Retour en zone d’inconfort pour Joachim Lafosse avec « Les Intranquilles »

Joachim Lafosse: "Si je m'étais retrouvé avec des acteurs manquant de talent, je me serais vite dit que c'était de l'exhibitionnisme. Je pense que Damien et Leïla ont entendu que c'était proche de moi."
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Dans Les Intranquilles, Joachim Lafosse met en scène un couple –Damien Bonnard et Leïla Bekhti, magnifiques- dont la relation est mise à l’épreuve de la bipolarité, évitant les écueils du film à thème pour interroger les limites de l’engagement amoureux.

Dans la filmographie déjà conséquente de Joachim Lafosse – neuf longs métrages depuis Folie privée, en 2004 -, Les Intranquilles est à la fois l’oeuvre d’un retour aux sources et celle d’un nouveau départ. Retour aux sources parce que, après l’expérience frustrante de Continuer, le réalisateur bruxellois renoue ici avec la sève de son cinéma, ces drames familiaux sous haute tension dont il s’est fait l’explorateur inspiré et aiguisé de Nue propriété à L’Économie du coupleen passant par Élève libreou À perdre la raison. Et nouveau départ, parce qu’il s’est engagé avec une jeune maison de production, Stenola, une décision qu’il nous expliquait en ces termes sur le tournage du film, en août 2020: « Ce n’est pas parce que j’ai fait neuf films que je n’ai pas envie aussi de créer quelque chose, de continuer à inventer, de réfléchir le cinéma, de le rêver, de me remettre en question. Pour cela, il faut des gens qui partagent cette envie avec moi. Après avoir discuté avec quelques personnes de la profession, il m’est apparu que l’hypothèse la plus heureuse serait de démarrer quelque chose avec des gens qui amènent leur désir, et avec qui je pouvais, moi, partager mon expérience. »

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À la découverte des Intranquilles, ce choix s’est avéré de toute évidence payant. S’inspirant de ses souvenirs d’enfance et de son père, Joachim Lafosse y met en scène un couple – Leïla Bekhti et Damien Bonnard – dont l’amour est éprouvé par la bipolarité, évitant toutefois les écueils du film à thème pour vibrer avec ses comédiens et atteindre à une justesse proprement bouleversante. Une réussite évoquée il y a quelques jours à la faveur du Festival international du film francophone, à Namur, dont le film faisait l’ouverture après avoir eu les honneurs de la compétition cannoise.

As-tu eu l’impression, en te lançant dans Les Intranquilles, de revenir dans ta zone non pas de confort, mais d’inconfort?

Oui, absolument. J’ai en tout cas eu l’impression de reprendre contact avec des sensations avec lesquelles j’aime bien travailler. Je ne parle pas d’un état pour faire le film, mais de personnages, de complexité de personnages, de nuances. Alors, c’est vrai que c’est le scénario, le choix de raconter une partie de cette enfance, mais parfois, cela ne se met pas aussi bien. Là, tout a été dans le bon sens, et les acteurs m’ont aussi ramené au plaisir de chercher. Les tournages où il n’y a pas trop de décors, et qui permettent de faire des répétitions avant d’aller sur le plateau, cela me va bien. Je ne suis pas sûr d’avoir envie d’aller vers autre chose, j’ai exploré, j’ai essayé. Le désert et les chevaux, j’ai donné.

Joachim Lafosse
Joachim Lafosse

Comme Élève libre, ce film se base pour partie sur ton expérience personnelle. Que t’apporte le fait d’y revenir par le prisme de la fiction?

