Énorme succès au box-office international, ce petit film d’horreur australien, efficace et malin, situe son action à Adélaïde, ville natale des réalisateurs, les frères jumeaux Danny et Michael Philippou, connus notamment pour leur chaîne YouTube RackaRacka, spécialisée dans les vidéos mêlant humour et épouvante. Porté par la spontanéité et l’authenticité d’une chouette comédie dramatique indé, le film fait le portrait d’une jeunesse désœuvrée qui joue à se faire peur, au risque de s’y cramer les ailes. Un groupe d’amis y découvre comment conjurer les esprits à l’aide d’une mystérieuse main embaumée et hantée. Une seule règle à respecter: ils ne doivent pas la tenir plus de 90 secondes. Bientôt, pourtant, ils s’abandonnent au pouvoir de la main comme on se défonce. Et leur nouveau frisson, qui fait le tour des réseaux, pourrait bien devenir leur tombe…
On pense parfois à L’Expérience interditede Joel Schumacher (1990), avec Kiefer Sutherland et Julia Roberts, face à ce sémillant produit horrifique, tendu et ramassé, de la génération TikTok qui manie habilement le malaise et l’inconfort, voire une certaine forme de perversité. Bien dialogué, solidement interprété, Talk to Me échappe aux effets éculés et au trop grand formatage du tout-venant hollywoodien pour orchestrer un convaincant divertissement de genre et délivrer aussi, à l’arrivée, une stimulante réflexion sur l’addiction. Une suite est déjà en préparation.
