La dessinatrice Claire Bretécher est décédée

Claire Bretécher, chez elle en janvier 1997 à Paris, France. © Alain Benainous/Gamma-Rapho via Getty Images
FocusVif.be Rédaction en ligne

Autrice notamment des BD Les Frustrés et Agrippine, Claire Bretécher est décédée à l’âge de 79 ans, a-t-on appris auprès de son éditeur, Dargaud.

« C’est avec une profonde tristesse que les éditions Dargaud annoncent le décès de Claire Bretécher, le 10 février 2020, à l’âge de 79 ans », a annoncé l’éditeur dans un communiqué.

L’autrice affichait plus de 50 ans de carrière et a eu une influence majeure sur la bande dessinée française, contemporaine et loin d’être seulement féminine. Elle s’était très vite lancée dans la bande dessinée, « pour échapper à l’ennui », disait-elle.

Aux débuts des années 1960, après avoir laissé tombé les Beaux-Arts, elle enseigne le dessin et livre des illustrations aux journaux du groupe Bayard. « Le dessin de presse, les strips, la BD, peu importe, je voulais dessiner et mon but était de manger grâce à ça », expliquait-elle.

Parmi les pionniers de la BD, elle a su imposer un style, un ton, un regard décalé d’une originalité totale. Observatrice détachée de son époque (« vraiment très détachée », comme le souligne Dargaud), elle en croque les travers avec une immense autodérision. Dessinatrice de presse, elle a dessiné dans Le Sauvage et Le Nouvel observateur où elle faisait paraître chaque semaine une planche des Frustrés.

Des Frustrés qui seront l’occasion pour elle de se lancer dans l’autoédition dès 1975. Elle publie en 1988 le premier album des aventure d’Agrippine, suivi de six autres et d’une série de 26 dessins animés diffusés sur la chaîne Canal+. Elle a aussi cofondé L’Echo des savanes en 1972, avec Mandryka et Gotlib.

Sa galerie de personnages lui permettait de s’attaquer à des sujets de société qu’elle aura, très souvent, identifiés bien avant la plupart de ses contemporains. Au point qu’en 1976, Roland Barthes dira qu’elle est la « sociologue de l’année ». « C’est vraiment n’importe quoi », ironisait-elle lors d’un grand entretien qu’elle nous accordait à l’occasion de la sortie du dernier album d’Agrippine, en 2009.

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Elle pratiquait aussi avec talent la peinture, produisant une série de portraits saisissants de ses proches et d’autoportraits sans concession.

« Personnalité aussi dérangeante qu’attachante, Claire Bretécher a tracé un chemin unique dans la bande dessinée. Son humour et sa liberté d’esprit étaient immenses, ils manqueront à tous ses lecteurs, ils nous manquent déjà », conclut son éditeur, Dargaud.

https://twitter.com/EditionsDargaud/status/1227184003863719939Editions Dargaudhttps://twitter.com/EditionsDargaud

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Le communiqué de Dargaud in extenso

C’est avec une profonde tristesse que les éditions Dargaud annoncent le décès de Claire Bretécher, le 11 février 2020, à l’âge de 79 ans. Claire Bretécher s’est très vite lancée dans la bande dessinée, « pour échapper à l’ennui », disait-elle. Parmi les pionniers de ce genre littéraire, elle va imposer un style, un ton, un regard décalé d’une originalité totale.

Observatrice détachée (vraiment très détachée) de son époque, elle en croque les travers avec une immense autodérision. Des Gnangnan à Cellulite, desFrustrés à Agrippine, de Spirou à L’Écho des savanes, de Pilote au Nouvel Observateur, elle crée une galerie de personnages lui permettant de s’attaquer à des sujets de société qu’elle aura, très souvent, identifiés bien avant la plupart de ses contemporains. Au point qu’en 1976, Roland Barthes dira qu’elle est la « sociologue de l’année ».

Elle pratique aussi avec talent la peinture, produisant une série de portraits saisissants de ses proches et d’autoportraits sans concession.

A son style graphique unique répondait un langage Bretécher (ou l’inverse). Son sens du dialogue, son inventivité et son art du raccourci étaient époustouflants.

Personnalité aussi dérangeante qu’attachante, Claire Bretécher a tracé un chemin unique dans la bande dessinée. Son humour et sa liberté d’esprit étaient immenses, ils manqueront à tous ses lecteurs, ils nous manquent déjà.

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