En l’occurrence, pour Les Intranquilles, un énorme plaisir étonnamment. Parce que, simplement, j’ai de nouveau accès à des affects que j’avais mis à distance dans une logique de protection. Évidemment, il y a un travail avant qui me permet d’entendre et de sentir ces affects, et de ne pas de nouveau me mettre à distance. Mais découvrir que la réactualisation était tout à fait vivable était très émouvant. Si je m’étais retrouvé avec des acteurs manquant de talent, je me serais vite dit que c’était de l’exhibitionnisme. Ou cela aurait pu être pathétique. Mais ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Il faudrait leur poser la question, mais je pense que Damien et Leïla ont entendu que c’était proche de moi. Et par exemple, accepter de s’appeler Damien et Leïla, je crois qu’ils l’ont fait pour me dire: « On est avec toi. On est là, il n’y a pas que toi« . Et j’ai trouvé cela super. De la même manière que c’est très important pour Gabriel dans le film de pouvoir rire et rejouer une scène que son père a fait au début, cela m’a fait beaucoup de bien de pouvoir rire et échanger sur ce vécu avec des gens bienveillants qui ont eu envie d’en faire quelque chose de partageable avec le public.

Tu m’avais dit avoir déjà pensé à cette histoire à l’époque où tu étudiais à l’IAD. Qu’est-ce qui a fait qu’il y a deux ans maintenant, tu te sois dit « c’est le moment »?

La réponse n’est pas très romantique, mais c’est simplement en psychanalyse, quand en échangeant avec mon analyste, je me suis rendu compte que j’arrivais enfin à pouvoir être ému de ce que mes parents m’ont donné, à ne plus avoir à choisir entre l’un ou l’autre. Et de me dire que j’avais peut-être envie d’un peu leur rendre hommage, ou de pouvoir essayer de partager et faire voir ces choses importantes qu’ils m’ont transmises. À savoir qu’on a droit à sa singularité même si on est bipolaire, qu’on n’est pas qu’un malade et qu’il ne faut jamais s’oublier, parce que si le soin devient un sacrifice, ça ne va pas. Ils m’ont amené à ces questions que je trouve importantes.

Ce n’est pas te faire insulte de dire des Intranquilles qu’il s’agit d’un film d’acteurs. À quel point te sens-tu à un moment dépossédé? Et n’est-ce pas justement le but?

C’est avec Niels Arestrup que j’ai pigé cela. Pendant les dix premiers jours de tournage d’ À perdre la raison, je me disais qu’il me piquait mon film, parce qu’il ne voulait pas me parler, ne me demandait pas mon avis, et me disait de me taire quand je lui disais quelque chose. Il se fait qu’heureusement, j’étais quand même fasciné par ce qu’il proposait, c’est l’un des acteurs les plus talentueux que j’aie vus sur un plateau avec Damien et Leïla. Cette sensation de perte ou de dépossession, je pense qu’il faut la chercher, mais avec vigilance. Ce n’est vraiment pas une blague, mais pour moi, le plus beau prix que peut obtenir un cinéaste, c’est un prix d’interprétation, parce que cela veut dire que cela passe par un corps, et si des gens donnent un prix à un acteur, c’est qu’il a été bien filmé, et qu’on a réussi à le mettre en confiance.

Damien Bonnard:
Damien Bonnard: « Au début du tournage, il y avait, symboliquement, une espèce de grande poubelle où on a mis notre ego, la séduction, et tout ce qui ne sert à rien. »

En les voyant à l’écran, le choix de Damien Bonnard et Leïla Bekhti apparaît comme une évidence. À quel stade s’est-elle faite?

