Critique | Cinéma

Sur l’Adamant: docu fort et généreux sur la psychiatrie alternative

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© National
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Titre - Sur l'Adamant

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - De Nicolas Philibert

Durée - 1h49

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Vingt-cinq ans après La Moindre des choses, Nicolas Philibert retourne en psychiatrie avec Sur l’Adamant (lire aussi le dossier page 26). Mais si les deux films sont assurément complémentaires, ils sont aussi très différents: là où le premier suivait un schéma narratif préétabli, le réalisateur accompagnant les pensionnaires et les soignants de la clinique de La Borde pendant la préparation d’une représentation théâtrale, le second adopte une forme plus lâche, épousant les stimulantes ondulations d’une improvisation. L’auteur d’Être et avoir y rallie l’Adamant, un centre de jour installé sur une péniche amarrée quai de la Rapée, à Paris, un lieu ouvert dont il donne à partager le quotidien. Et privilégie une démarche immersive, se fondant dans cet environnement pour passer des patients aux soignants sans établir de distinction, la porosité étant ici la règle, et prendre la mesure de ce qui se noue là, une psychiatrie à visage humain dont la parole serait l’un des relais essentiels.

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Philibert a le sens de l’écoute chevillé à la caméra, laissant s’exprimer les uns et les autres; la curiosité, aussi, qui l’incite à fureter, de la réunion hebdomadaire -“lundispensable”, où chacun est libre d’inscrire les points qu’il souhaite à l’ordre du jour- aux ateliers, couture, peinture et autres répartis tout au long de la semaine, à quoi viennent s’ajouter diverses lignes de fuite. Au fil des rencontres, c’est le film d’une psychiatrie alternative qui se donne à voir, prenant le pouls et l’âme d’un lieu qui, avec sa conception du soin reposant sur la relation, offre à ceux qui le fréquentent un cadre et une structure tout en les aidant à renouer un lien avec le monde. Une proposition inspirant à Nicolas Philibert un film d’une force et d’une générosité rares, judicieusement récompensé de l’Ours d’or au dernier festival de Berlin.

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