Critique | Cinéma

Swimming Home: un drame familial la tête à l’envers et les pieds dans l’eau

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Titre - Swimming Home

Genre - Comédie dramatique

Réalisateur-trice - Justin Anderson

Casting - Avec Mackenzie Davis, Ariane Labed, Christopher Abbott.

Sortie - En salles le 7 août 2024.

Durée - 1 h 39

Avec Swimming Home, Justin Anderson signe une comédie étrange sur une famille en pleine implosion.

« Il y a une femme dans la piscine. » Nue. Cette femme, c’est Kitty, danseuse et botaniste, qui s’impose avec insolence dans le lieu de villégiature qu’a choisi Isabelle pour sa petite famille. Une villa avec piscine donc, écrasée par le soleil méditerranéen, où les sens bouillonnent et le sang ne fait qu’un tour, tous ces estivants échauffés par la canicule semblant au pied du mur. Isabelle, reporter de guerre, préfère vraisemblablement les terrains d’affrontements militaires aux conflits familiaux. Son mari, Joseph, poète tourmenté, peine à trouver le sens de la vie. Quant à leur fille Nina, elle a l’adolescence urticante. Autant dire que l’irruption de Kitty dans Swimming Home est l’étincelle idéale pour embraser leurs esprits.

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Adapté d’un livre de Deborah Levy, Swimming Home, drame familial du désir et de l’impuissance, n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit d’illustrer la vanité de l’espèce humaine. Le regard d’entomologiste de Justin Anderson se teinte d’une certaine cruauté face à ces spécimens qui ne sont pas sans évoquer des scarabées coincés sur le dos de leur carapace, et qui se débattraient (vainement) dans leur problèmes (de riches). À grand renfort de symbolisme (le monde à l’envers et la caméra inversée du début, les apnées étouffantes dans la piscine) et de séquences fantasmagoriques figurant vraisemblablement l’inconscient torturé des protagonistes, le film se complait dans un goût du bizarre qui contribue à désincarner un peu plus encore les personnages. « Épargne-moi tes putains de métaphores« , supplie Joseph vers la fin du film. Si l’interprétation, notamment de Mackenzie Davis, parvient à conserver notre intérêt, on n’est néanmoins pas loin de lui emboîter le pas.

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