Critique | Cinéma

Raphaël Quenard au Pérou, une créatrice de contenus insensible et une romance en Norvège: le meilleur et le pire des sorties ciné

Raphaël Quenard est lui-même le sujet de son premier film, le mockumetaire I Love Peru.

Un mockumentaire malicieux de et avec Raphaël Quenard, une chronique estivale sur les relations amoureuses en provenance de Norvège ou encore le nouveau film du très prolifique Quentin Dupieux parmi les sorties ciné de la semaine.

I Love Peru

Comédie de Raphaël Quenard et Hugo David. Avec Raphaël Quenard, Hugo David, Anaïde Rozam. 1h09.

La cote de Focus: 3/5

Fin 2021, Hugo David tourne un making of sur le tournage de Chien de la casse, où il croise un jeune acteur prometteur, Raphaël Quenard. Débute alors une bromance doublée d’un projet artistique un peu barré: documenter l’ascension d’un comédien en route pour la gloire. S’ensuivent une ribambelle de guest-stars qui ont la carte, une explosion en vol savamment orchestrée après les César et une escapade péruvienne censée soigner un chagrin d’amour.

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Ce mockumentaire malicieux s’avère éminemment foutraque, parfois aussi horripilant que peut l’être son protagoniste. Si l’on part potentiellement agacé de voir «encore un film avec Raphaël Quenard», on ne peut que constater la sincérité d’une démarche entamée bien avant qu’il ne soit l’acteur que tout le monde s’arrache, et qui fait écho, à sa façon, aux nouveaux modes d’expression des jeunes artistes à l’ère numérique.

A.E.

La Pie voleuse

Drame de Robert Guédiguian. Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan. 1h41. La cote de Focus: 2/5

Maria fait des ménages chez des personnes âgées, dont elle soigne l’intérieur autant que le moral. Elle fait de petites courses pour elles, et empoche en passant un chèque signé en douce ou un petit billet. Sa façon de mettre un peu de beurre dans les épinards, alors qu’elle a encore un crédit sur le dos et que son mari touche une retraite dérisoire. Maria aime le piano. Rien ne la rend plus heureuse qu’entendre jouer son petit-fils et elle se débrouille pour lui offrir des cours de musique particuliers.

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Robert Guédiguian raconte une fois de plus la bonté et la précarité dans les rues ensoleillées de Marseille. La Pie voleuse commence en posant une question passionnante: peut-on s’autoriser la beauté quand on ne roule pas sur l’or? Malheureusement, le scénario vire au drame conjugal à la fois convenu et improbable, perdant de vue Maria pour s’attarder sur les amours impossibles de sa fille, prétexte malvenu pour filmer la beauté de sa jeunesse.

A.E.

Love

Romance de Dag Johan Haugerud. Avec Andrea Braein Hovig, Tayo Cittadella Jacobsen, Marte Engebrigtsen. 1h59.

La cote de Focus: 3,5/5

Jusqu’ici inconnu, le nom de Dag Johan Haugerud commence peu à peu à trouver une certaine résonance auprès des cinéphiles. Après plusieurs romans et quelques films qui n’ont pas franchi les frontières de la Norvège, le cinéaste s’est vu décerner l’Ours d’or au dernier festival de Berlin pour son film Rêve, deuxième opus de sa Trilogie d’Oslo. Un ambitieux projet qui tente de capturer les subtilités des relations humaines au travers de trois thématiques –le rêve, le désir et l’amour. C’est ce dernier motif qui est exploré dans le premier film de cette étonnante saga, en salles depuis ce 9 juillet. 

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Conçu sous la forme d’une chronique estivale, sans véritable intrigue ni fil narratifLove se penche sur la trajectoire de deux personnages: Marianne, gynécologue dont la stabilité se limite au travail, et Tor, son infirmier volage qui écume les transports maritimes à la recherche de relations d’un soir. Tous les deux vont faire une rencontre qui va mettre à mal leur idée préconçue de l’amour et des relations à long terme. 

Dag Johan Haugerud orchestre ce cheminement intérieur au gré de longues scènes de dialogues finement écrites, à la fois anecdotiques et essentielles, où les premiers signes d’une certaine maturité sentimentale affleurent au détour d’une réplique ou d’une tendresse. La mise en scène, élégante, dépouillée, d’un minimalisme très scandinave, se plaît à laisser tout l’espace au texte et aux comédiens, comme si les personnages guidaient le récit et jamais l’inverse. 

Modeste, doux, Love pourra sans doute paraître un brin anecdotique à un certain public, mais le charme entêtant du film provient justement de cette fausse inconséquence, de cette faculté à observer les grands bouleversements du cœur via les détails les plus infimes.

J.D.P.

L’Accident de piano

Comédie de Quentin Dupieux. Avec Adèle Exarchopoulos, Sandrine Kiberlain, Jérome Commandeur. 1h28.

La cote de Focus: 3,5/5

Magali a un problème: le chalet que son assistant personnel lui a réservé ne ressemble pas du tout aux photos. Certes, c’est moins grave que l’accident qui a eu lieu dernièrement sur l’un de ses tournages, mais c’est contrariant. Magali est créatrice de contenus, et comme elle est insensible à la souffrance, elle a fait de son corps un souffre-douleur dans de petites vidéos virales qui ont fait sa gloire. Jusqu’à l’accident.

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Avec ce nouveau film, satire mordante de notre époque où toute expérience vaut la peine d’être mise en ligne, Quentin Dupieux s’interroge sur la disparition de l’empathie comme sur les produits que nos corps sont devenus, sans cesse mis en scène, et déconnectés de nos émotions. A un rythme soutenu, mimant parfois le vide qu’il désigne, il livre la photographie parfois agaçante mais souvent mordante d’une société plus que jamais absurde.

A.E.

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