Bons plans sorties pour le week-end: Parcours d’artistes, Nuits Bota, Palestina with Love…

L'Être de Fred Martin. © Juliette Rozzonelli
FocusVif.be Rédaction en ligne

Ciné, expos, concerts, clubbing… Comme chaque semaine, Focus pointe une poignée de sorties qui valent le détour pour pimenter vos week-ends.

Les Nuits: Royal Headache/The Animen

Quand y en a plus, y en re-n’a. Les Nuits Bota ont clôturé le gros de leur programmation, soit. Mais restent encore toute une série de prolongations, comme le Sonic Lassus de ce mardi, le concert de Ty Segall mercredi prochain ou encore, ce week-end, celui de Royal Headache et The Animen. Soit une paire de rockeurs garage au son rêche, dont on nous dit des seconds qu’ils ont une énergie comparable à celles des Hives. On demande à voir.

LE 29/05 AU BOTANIQUE, BRUXELLES. WWW.BOTANIQUE.BE

Vivre et aimer en Palestine

Palestina with Love inscrit sa programmation cinéma dans le cadre du Focus on Palestine développant plusieurs facettes à Bozar jusqu’au 3 juin. Une nouvelle génération de réalisateurs et -chose importante- de réalisatrices s’y expriment, toujours attentifs au combat pour la liberté, contre l’occupation israélienne, mais aussi aux échecs et contradictions de leur propre société. Sortant des clichés victime-combattant- terroriste qui ont longtemps réduit le champ de vision de leurs prédécesseurs, ces artistes manifestent très souvent une soif de vivre et d’aimer qui s’exalte (en danse et en musique aussi) dans leurs films. Outre les projections, Bozar a prévu une table ronde sur la situation du 7e art en Palestine (29/05 à 17 h). Deux « révélations », Amer Shomali (The Wanted 18) et Hind Shoufani (Trip Along Exodus) y participeront. (L.D.)

DU 29/05 AU 02/06 À BOZAR, 23 RUE RAVENSTEIN, 1000 BRUXELLES. WWW.BOZAR.BE

Parcours d’artistes

« Mettre en évidence les ressources et potentialités créatrices dans la cité afin de valoriser son image et celle de ses habitants et ainsi les mobiliser à une participation plus grande à la vie culturelle et artistique. » Sur papier, la mission n’a rien d’excitant. Pourtant, c’est bien cette feuille de route qui, à l’initiative de Charles Picqué, s’est retrouvée en 1988 sur les bureaux d’Albert Eylenbosch et Alain Hutchinson. Ensemble, ces deux figures de la vie politique communale mettent sur pied l’ASBL Les Rencontres Saint-Gilloises qui donnera sa chair et sa couleur au premier Parcours d’Artistes. Le principe est excellent: aller à la rencontre des arts plastiques en se rendant à l’endroit même où ils sont forgés, soit dans les ateliers des artistes. C’est sur cette base saine que près de 30 ans plus tard, l’initiative connaît un succès qui ne se dément pas. La nouvelle édition, qui coïncide avec le 800e anniversaire de la commune, confirme l’union sacrée de 2014. En clair, Saint-Gilles et Forest travailleront à nouveau main dans la main pour « mettre en valeur le travail de 430 artistes ». Parmi ceux-ci, 360 ouvriront leurs portes au grand public. En plus de cela, de nombreuses expositions seront organisées dans divers lieux culturels baptisés « Totems » pour l’occasion: Brass, Abbaye de Forest -dans les galeries de laquelle on pourra voir l’univers de treize artistes sans atelier-, Centre Culturel Jacques Franck, Maison Pelgrims, Maison du Peuple, Maison des Cultures, Musée Horta ou encore les centres culturels néerlandophones Ten Weyngaert et Pianofabriek. Une large place sera également faite aux interventions au coeur de l’espace public. Un bon plan à l’heure où l’art en contexte urbain est présenté comme générateur de liens entre les personnes. Emblématique de cette mouvance, on pointe ainsi l’Être, une monumentale sculpture en forme de tête de 6 mètres de haut signée par Fred Martin et implantée dans le parc de Forest. Sa bouche ouverte invitera tout un chacun à entrer en elle pour se l’approprier le temps d’un concert, d’une lecture ou d’une rencontre. On pense aussi à l’amusant jeu de cadavres exquis visuels, ouvert tant au public qu’aux artistes, qui sera mis en place au 10 de la rue de Rome, au 336 avenue Van Volxem et au Parc Pierre Paulus. (M.V.)

PARCOURS D’ARTISTES, LES 28, 29/05 ET 04, 05/06. NOCTURNES: LES 27/05 ET 03/06, DE 20 H À MINUIT. WWW.PARCOURSDARTISTES.BE

Freddie Gibbs

Remis sur les rails avec l’album Piñata, sorti en 2014, Freddie Gibbs montre que le discours dope & gangsta peut encore amener des choses dans le hip hop. Avant l’arrivée d’une nouvelle collaboration annoncée avec Madlib, Gibbs viendra présenter son dernier Shadow of a Doubt à l’AB.

