par Pitchfork, le Guardian et le NME a pris de la bouteille depuis son dernier passage au BRCST festival de l’Ancienne Belgique. Non sans humour, l’artiste à la bonne humeur communicative avoue son addiction aux perruques synthétiques sur High Lights. Il s’en est fallu d’un cheveu mais oui, il est possible de passer une bonne après-midi, sans rap, à Dour.
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