Still Standing for culture épisode 4, après un an de silence
On a parfois l’impression que la seule manière d’avoir le plaisir de voir des artistes, des comédiens, des peintres, des poètes ces derniers temps, ce n’est plus qu’à l’occasion des mouvements de revendication… Trois épisodes ont déjà eu lieu et si un quatrième, prévu ce samedi, est nécessaire, c’est parce que les trois premiers n’ont pas rencontré l’objectif espéré.
Ouvrons toutes les vannes et faisons varier les curseurs de manière solidaire entre les secteurs d’activité.
« Happy » birthday to you Culture. Une année entière s’est écoulée depuis que tu as pour la première fois été garrotée. Un an pendant lequel tu as été tour à tour oubliée, occultée, tolérée, espérée, désespérée. Un an, c’est presque le temps qu’il a fallu pour que les citoyens comprennent à quel point tu leur manquais.
Pourquoi nous battons-nous, Culture? Tu n’es plus là, à quelques exceptions près, c’est vrai. Comment fais-tu pour « rester debout » et fêter ce week-end, l’anniversaire de ta propre mort? Tu es solide Culture, tu es impressionnante.
C’est sur le thème de la « file » que tu te battras ce week-end. Cette file, celle qui stagne devant les pandas à Pairi Daiza, celle qui est devant les magasins de fringues, celle à laquelle tu n’as plus le droit. Still Standing for Culture revendique une égalité entre les secteurs d’activité, et c’est vrai que tu as été oubliée, Culture. Oubliée au profit de la consommation, oubliée dans un objectif de profit. Pourtant, du profit, tu en engages. Ce n’est pas ton objectif premier. Vincent Diericks, reponsable communication à Central (La Louvière): « La culture est un besoin vital pour une société saine« . Kévin Troussart, comédien et artiste pluridiscinaire pour la compagnie Cirk’IdylliQue nous parlait de l’absurdité des mesures prises, qu’il avait aussi l’impression que cette date du 1er mai, on te l’avait donnée, Culture, parce que les esprits s’échauffaient.
Leur point commun? Ils se mobilisent tous les deux ce samedi pour toi, Culture. A l’image de nombreuses institutions culturelles qui organiseront des dizaines d’actions un peu partout dans le pays, dont voici quelques exemples:
- À Namur, la compagnie Cirk’IdylliQue organise une manif figée pour illustrer l’immobilisme du gouvernement par rapport au secteur culturel. Un texte dénonçant l’absurdité des mesures prises par le gouvernement sera ensuite lu ensuite, le petit groupe terminera l’action en tapant des pieds sur « Danser encore ».
- Central à La Louvière jouera avec les réglementations et créera le Museum de la Culture Vivante spécialement pour l’occasion. Le personnel de Central s’improvisera guide d’un jour et proposera à des groupes de 4 de voir comment se faisait la culture autrefois, quand les performances d’artistes étaient autorisées.
- Les abattoirs de Bomel à Namur: une file partira des abattoirs (et de 2 autres lieux culturels) et marchera jusqu’au théâtre de Namur où une surprise sera prévue pour tous les participants.
- Le cinéma Nova à Bruxelles (fermé depuis 6 mois comme tous les autres cinémas belges) deviendra pour l’occasion le Nova Museum. De 13h13 à 18h, les visiteurs pourront découvrir les vestiges de ce qui fut un cinéma (inscription obligatoire ici).
- Au Poche à Bruxelles, c’est le graphiste Olivier Wiame qui exposera ses collages à la lisière du bois de la Cambre.
De très nombreuses autres activités sont organisées un peu partout en Belgique. Vous pouvez les retrouver détaillées sur le site de Still Standing for Culture.
Charles Christiaens
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