Critique | Cinéma

Nostalgia de Mario Martone: un homme face à ses fantômes

3,5 / 5
Dans Nostalgia, Pierfrancesco Favino interprète un homme face à son passé.
3,5 / 5

Titre - Nostalgia

Genre - Drame

Réalisateur-trice - Mario Martone

Casting - Pierfrancesco Favino, Tommaso Ragno, Francesco Di Leva

Sortie - En salle le 25 janvier 2023

Durée - 1 h 58

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Le réalisateur italien Mario Martone dresse dans Nostalgia le portrait d’un homme rongé par le passé et le remords.

La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu n’a rien.” C’est sur cette citation de Pasolini que s’ouvre Nostalgia, le nouveau long métrage de Mario Martone (L’Odeur du sang, Leopardi). Une épigraphe s’appliquant, de toute évidence, à Felice Lasco (Pierfrancesco Favino), un homme d’affaires retrouvant sa ville de Naples après 40 ans d’exil au Caire, où il a laissé sa femme, Arlette (Sofia Essaïdi). Et qui, venu visiter sa vieille mère à la santé déclinante, va bientôt être rattrapé par la réalité et les fantômes de la Sanità, les rencontres comme les pierres le renvoyant vers son passé quand, encore adolescent, il écumait le quartier au guidon de sa Gilera en compagnie de son pote, Oreste (Artem), avant de quitter la ville précipitamment. Des souvenirs qui vont l’absorber toujours plus, Felice arpentant le labyrinthe des rues et de ses pensées au risque de s’y perdre. Et se mettant en quête de retrouver son ami d’enfance devenu un boss redouté (sous les traits de Tommaso Ragno), en dépit des avertissements de ses proches et de Don Luigi (Francesco Di Leva), un prêtre engagé dans l’action sociale, qui le somment de repartir avant qu’il ne soit trop tard…

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S’appuyant sur une caméra sinueuse, Mario Martone signe, entre violence plus ou moins larvée, paranoïa et profonde mélancolie, le portrait de cet homme rongé par le passé et le remords, à qui la ville, dans sa funèbre beauté, tend comme un miroir. Et livre, au son de Tangerine Dream notamment, un drame intime au classicisme habité, que l’impeccable Pierfrancesco Favino (qui fut notamment Le Traître de Marco Bellocchio) amène vers des sommets de douloureuse intensité. Envoûtant.

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