Il faut être honnête, c’était les derniers de ma liste. Du coup, en fait, cela rejoint complètement le sujet du film. Je crois vraiment qu’il faut se méfier des fantasmes, des rêves, et ça se passe sur la rencontre: est-ce que celui que je suis peut rencontrer Damien ou Leïla? Il faut un peu de chance, parce que cela doit être inconscient pour qu’il y ait la rencontre. À quoi ça tient, ça c’est le mystère. Je n’ai pas une super-réputation dans le milieu, et je pense qu’une des raisons, c’est que malheureusement, quand je dis oui à un acteur, je ne peux me rendre compte si ça va être juste que si j’ai dit oui. C’est terrible, je n’en suis pas fier, mais donc il y a beaucoup de gens à qui j’ai dit oui avant de finalement changer d’avis parce que je ne le sentais pas. Parfois aussi parce que la rencontre me laissait penser que quelque chose ne se mettait pas bien. Cela ne veut pas dire du tout qu’il s’agissait de mauvais acteurs, mais cela ne se mettait pas entre nous, et le plateau est quelque chose de tellement excessif que cela décuple toutes les problématiques. Donc, quand déjà sur une chose simple, cela devient compliqué, il vaut mieux éviter. Damien, il vient après trois acteurs qui ne peuvent pas pour des raisons d’agenda, un que je ne sentais plus, et puis lui, il me dit: « Voilà, je vais aller à Sainte-Anne, je vais aller voir un psychiatre, je vais faire trois mois d’analyse pour moi, je vais peindre avec Piet Raemdonck, je vais aller faire de la boxe, m’entraîner à la natation… » Et moi, je me dis OK, d’accord, lui il sera là. Il connaissait Leïla, il l’aimait bien. Et Leïla, très rapidement, au bout de deux heures après que je lui ai envoyé le scénario, elle me dit: « C’est rock’n’roll, parce qu’ils tentent le coup, et aujourd’hui, il y a quand même peu de gens qui essaient. Et moi, c’est pour ça que je les aime bien. Parce qu’aujourd’hui, on liquide à toute vitesse: dès que ça ne va plus, on arrête« . Elle ne m’a pas parlé de bipolarité, mais de ça, et j’ai trouvé cela super.

Le film est beaucoup plus dans leur ressenti que dans une pathologie, et ce n’est évidemment pas gratuit si l’on n’y voit jamais de médecin…

Il y avait une séquence avec un psychiatre dans le scénario, que j’ai tournée. Je l’ai gardée, et puis, avec Marie-Hélène Dozo, au montage, elle est restée deux heures, cela n’a pas duré. Moi, enfant, je ne les ai jamais vus, les psychiatres, et c’est ça que je voulais raconter. Mais je n’ai rien contre eux: j’ai fait 20 ans de psychanalyse avec des gens qui sont entre autres psychiatres, psychanalystes, et j’ai travaillé avec des psychiatres pour préparer le film. Mais je sais que moi, ce que je voulais raconter, c’est comment on fait à la maison quand on fait partie de l’entourage et qu’on doit se débrouiller avec la psychose, c’est-à-dire quelqu’un qui ne voit pas qu’il va mal.

Damien dit à Leïla: « Je peux être vigilant, mais je ne peux pas te promettre de guérir« …

Il est d’une grande sincérité. Cette sincérité, je l’entends et je pense qu’elle peut ouvrir des portes. (…) Une semaine avant Cannes, j’ai montré le film à mon papa. Cela a évidemment autorisé une magnifique conversation, et il m’a demandé une chose: « Si tu peux, dis dans les interviews qu’on peut s’en sortir, qu’on peut faire quelque chose avec la psychose, apprendre à sentir venir la crise et éventuellement reprendre son traitement juste à temps, se reposer, ne pas tirer sur la corde. » Ça me permet de dire toute l’admiration que j’ai pour lui, et la fierté, parce que cela fait 30 ans qu’il n’a pas été hospitalisé, et qu’il n’a pas dû prendre son traitement. Je ne dis pas que la vie est facile, mais quel chemin. Je comprends pourquoi il dit cela, parce qu’il y a énormément de gens diagnostiqués qui n’osent pas en parler, par peur d’être marginalisés. Je me suis aussi appuyé pour faire le film sur ma lecture de Gérard Garouste, peintre bipolaire qui, dans son livre L’Intranquille, fait une déclaration d’amour à sa femme en racontant comment elle a fait pour tenir. Je trouve cela magnifique. J’ai dû m’appuyer sur cette lecture parce que mes parents, quand ils se sont séparés, ne se sont plus parlés ni vus pendant 30 ans, et je comprends pourquoi. Mais en fait, pour moi, il était nécessaire de laisser penser qu’il y a peut-être moyen de faire quelque chose.

