Critique BD | L’Université des chèvres: des cimes alpines aux vallées afghanes
Christian Lax, Futuropolis
L'Université des chèvres
151 pages
En 1833, avant que l’école ne devienne obligatoire, Fortuné Chabert sillonnait les bourgs et les villages des Alpes du Sud comme colporteur en écriture, ou instituteur itinérant, avec, littéralement, trois plumes à son chapeau: écriture, lecture et chiffres. On appelait ça “l’université des chèvres”, université qu’il recréera quelques années plus tard chez… les Hopis, en territoire navajo. Sanjar, lui, en 2018, fait également son université des chèvres, mais cette fois dans les vallées de l’Hindu Kush, en Afghanistan, qu’il sillonne sans relâche, son tableau sur le dos. Et lui aussi se verra interdire de pratiquer, avant de connaître un destin aussi exceptionnel que tragique. Entre les deux, le lien sera fait par Arizona Florès, journaliste américaine lancée dans un combat anti-armes, liée par le sang à l’un, et par les sentiments à l’autre… Le dernier livre de Christian Lax (la série du Choucas, Échappées belles, Un certain Cervantès…) est un énorme cri d’amour humaniste, et un grand œuvre qu’on n’ose pas imaginer testamentaire (l’auteur, né en 1949, laisse sous-entendre qu’il en a fini avec la BD). Si c’est le cas, ce dernier livre, riche en émotion et en grands formats, résonnera longtemps: “L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde”.
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