Avec Je verrai toujours vos visages, son troisième long métrage, Jeanne Herry (Pupille) s’attaque en mode choral au sujet fort et passionnant de la justice restaurative, qui consiste à faire dialoguer victimes et auteurs d’agressions. Dommage que son cinéma reste par endroits très sur-écrit et scolaire, et que certains (longs) monologues blessés ressemblent un peu trop à de simples véhicules pour de “grands” numéros d’acteurs (Gilles Lellouche et Leïla Bekhti souvent en roue libre…). On se prend ainsi à rêver de ce qu’un Robin Campillo, réalisateur de 120 BPM, aurait pu faire avec pareil matériau. Mais certaines scènes sont vraiment très belles sur le pouvoir réparateur de la parole, et Adèle Exarchopoulos y est à nouveau formidable.
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