Un blockbuster, un retour raté et un drame un peu kitsch: le bon et le moins bon des sorties ciné de la semaine

Furiosa, le cinquième volet de la saga Mad Max.
FocusVif.be Rédaction en ligne

Furiosa, The Stones and Brian Jones ou encore Petites mains: zoom sur les sorties ciné de la semaine.

Furiosa: quand la saga Mad Max fonce à toute berzingue (4/5)

Le cinquième Mad Max de George Miller est une fois de plus une machine d’action parfaitement huilée, même si elle s’emballe parfois un peu trop.

Il y a neuf ans, George Miller diffusait dans les multiplexes -et sur la Croisette cannoise- des odeurs de sueur, d’essence et de gomme brûlée avec le fantastique Fury Road, quatrième épisode de sa saga post-apocalyptique Mad Max. Aujourd’hui, le vétéran australien récidive avec Furiosa: A Mad Max Saga, même si, malgré tout 
le spectacle musclé qu’offre le film, l’expérience s’avère moins surprenante cette fois.

Max, le forçat de la route, ne fait pas cette fois partie de l’aventure. Dans ce prequel, Miller nous emmène en fait 20 ans en arrière, à la rencontre de la jeune Imperator Furiosa, campée cette fois par Anya Taylor-Joy (reprenant le flambeau de Charlize Theron au casting de Fury Road).

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Enlevée à sa mère, Furiosa tombe entre les mains d’une bande de motards dirigée par le seigneur de guerre Dementus (Chris Hemsworth en rockeur grunge sous anabolisants). Mais la jeune enfant ne se laisse pas faire et tente de rentrer chez elle en évitant les nombreuses embuscades et les weirdo’s sapés comme des chanteurs de hair metal. De préférence au volant d’une voiture pimpée et, si nécessaire, avec un fusil à canon scié.

Comme dans toutes les aventures de Mad Max, la critique sociale contemporaine sous-tend l’atmosphère glauque de l’ensemble. Et, cette fois, les réflexions de Miller sur le climat, le colonialisme et l’égalité des sexes transparaissent dans la narration. Mais ne vous attendez pas à une épopée pamphlétaire: Furiosa est une virée aux niveaux de testostérone -et d’œstrogène!- très élevés, qui enchaîne les scènes spectaculaires. La caméra enflammée de Simon Duggan, la bande-son pétaradante, les moteurs rugissants et un montage boosté maintiennent le palpitant à son maximum.

Vengeance

Bref, on ne trouvera rien de plus rapide et de plus fort dans les cinéma cet été. Ce n’est pas pour autant que les 148 minutes enragées de Furiosa parviennent à faire oublier les épisodes précédents. Si Anya Taylor-Joy insuffle une âme blessée à son héroïne survoltée, elle manque par moments de se faire écraser par les machines monstrueuses et les guerriers redoutables croisés dans des paysages désertiques saturés d’ocre. 
Là où Charlize Theron, dans Fury Road, parvenait davantage à s’imposer.

En effet, le film, longue histoire de vengeance à travers le désert, a parfois tendance à se perdre dans ses propres nuages de poussière. Mais ne boudons pas notre plaisir. Si cette surenchère empêche Furiosa d’être le blockbuster parfait -ce qu’étaient les épisodes 2 et 4-, 
le voyage dans l’univers délicieusement déjanté de Mad Max demeure très excitant.

The Stones and Brian Jones (3,5 / 5)

On doit notamment au réalisateur ­britannique Nick Broomfield les documentaires musicaux Kurt & Courtney (1998), Biggie & Tupac (2002) et Marianne & Leonard: Words of Love (2019). Il s’intéresse cette fois à Brian Jones, géniale figure de l’ombre des Rolling Stones à la fulgurante trajectoire cramée. Cœur et âme du groupe, dont il est le fondateur au début des années 60, ce vilain petit canard renié par une famille bourgeoise très rigide, et rebelle à toute forme d’autorité, doit d’abord son salut à son amour du blues, qu’il vénère par-dessus tout. C’est cette passion incandescente qui anime à leurs débuts la musique des Stones, au sein desquels Jones va, très vite, se retrouver relégué au second plan en raison de l’influence grandissante de Mick Jagger et Keith Richards.

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Rongé par le mal-être et les fêlures, la paranoïa et l’insécurité, il traverse sept années de succès tumultueux en éternel mal-aimé, abonné aux excès en tous genres et à l’autodestruction. La suite, bien sûr, on la connaît: retrouvé mort dans la piscine de sa résidence du Sussex en juillet 1969, il inaugure alors ce fameux club maudit des rock stars tragiquement fauchées à l’âge de 27 ans seulement… Riche en témoignages de première main et en images d’archives rares ou absolument inédites, ce documentaire doux et amer fait le portrait multifacettes d’un être éminemment complexe, qui interroge, agace, fascine et attendrit. Assez classique dans sa structure et sa narration, le film trouve sa véritable identité dans une veine intime qui résonne par-delà les inévitables ­poncifs de l’Histoire du rock.

