Critique | Cinéma

[critique ciné] Notre-Dame brûle: Annaud reconstitue minutieusement les faits

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Si la prouesse technique et le soin apportés à la reconstitution forcent le respect, on regrettera toutefois que Jean-Jacques Annaud ait voulu injecter dans cette fiction ultra-documentée des respirations pas franchement nécessaires.

Le 15 avril 2019, un incendie se déclarait à Notre-Dame de Paris, plongeant le monde dans la stupeur et menaçant d’emporter la cathédrale suivant un scénario-catastrophe que pas même Roland Emmerich n’aurait osé imaginer. Aiguillé par Jérôme Seydoux, Jean-Jacques Annaud (lire aussi notre interview) a pour sa part décidé de lui consacrer un film, où il reconstitue minutieusement les faits, depuis le moment où l’alerte fut donnée jusqu’à l’intervention de la dernière chance des sapeurs-pompiers qui allait permettre de sauver l’édifice. Le réalisateur du Nom de la rose et autre Stalingrad n’est pas du genre à avoir froid aux yeux. Le feu, « méchant » idéal dans un conte dont Notre-Dame serait l’héroïne et les pompiers les vaillants héros, lui offre matière à un film éminemment spectaculaire, qu’il réussit à rendre aussi captivant qu’un thriller en dépit d’une issue connue de tous, aidé par un sens avéré de la dramaturgie, mais aussi par le déroulé hautement improbable des événements, avec leur accumulation de contretemps et autres obstacles divers. Si la prouesse technique et le soin apportés à la reconstitution forcent le respect, on regrettera toutefois que Jean-Jacques Annaud ait voulu injecter dans cette fiction ultra-documentée, envisagée aussi comme un hommage (appuyé) aux pompiers, des respirations pas franchement nécessaires, entraînant le récit tantôt vers le comique involontaire (le sauvetage des hosties consacrées), tantôt vers le running gag lourdingue (les mésaventures du régisseur tentant de regagner la cathédrale depuis Versailles). Ce qui n’ôte guère cependant au caractère soufflant de l’ensemble.

Drame. De Jean-Jacques Annaud. Avec Samuel Labarthe, Jean-Paul Bordes, Mikaël Chirinian. 1h50. Sortie: 16/03. ***

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