Damien Bonnard, l’acteur total

Le comédien campe dans Les Intranquilles un peintre atteint de bipolarité, une composition dans laquelle il se montre impressionnant de justesse. Il raconte cette expérience unique.

Il y avait une demi-douzaine d’années déjà que Damien Bonnard promenait sa dégaine dans le cinéma français, loubard chez Bertrand Blier dans Le Bruit des glaçons ou entraîneur de trampoline dans La Pièce manquante, de Nicolas Birkenstock, lorsque Rester vertical, d’Alain Guiraudie, vint changer la donne du tout au tout, un jour de 2016. Parti marcher sur les causses en Lozère pour bientôt arpenter les chemins sinueux de l’existence, Léo, le personnage qu’il y campe, impose sa présence comme une évidence. Et imprime à la carrière du natif d’Alès un solide coup d’accélérateur, que viendront entériner En liberté!, de Pierre Salvadori, des participations chez Nolan et Polanski, et surtout Les Misérables, le polar urbain sous haute tension de Ladj Ly. De quoi poser Damien Bonnard en incontournable, statut que le comédien au talent polyvalent confirmera dans la foulée chez Dominik Moll (Seules les bêtes) comme chez Anne Fontaine (Blanche comme neige), parmi d’autres.

Damien Bonnard:
Damien Bonnard: « Piet Raemdonck m’a plus appris en deux semaines qu’en six ans de Beaux-Arts. Je lui ai volé avec délicatesse tous ses gestes, toutes ses manies. »

On le retrouve aujourd’hui dans Les Intranquilles de Joachim Lafosse, impressionnant de justesse sous les traits d’un peintre atteint de bipolarité -une composition que l’on aurait bien vue récompensée du prix d’interprétation à Cannes. Parlez-lui préparation du rôle et les strates s’additionnent: « J’ai suivi deux chemins différents, parce que j’étais peintre et bipolaire, avant de devenir peintre bipolaire. Il y a eu beaucoup de discussions avec Joachim, de temps passé avec Luc Faucher, le médecin en charge de tout ce qui concerne cette maladie à Sainte-Anne, avec Françoise Gorog également, une grande psychiatre qui m’a permis de rencontrer des gens souffrant de bipolarité chez qui j’ai passé des après-midis à discuter. Et j’ai aussi un ami très proche qui vit cette maladie au quotidien. Voilà pour la pathologie. Et puis, j’ai proposé à Luc Faucher de parcourir tout le scénario ensemble pour que les choses soient justes et que les états soient bons, les effets des médicaments, etc., et trouver les choses aussi bien dans les phases maniaques que dans la dépression. » Quant à la peinture, l’acteur en avait tâté au cours de sa formation -six ans de Beaux-Arts quand même, avant d’être l’assistant de l’artiste bruxelloise Marthe Wéry. C’est toutefois au contact de Piet Raemdonck qu’il a acquis la dextérité requise: « J’ai été faire un stage chez Piet, qui m’a laissé de la place dans son art. Il m’a permis d’intervenir sur ses toiles, et on a fait quelques peintures ensemble pour le film. Pour que ça soit possible, il fallait vraiment que je puisse comprendre l’essentiel de sa peinture. Je lui ai volé avec délicatesse tous ses gestes, toutes ses manies. Piet m’a plus appris en deux semaines qu’en six ans de Beaux-Arts, sur les couleurs en tout cas… » Les toiles sont là, à l’écran, pour en témoigner.

