Titre - Bullet Train
Genre - Comédie d'action
Réalisateur-trice - David Leitch
Casting - Brad Pitt, Joey King, Aaron Taylor-Johnson
Durée - 2h06
Pas du genre à faire dans la dentelle, l’ancien cascadeur américain David Leitch, connu pour avoir été la doublure de Brad Pitt mais aussi de Jean-Claude Van Damme, s’était d’abord signalé derrière la caméra du premier John Wick avant de piloter Atomic Blonde avec Charlize Theron, Deadpool 2 ou encore le spin-off de Fast & Furious :Hobbs & Shaw. Du lourd, donc. Voire carrément du très lourd. Il s’offre aujourd’hui un méga casting international pour signer une adaptation largement occidentalisée d’un roman à succès de l’auteur japonais Isaka Kotaro. Dans Bullet Train, un assassin zen et pourtant malchanceux répondant au nom de code Coccinelle (Brad Pitt) embarque à Tokyo dans un Shinkansen, le train le plus rapide du monde, à destination de Kyoto pour une mission a priori sans histoire. A bord, il va bien assez tôt découvrir que les choses s’annoncent un peu plus compliquées que prévues, le bolide sur rails grouillant de redoutables adversaires aux intérêts assez mystérieusement connectés aux siens. Commence alors un chassé-croisé criminel en huis clos où les pires coups bas le disputent aux bons mots…
Un jour, un destin
On se souvient que dans les années 70, le cinéaste nippon Junya Sato situait déjà l’action de son Super Express 109 (aussi appelé… The Bullet Train) dans les wagons du fameux train à grande vitesse japonais. En résultait un film catastrophe habilement speedé au plaisir multicouche, entre exercice sous haute tension et critique sociale. Près d’un demi-siècle plus tard, le Bullet Train de David Leitch se contente, lui, d’offrir un divertissement braillard à l’esthétique publicitaire fatiguée. Bourré de personnages forts en gueule au débit éreintant, il évoque un sous-Guy Ritchie des débuts à la bande-son juke-box et à la très stérile logique de surenchère permanente. Même avec un vieux bob de pêcheur vissé sur le crâne, Brad Pitt, bien sûr, reste toujours la coolitude incarnée. En totale roue libre, il philosophe hélas jusqu’au bout de l’ennui tandis que se multiplient à ses côtés les apparitions plus ou moins gaguesques de stars américaines coincées en mode autodérision (Channing Tatum, Sandra Bullock, Ryan Reynolds…).Non content de véhiculer une vision particulièrement stéréotypée du Japon contemporain, le film convoque une armada d’effets spéciaux peu emballants assaisonnés d’un humour daté pour jongler avec la thématique fourre-tout de la destinée. On anticipe sans peine les innombrables rebondissements de cet objet beaucoup moins fou qu’il ne voudrait bien l’être. Assez bourrin, largement plus bête que méchant, Bullet Train n’en finit pas de rouler des mécaniques mais tourne surtout tristement à vide. « Le terminus n’est que le commencement», annonce le slogan. Tout le monde descend…
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