Bilan des événements-tests: « Rien ne permet de justifier les mesures drastiques imposées au secteur culturel »

BÉNÉDICTE LINARD
FocusVif.be Rédaction en ligne

Le risque d’attraper le coronavirus en assistant à un spectacle ou une représentation est très faible, ressort-il des six événements-tests menés ce printemps à l’initiative de la Fédération Wallonie-Bruxelles en collaboration avec le labo DNAlytics et le Pr Yves Coppieters (ULB).

Selon cette étude dont les résultats ont été présentés mercredi, le risque additionnel de contamination au covid lors de ces six événements fut en effet inférieur à 1% par rapport aux personnes qui n’y ont pas participé. Contrairement à ce qui était redouté, les événements culturels n’apparaissent donc pas comme des vecteurs de contamination au Covid.

« Rien dans les données de cette étude ne permet de justifier les mesures drastiques imposées au secteur culturel dans la situation épidémique en vigueur au moment de l’étude », a commenté la ministre de la Culture, Bénédicte Linard après la publication de ces résultats.

La FWB a organisé ces dernières semaines six spectacles-tests (concerts, projection d’un film en salle…) selon des modalités à chaque fois différentes: à l’intérieur ou en extérieur, avec des jauges de spectateurs de 50 à 95%, en respectant ou pas des distances de sécurité, mais toujours avec le port du masque. L’objectif était de mesurer les risques de contamination lors de ces différents événements, organisés en mai et juin dernier dans différentes villes (Spa, Arlon, Mons, Bruxelles…).

Au total, 4.460 personnes représentatives de la population (âge, genre…) ont pris part à ces expériences, avec à chaque fois un groupe de personnes autorisées à assister au spectacle et un groupe-témoin qui n’était pas dans la salle. Celles-ci ont toutes subi un test PCR le jour du spectacle, ainsi que 7 jours plus tard pour déceler d’éventuelles contaminations. Les résultats ont montré un risque additionnel de contamination lors de ces événements inférieur à 1%.

« Ces conclusions étaient prévisibles vu le peu de cas positifs détectés au départ des événements mais ces résultats montrent très clairement que, dans un contexte épidémique bien réel mais modéré, la participation à un spectacle n’est pas associée à une hausse mesurable de la contamination au Coronavirus », commente Thibault Helleputte, le CEO de DNAlytics.

Malgré les appels désespérés de ses opérateurs, la culture fut l’un des derniers secteurs à se déconfiner, au grand mécontentement des artistes ainsi que de la ministre Linard (Ecolo). Celle-ci avait publiquement exprimé sa désapprobation après les décisions successives du comité de concertation de maintenir la bride sur la culture, alors que des relâchements étaient envisagés ou annoncés pour d’autres secteurs.

Pour elle, les résultats publiés mercredi, ajoutés aux enseignements tirés d’autres expériences menées à l’étranger, montrent que les lieux culturels, même avec des protocoles sanitaires légers, sont sûrs, ce qui doit pousser à tirer des leçons pour l’avenir. « Ca n’aurait aucun sens de retrouver à nouveau dans une logique sectorielle (fermer tous les lieux culturels comme cela fut décidé à l’automne dernier, ndlr) », estime ainsi Bénédicte Linard. « L’étude montre qu’il n’y a pas plus de risques dans ce secteur que dans d’autres. Ce serait incompréhensible que le secteur culturel doive fermer à l’avenir alors que les autres ne devraient pas le faire! »

La publication de cette étude rassurante ne devrait toutefois pas modifier les protocoles sanitaires définis par le comité de concertation pour les événements de cet été.

Un nouveau comité est d’ailleurs prévu le 16 juillet prochain pour faire le point sur l’évolution de la pandémie.

Selon la ministre Linard, la situation devrait néanmoins se normaliser d’ici septembre pour le secteur et les spectateurs: « On se dirige vers une rentrée culturelle la plus normale possible », s’est-elle ainsi félicité.

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