LE 31/05, À L’ANCIENNE Belgique, BRUXELLES. WWW.ABCONCERTS.BE

Colin au Congo

Stade des martyrs, Kinshasa.
Stade des martyrs, Kinshasa.© Colin Delfosse

Photographe bruxellois né en 1981 et sorti de l’Ihecs en 2005, Colin Delfosse multiplie les allers-retours entre la Belgique et le Congo depuis une dizaine d’années. À force, il s’est passionné pour l’histoire récente de ce pays que, depuis Joseph Conrad, il est difficile de percevoir autrement qu’à la façon « d’une allégorie de l’enfer et du paradis sur terre ». Après avoir signé des reportages marquants sur le Kivu, le pèlerinage de l’Église Chrétienne de l’Union Saint Esprit ou le catch à Kinshasa, le photojournaliste s’est penché sur les 30 années du règne de Mobutu. Pour rendre compte de la démesure à l’oeuvre, Delfosse s’est armé d’une chambre technique. « L’idée était d’être fidèle au sujet en utilisant un format argentique daté de l’époque et de pouvoir restituer avec précision les lieux et les ambiances », précise l’intéressé. En plusieurs voyages, il a immortalisé les « éléphants blancs » -ces réalisations architecturales pharaoniques absurdes- qui ont émaillé les glorieuses années de l’autocrate à la toque en peau de léopard. Projet de fusée africaine réalisée avec le concours d’ingénieurs allemands au nord du Katanga, sites industriels comme celui de l’usine sidérurgique de Malaku -qui a fonctionné cinq ans à 10% de ses capacités-, deuxième plus grand stade du continent (Kamanyola) afin de briller à l’échelle internationale…: les délires labélisés « Sese Seko » ne manquent pas. Et encore, on n’évoque pas les projets à vocation auto-promotionnelle, à l’instar des monuments qui vantent les faits d’armes du Bâtisseur. Résultat des courses? Toutes ces constructions pèsent encore aujourd’hui sur la dette congolaise. Delfosse plante ce décor aussi mégalo que fascinant en une vingtaine de photographies grand format -what else?- à la faveur de The River that Swallows all the Rivers, expo qui se déroule au Brass dans le cadre du Summer of Photography. Une intéressante réflexion sur la vanité et le caractère éphémère du pouvoir absolu. (M.V.)

THE RIVER THAT SWALLOWS ALL THE RIVERS, BRASS, 364 AVENUE VAN VOLXSEM, À 1190 BRUXELLES. JUSQU’AU 03/07. WWW.LEBRASS.BE

Arthur Aillaud

Une exposition qui ne porte pas de nom et un alignement de 24 tableaux sans titre. Le moins que l’on puisse dire c’est que pour sa deuxième exposition, la récente galerie La Forest Divonne ne fait pas dans le tapageur. Cette discrétion sied comme un gant à ce grand espace situé en fond de cour. Bien sûr, ce goût de l’indétermination est avant tout le choix d’Arthur Aillaud, peintre français de 43 ans. L’accrochage qu’il présente en dit long sur une pratique qui rechigne à entrer dans les cases. Dès l’entrée, un coup d’oeil panoramique et superficiel engendre une interrogation: l’exposition fait-elle place à d’autres signatures? Fragments d’architectures brutalistes posés devant des paysages, silhouettes se découpant sur fond de pénombre, spectaculaires tissus urbains éclairés de nuit, scène forestière, horizons de montagne, le tout décliné dans différents formats… un vrai patchwork face auquel on peine à trouver l’unité. Patience, celle-ci surgit après une inspection plus approfondie. Ce qui lie le tout, c’est un presque-rien, un je-ne-sais-quoi, une sorte de demi-mot pictural pour lequel on n’a pas de meilleur mot que celui de « tonalité ». Une certaine magie opère car les tableaux d’Aillaud naissent d’une étrange généalogie. Ils débutent devant un ordinateur par une recherche d’images qui sont gardées telles quelles ou recomposées sur Photoshop. Sur base de cette moisson, le peintre constitue des assemblages numériques à partir desquels seront créées les toiles. Bien sûr, le coup de force consiste à, comme il le souligne dans le catalogue qui accompagne l’accrochage, « donner corps en peinture » à cette matière première immatérielle. Ce qu’il réussit avec talent. Mais l’enchantement ne résulte pas seulement d’une démarche, après tout celle-ci n’a rien à voir dans l’appréciation que l’on peut faire des propositions qui sont faites. Non, un autre élément est bluffant chez Aillaud, c’est l’intense travail mené sur les fonds et les lumières particulières qui s’en dégagent. Ils sont magnétiques.

GALERIE LA FOREST DIVONNE, 66 RUE DE L’HÔTEL DES MONNAIES, À 1060 BRUXELLES. JUSQU’AU 28/05. WWW.GALERIELAFORESTDIVONNE.COM

Sorties ciné de la semaine

Le film de la semaine: Elle ****, de Paul Verhoeven

Café Society ***, Woody en mode vintage

Miles Ahead ***, ultra convaincant portrait de Miles Davis

Alice Through the Looking Glass ***, la magie au rendez-vous

The Nice Guys ***, copieusement amusant

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