Titre - Small Slow but Steady
Genre - Drame
Réalisateur-trice - Shô Miyake
Casting - Avec Yukino Kishii, Masaki Miura, Shinichirô Matsuura
Durée - 1h39
Inspiré d’une histoire vraie, ce long métrage nippon passé par la section Encounters de la Berlinale l’an dernier fait le portrait tout en sobriété et en nuances de Keiko, une boxeuse sourde de naissance qui vit dans les faubourgs de Tokyo où elle partage un appartement avec son frère musicien. La jeune femme tient un journal scrupuleux de ses entraînements, rythmés pour nous par son souffle, le langage de son corps, le bruit des gants qui frappent et celui des poids soulevés. Passée professionnelle depuis peu, elle prépare son prochain combat tout en travaillant comme femme de ménage dans un hôtel. Mais au moment où sa carrière fait mine de prendre son envol, Keiko envisage de tout arrêter…
Intégrant pleinement à son intrigue la réalité de la pandémie de Covid-19 (voir notamment cette scène où Keiko est empêchée de lire sur les lèvres à cause des masques), ce drame urbain pudique et sensible, anti-spectaculaire au possible, investit le genre très codé du film de sport pour le revisiter tout en délicatesse. En prise sur un quotidien constamment marqué par des problèmes d’incommunicabilité, Small, Slow but Steady prend le temps de mesurer l’étendue de l’insondable solitude de sa boxeuse de fond qui a horreur d’avoir mal et semble avoir perdu son esprit combatif. Ayant parfois recours à des cartons de textes comme au temps du cinéma muet, il nous donne le sentiment de véritablement accéder au monde intérieur de la jeune femme. Un objet singulier au charme à combustion lente.
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