Black Tea: retour raté pour le réalisateur Abderrahmane Sissako (1/5)

Premier film en dix ans pour Abderrahmane Sissako, le réalisateur mauritanien du césarisé Timbuktu. Dans Black Tea, drame romantique passé par la Compétition de la Berlinale, il met en scène avec un soin très décoratif le portrait d’Aya, une trentenaire ivoirienne émigrée en Chine, où elle travaille dans une boutique d’export de thé. Là, elle développe notamment des sentiments pour Cai, mais leur histoire aux accents sibyllins doit faire face aux tumultes de leurs passés et aux préjugés…

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Plombé par une ribambelle de métaphores-parpaings et une pénible poésie des petits riens du quotidien, ce récit brouillon d’exil, de passion et d’émancipation cherche en permanence la mélancolie et le raffinement. ­Horriblement bavard, il ne trouve que la platitude et l’ennui.

Petites mains (2,5/5)

Nessim Chikhaoui s’est inspiré de la révolte des femmes de chambre de l’Hôtel Ibis des Batignolles pour ses Petites mains, comédie sociale dans laquelle il déplace le combat dans un palace, accentuant les disparités quand le coût d’un Coca auprès du room service vaut le double du taux horaire des travailleuses. Invisibles parmi les invisibles, ces femmes souvent contraintes d’accepter des conditions de travail dégradantes pour renouveler leurs papiers sont en bas de l’échelle sociale comme cinématographique.

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Le film a pour vertu d’en faire ses héroïnes, elles qui sont au carrefour des discriminations. Mais ce cahier des charges trop visible souffre d’une opposition parfois un peu caricaturale entre les trajectoires des employées, et d’une certaine maladresse dans les moments de tension.

Hit Man: le meilleur film de Richard Linklater depuis des années

Richard Linklater n’a jamais été un grand réalisateur ni un esthète raffiné. Mais ce cinéaste autodidacte texan n’a jamais manqué d’idées, d’énergie ou de curiosité. Laissez-le s’emparer d’un genre en particulier, avec un bon pitch et un casting solide et, généralement, vous en aurez pour votre argent -voir par exemple 
A Scanner Darkly avec Keanu Reeves, Rock Academy avec Jack Black, Boyhood, filmé par intermittence pendant 12 ans, ou sa trilogie romantique Before (Sunrise, 
SunsetMidnight, avec Julie Delpy et Ethan Hawke). C’est à nouveau le cas avec Hit Man, son meilleur film depuis des années. Linklater s’aventure cette fois dans un film noir. Un film noir sous le soleil éclatant de
La Nouvelle-Orléans et basé sur des faits réels mais hautement improbables.

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Satire

L’ »assassin » de service est 
Gary Johnson, gentil prof de maths dont les moments les plus grisants sont l’observation des oiseaux et les virées au volant de sa Honda Civic. Tout change quand la police l’invite à participer à une mission d’infiltration. Mis sur écoute, il doit jouer le rôle d’un tueur à gages pour obtenir la confession d’un criminel. Gary s’avère être une taupe efficace et, sous un autre déguisement, il est chargé de faire avouer à la belle Maddy qu’elle veut l’engager comme assassin pour se débarrasser de son mari violent. Sauf que Gary tombe amoureux d’elle…

Linklater s’est inspiré d’un article publié en 2001 par le journaliste Skip Hollandsworth 
-qui a par ailleurs fourni l’idée et le scénario de sa comédie noire Bernie– dans lequel il racontait l’histoire rocambolesque du vrai Gary Johnson, vrai professeur de mathématiques, qui s’est réellement fait passer pour un tueur à la demande de la police. Mais Hit Man est plus un pulp drôle et teinté de romance qu’un biopic à proprement parler. Car le réalisateur y ajoute -surtout dans la deuxième partie, complètement inventée- une bonne dose d’humour, de suspense et de romance, signant au final une satire du mythe du tueur à gages entretenu par des films comme 
Le SamouraïLéonCollateralMr. & Mrs. Smith ou Killer Joe.

Pour garantir le niveau de glamour, le réalisateur a fait appel pour le rôle principal à Glen Powell, qu’il avait déjà engagé sur Fast Food NationEverybody Wants Some!!! et Appolo 10 ½ et qui a vu son 
étoile grimper en flèche grâce à Top Gun: Maverick et à la romcom Anyone But YouL’acteur enchaîne avec un plaisir non-dissimulé et une réjouissante assurance les diverses perruques, accents et 
looks de ce faux tueur doublé d’un vrai amoureux. La voix off et la bande-son maintiennent le rythme et les personnages ont 
suffisamment d’âme pour qu’on ne sombre pas dans un fade pastiche. 
Pas du grand cinéma, mais tout de même une divertissante 
portion de pulp fiction déguisée en comédie noire. À moins que 
ce ne soit l’inverse?

La Contadora de películas: un drame un peu kitsch (2/5)

La contadora de películas se déroule dans le désert d’Atacama, au Chili, en 1966. Les hommes travaillent à la mine, les femmes à la maison. Quand le père de María Margarita est victime d’un accident du travail, il n’a plus les moyens d’offrir à sa famille la sacro-sainte sortie au cinéma. La petite fille sera donc chargée de découvrir les films seule, pour mieux les raconter ensuite au reste de sa famille, avec un talent tel que cette représentation devient vite une attraction pour tout le village.

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Ce nouveau film de la réalisatrice danoise Lone Scherfig à la facture ultra classique vire souvent au kitsch, tant par sa direction artistique (notamment la musique) que par son scénario très prévisible, sur fond de domination masculine. Dommage que la belle idée du film (faire apparaître la mère émancipée dans les films du dimanche soir) ne soit que trop furtivement exploitée.

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