Wes Anderson qui déçoit, un biopic sur une athlète somalienne et de l’horreur vraiment cruelle: le meilleur et le pire des sorties ciné

Wes Anderson parsème à nouveau ses images de symétrie et de couleurs pastel dans The Phoenician Scheme. © Courtesy of TPS Productions/Focus Features 2025 All Rights Reserved.
FocusVif.be Rédaction en ligne

Le nouveau Wes Anderson, un biopic sur Samia Yusuf Omar et une lente dégradation vers l’effroi signée par les frères Philippou: les sorties ciné de la semaine.

The Phoenician Scheme

Comédie d’aventure de Wes Anderson. Avec Benicio del Toro, Mia Threapleton, Michael Cera. 1h41.

La cote de Focus: 3,5/5

Certaines personnes ne veulent tout simplement pas mourir. C’est le cas de Zsa-Zsa Korda (Benicio del Toro), magouilleur millionnaire qui survit à son sixième crash d’avion dès l’entrée en matière de The Phoenician Scheme. Un accident, ou plutôt une tentative d’assassinat, qui le laisse songeur. Que laissera-t-il derrière lui? Surtout, qui héritera de sa colossale fortune? L’un de ses neufs fils adoptifs? Ou sa fille, Liesl (Mia Threapleton), élevée avec de fortes valeurs religieuses, bien loin des entourloupes de son père?

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Derrière ses cadrages bariolés et ses péripéties loufoques, c’est bel et bien une méditation sur la mort et la rédemption qui parcourt The Phoenician Scheme. Un Wes Anderson intime mais rocambolesque, contrastant avec le dispositif statique et métatextuel d’Asteroid City.

J.D.P.

Samia

Biopic de Yasemin Samdereli. Avec llham Mohamed Osman, Elmi Rashid Elmi, Riyan Roble. 1h42.

La cote de Focus: 2/5

Avril 2012. Un bateau surchargé de réfugiés en provenance de Lybie tombe en panne. Lors des opérations de secours, une jeune femme se noie. Depuis des années, la Méditerranée est devenue un cimetière, et le nom de Samia Yusuf Omar s’ajoute à la longue liste des disparus en mer, anonymisés par l’histoire. Quelques années plus tôt, elle était pourtant sélectionnée par le Comité olympique somalien pour les J.O. de Pékin, alignée sur le 200 mètres. Sous-entraînée et sous-équipée, elle ne dépasse pas le stade des séries, mais elle n’a qu’une idée en tête: poursuivre son rêve de sportive. C’est son parcours que retrace ce biopic. Une histoire marquante, forcément, qui contribue à réhumaniser des réfugiés qu’on amalgame le plus souvent dans un pluriel, «les migrants», mettant à distance les individus. L’histoire de Samia, comme toutes ces histoires, est singulière.

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Le film débute par des images d’archives qui posent le contexte de la Somalie du début des années 2000. Samia ne vit que pour la course, mais après avoir dû composer avec le manque de moyens, elle devra composer avec les nouvelles règles édictées par les fondamentalistes d’Al-Qaeda. Elle se voit obligée de porter la burqa et de se cacher pour s’entraîner, et doit s’opposer à la volonté d’une partie de sa famille. Si elle veut participer aux J.O. de Londres, elle n’a d’autre choix que de partir. On peut regretter l’articulation temporelle confuse du récit, faite d’allers-retours parfois peu cohérents, et le peu de caractérisation des personnages secondaires. Le désir de raconter une histoire édifiante prend le dessus sur la justesse de sa mise en œuvre cinématographique, qui se révèle souvent maladroite et redondante. Restent cependant la belle interprétation d’llham Mohamed Osman, et l’enthousiasme et la vitalité de Samia.

A.E.

Bring Her Back (Substitution)

Film d’horreur de Danny et Michael Philippou. Avec Billy Barratt, Sora Wong, Sally Hawkins. 1h39.

La cote de Focus: 4/5

Bring her back, le second film des frères Philippou (La Main), suit la double trajectoire d’Andy et de sa sœur Piper, alors que les deux adolescents sont placés chez l’étrange Laura après la mort prématurée de leur père. De ce postulat somme toute assez banal, le duo de cinéastes opère une lente gradation vers l’effroi, passant du malaise à la torture psychologique, jusqu’à quelques effusions très barbares.

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D’une cruauté assez extraordinaire, l’intrigue se déploie avec patience et place habilement en miroir le jeune Andy et sa tutrice Laura, les deux personnages affrontant de manière différente leur passé traumatique. Mais c’est surtout avec son imagerie horrifique que le film terrorise: là où beaucoup de productions s’emparent du monde des esprits avec des visions éthérées et des coups d’effroi, Bring her back propose une approche viscérale, organique, vorace, où les revenants s’imposent dans la chair, à l’image des fractures intimes qui marquent au fer rouge le corps et l’esprit. Terrifiant.

J.D.P.

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