Des sorties ciné en demi-teinte: Diane Kruger en pilote de ligne ambitieuse et un huis clos en boîte de nuit

FocusVif.be Rédaction en ligne

Ciel rougeoyant, dégommeur de nazis, pilote de ligne qui déraille et huis clos en boîte de nuit: voici les sorties cinéma de la semaine.

Roter Himmel: un drame affûté basculant dans l’imprévu

Le réalisateur de Transit manie l’art du faux-semblant avec un incontestable doigté, sa caméra sinuant à l’affût d’une vérité qui se dérobe. Flirtant avec l’univers du conte, brouillant les pistes entre rêve et réalité, le film résonne aussi puissamment avec le quotidien. Son contexte n’est pas sans écho avec l’urgence climatique du moment; quant au comportement égotique du jeune écrivain -brillamment interprété par Thomas Schubert, qui réussit à le rendre attachant-, il tient du miroir tendu à chacun d’entre nous.

Visions: Diane Kruger en pilote de ligne ambitieuse

Là où Boîte noire lorgnait ouvertement des films comme The Conversation de Francis Ford Coppola et Blow Out de Brian De Palma, Visions renoue avec une veine davantage hitchcockienne, rehaussée d’un soupçon de cinéma à la Paul Verhoeven. Bien meilleur formaliste que dialoguiste, Gozlan met en scène avec une élégance étincelante et raffinée, parfois même un peu trop clinquante, ce récit halluciné d’une obsession hanté par les motifs de l’œil et de la pulsion scopique. Efficacement maîtrisé, le film réserve quelques images marquantes, mais aussi une résolution “clé sur porte”, inévitablement assortie d’une ultime pirouette finale, assez décevante.

Sisu: défouloir régressif entre Sergio Leone, Rambo et Les Inconnus

Si le scénario de ce défouloir finlandais très régressif ne s’embarrasse d’aucune nuance (le scénario, quel scénario?), on prend un plaisir même pas coupable à voir un contingent de soldats SS au bout du rouleau servir de vulgaire chair à canon au cœur d’un festival de gueules cassées du plus bel effet. Pour amateurs de survival qui tache.

Dead Shot: la vengeance d’un ancien para irlandais

Scénarisé en compagnie de Ronan Bennett (Public Enemies de Michael Mann, les séries Top Boy et Gunpowder), le nouveau long métrage des frangins Guard (l’horrifique The Uninvited, remake du film sud-coréen A Tale of Two Sisters) met en scène des personnages butés et rageurs dans un esprit de série B à la facture rétro. Ne brillant d’aucune étincelle particulière, l’ensemble manque de nuance et de profondeur, même s’il se laisse voir sans déplaisir.

Les Gentils: décalé et généreux, et surtout désuet

Changement de registre pour Olivier Ringer qui, après s’être fait un nom dans le cinéma jeune public avec Pom le poulain ou Les Oiseaux de passage, s’essaie, avec Les Gentils, à la comédie sociale. Soit Michel (Renaud Rutten) et Blandine (Isabelle De Herthog), couple à la tête d’une petite entreprise de machines-outils que la délocalisation de leur principal client a précipitée dans la faillite. Et qui, avec l’aide de leur comptable, Florent (Achille Ridolfi), et d’un ouvrier, Bruno (Tom Audenaert), vont imaginer une solution radicale à leurs problèmes, opposant leur ingéniosité au cynisme de la mondialisation en marche.

La Bête dans la jungle: un huis clos modérément convaincant

Porté par une évidente ambition formelle, le film aspire à la rêverie hypnotique à même d’emporter les spectateurs comme ses protagonistes. Pour un résultat modérément convaincant, le maniérisme ayant raison de son élan romantique aussi sûrement que ses personnages en quête d’absolu passent à côté de la vie…

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