Savoir planter les clous

Damien Bonnard ne s’en est pas tenu à cela, qui raconte encore avoir, pour les besoins du film, appris à naviguer en catamaran, à nager le crawl, et l’on en passe, comme la boxe, à laquelle il s’est entraîné « pour trouver les endroits de switch, où passer du calme à la violence, toutes ces bascules que je cherchais ». Et l’on ne mentionne que pour la forme les discussions quotidiennes avec Leïla Bekhti, sa partenaire à l’écran, ou les dix jours de répétition sur les décors, « essentiels ». Pour un résultat rien moins qu’impressionnant, sans qu’il cherche à s’en gargariser -pas le genre de la maison, tout simplement. « J’aime bien plonger dans des univers, commente-t-il sobrement. Comme chaque métier, chaque vie a son propre univers, ses propres codes. Cela m’intéresse de les connaître un peu, et de ne pas débarquer de nulle part et faire la même chose tout le temps. J’essaie de m’approprier des gestes ou des codes de métiers ou de manières de vivre, mais je ne veux pas les restituer à l’exactitude, parce que sinon, on ne se retrouverait qu’avec des comédiens qui plantent un clou de la même manière. Ce qui est intéressant, c’est de savoir planter un clou, mais à sa façon… »

De l’euphorie incontrôlable à l’abattement le plus profond, l’arc émotionnel de son personnage ressemble à un grand huit, dans lequel il s’est immergé sans mégoter -les comédiens ont du reste conservé leur prénom, comme pour rendre la frontière avec leur personnage encore plus poreuse. Quant à savoir jusqu’où il s’est senti impacté? « Je l’ai surtout été pendant la prépa, soupèse-t-il. Une chose assez récurrente avec cette maladie, ce sont les achats compulsifs: soit acheter des quantités de choses ou, puisque c’est beaucoup basé sur le manque et la perte, essayer d’en retrouver certaines. Un exemple, c’est un homme qui s’était fait confisquer un papillon d’Amérique du Sud à la frontière et qui, 20 ans plus tard, pendant une crise maniaque, est entré dans une boutique à Paris où il a acheté pour 12 000 euros de papillons. Pendant la préparation, je suis entré dans une galerie d’art avec un ami, il y avait plein de tableaux, dont un dans mon dos dont je me suis dit que je ne pouvais pas partir sans. Je l’ai acheté, ce que je n’avais jamais fait de ma vie. Mais c’est plutôt sain, acheter de l’art, et je n’en ai pas acheté quatorze, mais un seul. Sinon, j’ai surtout gardé des choses de la formation avec le boxeur, où on allait chercher des endroits de force et de faiblesse. Cela m’a aidé à accéder à des émotions dans lesquelles je n’arrivais pas forcément à aller auparavant, il m’a un peu ouvert des vannes. »

L’ego à la poubelle

Ce que retient toutefois surtout Damien Bonnard, c’est l’esprit de famille ayant régné pendant le tournage. Ce qu’on avait d’ailleurs pu vérifier lors d’un passage sur le plateau, au Luxembourg, en août 2020, où la complicité unissant équipe, réalisateur et comédiens était palpable, le processus créatif s’en trouvant libéré. Ouvert aussi, comme lors d’une scène de repas dont le dialogue apparaîtrait tel un matériau meuble malaxé par les comédiens. Assez loin, en tout état de cause, de la réputation souvent prêtée à Joachim Lafosse de ne pas ménager ses acteurs. « C’est faux. En tout cas, avec nous, ce n’est pas ce qui s’est passé. Joachim est quelqu’un de très intense, qui a besoin qu’on y croie et que lui y croie. Et en fait, Leïla et moi, on était les mêmes. Au début du tournage, il y avait, symboliquement, une espèce de grande poubelle où on a mis notre ego, la séduction, et tout ce qui ne sert à rien. Du coup, on pouvait se corriger entre nous, Leïla pouvait me dire: « Tu ne veux pas la refaire, parce que tu n’étais pas très bon là », et moi pareil, Joachim consultait tout le temps toute l’équipe. Il est attaché à ce que les choses soient précieuses, mais ça se fait de manière collégiale, collective et artistique. » Quelque chose comme les fondements d’une famille de cinéma, dont le comédien confesse qu’elle lui manque déjà: « C’est une de mes plus belles expériences de cinéma. Je n’ai qu’une envie, c’est de recommencer, avec Joachim, avec Leïla, et donc je vais le lui proposer: on va faire tous ses films, et on gardera toujours les mêmes prénoms, comme les Martine: Martine à la plage, Martine à Cannes… »

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